Le parc national de Bokor – Urbex Cambodge

La principale attraction du parc national de Bokor est une vieille station de montagne française .

Le mont Bokor, dans le parc national Preah Monivong, se situe à une quarantaine de kilomètres de Kampot et Kep, là où de nombreux colons français avaient bâti leurs demeures jusqu’à la prise du pouvoir des Khmers Rouges en 1975. Son écologie naturelle très calme en fait une attraction agréable pour échapper à la chaleur étouffante de la ville de Phnom Penh. A 1000 mètres d’altitude, l’air est en effet beaucoup plus frais qu’en plaine.

Un peu d’histoire
– Tout commence en 1917, un fonctionnaire Français, François Marius Baudoin, décide d’y construire une demeure privée qui conduisit par la suite à la construction d’un lieu de détente pour les colons français puis pour la haute société khmère y compris la famille royale du Cambodge.
– Fin 1917 débute la construction des 33 km de la route d’accès dout découlera « L’affaire du Bokor« . Les travaux de la route ont coûté la vie à au moins 881 « indigènes », pour la majorité d’entre eux il s’agissait de prisonniers, « assommés par le travail, les tortures corporelles, le traitement des miliciens.
– En 1925, la station climatique voie vraiment le jour avec la construction de la pièce maîtresse de la station le Bokor Palace, un imposant bâtiment de style Art déco, qui, contrairement à une légende tenace, ne disposait pas de salle de jeu.
En effet, le casino ne sera créé que dans les années 1960 dans un des hôtels nouvellement construits autour du lac.
L’ancienne Maison des Passagers, ensemble de bungalows provisoires, est reconverti en annexe pour bourses modestes du palace sous le nom d’Hôtel Beau-Site.
L’ensemble fut complété par un bureau de poste et télégraphe, une usine électrique, une villa pour le Résident Supérieur du Cambodge et une station agricole au Val d’Émeraude chargée de fournir les touristes en légumes et fruits « de France ».
– En 1928, l’église catholique fut construite Auparavant, une maison de repos des Missions étrangères de Paris avait été construite.
– Vers la fin des années 1940, en raison de la guerre d’Indochine, la station fut abandonnée, pendant cette période, les bâtiments et les villas résidentiels furent incendiés ou entièrement détruits.
– En 1936, le Palais Noir (Damnak Sla Khmao) est édifié sur le site de l’ancien chalet du Résident de Kampot, pour servir de résidence au roi du Cambodge Sisowath Monivong, de nos jours surplombé par la gigantesque statue peinte de Lok Yeay Mao (la Grand-mère).
– En 1962, après l’indépendance du Cambodge, le Bokor est reconstruit par Norodom Sihanouk. Elle comprend de nouveaux bâtiments dont un nouveau château d’eau de forme futuriste. L’ancienne résidence du roi Monivong est transformée en mairie. Une « Auberge Royale » ou « Chalet d’État », précédée d’une arche en brique sert à recevoir les hôtes étrangers.
– En 1970, suite aucoup d’Etat qui renversa le prince Norodom Sihanouk la station fut, pour une seconde fois, abandonnée.
Après cela, elle servit, en 1979, d’emplacement stratégique pour les troupes khmères rouges contre les Vietnamiens.
– En 1993, un bataillon français de l’Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge occupe le site et chasse les derniers rebelles. Une station de télécommunication est installée.
– En 1997, une station de police est attestée sur le site. Les premiers touristes reviennent.
Les vestiges, qui ont servi de décor pour deux films, un film d’horreur sud-coréen, R-Point (2004), et pour la scène finale du plus connu City of Ghosts de Matt Dillon (2002), sont désormais histoire du passé.
En effet, en 2018, une autre période s’ouvre dans l’histoire de cette montagne.
Une période dont la durée a été déterminée à l’avance : 99 ans. Un siècle pendant lequel la station du Bokor sera gérée par Sokimex, un groupe tentaculaire fondé par Monsieur Sok Kong un des dix magnats du pays et qui est « toujours en tandem avec la politique du gouvernement »
Ce groupe exploite déjà le site des temples d’Angkor, l’attraction touristique du pays et l’une des plus importantes du Sud-Est asiatique, avec de fortes suspicions de corruption, comme le dénonce le Fonds monétaire international

Il y a plusieurs sentiers de randonnée dont la durée varie de 2 heures à 8 heures. Attention cependant , aucune des pistes n’est actuellement maintenus de sorte qu’il est préférable d’embaucher un garde pour votre propre sécurité.

Il y a la visite des chutes de Popokvil. Vous pouvez y accéder en voiture, suivie par une courte promenade. Bien que généralement ils n’ont pas tendance à avoir beaucoup d’eau, les chutes sont plus belles à voir peu de temps après la pluie et pendant la mousson.

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