Batterie militaire de Sardaigne

Direction la Punta Don Diego

Forteresse militaire de Talmone

Après l’île Isuledda, notre route serpente jusqu’à la Porta del Paradiso, un nom qui n’a rien d’exagéré.

Entre la Cala Scilla, la Spiaggia di Talmone et les criques aux eaux turquoise, chaque détour révèle un nouveau tableau. La main de l’homme y reste discrète, presque respectueuse. Le littoral, encore sauvage, respire la paix.



Un sentier bordé de maquis s’enfonce ensuite dans la végétation et mène jusqu’à la forteresse militaire de Talmone, perchée sur la Punta Don Diego.

Construite à la fin du XIXᵉ siècle, cette ancienne batterie côtière surveillait autrefois le canal de La Maddalena et protégeait les approches du port de Palau. En suivant le chemin, on devine déjà la mer scintiller entre les pins et les rochers polis par le vent.


Les bâtiments en pierre, aujourd’hui restaurés, abritent un petit centre d’interprétation géré par le Parco Nazionale dell’Arcipelago di La Maddalena.

On y découvre l’histoire de la batterie, le rôle stratégique de ces fortifications, mais aussi la richesse écologique de la région.

Les plateformes de tir, les casemates et les anciens postes d’observation rappellent la rigueur militaire d’autrefois, tandis que la nature a repris ses droits, adoucissant la pierre sous les lichens et les herbes sauvages.

Un peu à l’écart, dissimulé par les genévriers, repose le petit cimetière de Talmone. Quelques croix de fer rouillé et des pierres moussues témoignent du passage des hommes qui ont servi ici, parfois venus de loin, dans une solitude que seule la mer partageait avec eux. C’est un lieu d’un grand recueillement, presque hors du temps, où le vent semble murmurer des prières oubliées.

Depuis la terrasse supérieure, la vue est à couper le souffle. À l’horizon se découpent les îles de Spargi, Budelli et Santa Maria, comme des promesses de voyage. Par temps clair, on distingue même les côtes de la Corse, flottant dans la brume bleue du matin. Le silence est presque total, seulement troublé par le souffle du vent et le cri des goélands.

Autour de la forteresse, la randonnée naturelle se poursuit entre rochers de granit rose, parfums de myrte et d’arbousier, et points de vue sublimes sur les criques en contrebas. Chaque pas invite à ralentir, à contempler, à écouter ce lieu où l’histoire militaire s’efface doucement devant la puissance tranquille de la nature.


En redescendant, le sentier rejoint la mer. La lumière décline sur les rochers dorés, et la Punta Don Diego s’embrase d’un éclat de cuivre.

Nous reprenons alors la route vers Capo d’Orso, l’autre sentinelle de pierre sculptée par les vents du nord. Sa silhouette d’ours, dressée face à la mer, semble veiller depuis toujours sur les navigateurs et les îles lointaines. Plus bas, Palau nous attend, port animé et point de départ vers La Maddalena.

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Entre mémoire militaire et beauté sauvage, cette journée sur la Punta Don Diego restera comme une parenthèse suspendue — un coin de paradis où le granit, le vent et la mer semblent parler le même langage.