Sculptures Metal

La chèvre musicale

Une histoire sans voix, au bord des routes ardéchoises
Sur la route de la chèvre musicale, ce n’est pas une rumeur — pas de chèvre qui sonne la cloche ni qui chante du Piaf en buvant du rosé sec. La réalité est presque aussi charmante, mais un peu plus… artistique.

Cette œuvre est le fruit de la créativité d’un artiste local, profondément enraciné dans son milieu et attentif à ce que l’art puisse parler, sans voix mais avec force, du peuple de ses collines et de ses chemins. C’est artiste est : Pierre-Louis Chipon.


Ce petit chef-d’œuvre graphique et humoristique n’est donc pas un animal vivant jouant du banjo — désolé pour les espoirs de rock caprin — mais une sculpture, devenue au fil du temps un symbole culturel. Visible dès l’arrivée par les routes du pays, elle dit « bienvenue » sans un mot, avec ce clin d’œil discret typiquement ardéchois : on ne fait pas de grands discours, on suggère.

La chèvre musicale se situe dans ce territoire aux frontières floues, entre Saint-Michel-de-Chabrillanoux et Saint-Maurice-en-Chalencon. (Administrativement, une commune. Géographiquement, presque deux.)
Culturellement, bien davantage. Elle appartient surtout au pays de la Chabriole, un nom qui résonne comme une évidence ici, tant la chèvre fait partie de l’imaginaire local. Une chèvre qui ne donne pas de lait, mais du sens.


Autour de Saint-Michel-de-Chabrillanoux, d’ailleurs, la vie musicale n’est pas qu’une métaphore figée sur un socle. Chaque année, le Festival de la Chabriole anime le village et ses alentours.

La musique s’invite sur les places, dans les rues, parfois là où on ne l’attend pas. Des artistes venus d’horizons variés, des habitants fidèles, des visiteurs curieux : tout ce petit monde se retrouve autour d’un même plaisir simple, celui de partager.


Et c’est là que l’histoire prend tout son relief.
Car cette histoire est une histoire sans voix. La chèvre ne parle pas. Elle ne chante pas. Elle n’explique rien. Elle se contente d’être là. Une présence silencieuse mais éloquente, qui raconte le territoire autrement : par le sourire qu’elle provoque, par l’arrêt impromptu qu’elle impose, par la photo qu’on prendra pour se souvenir.
C’est une histoire qui ne s’écoute pas, mais qui se regarde.
Une histoire qui ne s’impose pas, mais qui accompagne le voyageur. Elle dit que, dans ces coins d’Ardèche, l’art n’a pas besoin de musée, que la musique peut exister même sans bruit, et que parfois, le silence raconte bien mieux que les mots.
Sur cette route, la chèvre musicale veille. Elle ne fait pas de rappel. Elle n’attend pas d’applaudissements. Elle joue pour le paysage, pour le passant, pour l’instant. Et cela suffit amplement.