Les villages de la Baronia

Les gorges de Gorropu – Gola di Gorropu.

Nous grimpons à bord d’un 4×4 pour atteindre l’entrée de l’un des plus grands canyons d’Europe, les Gola di Gorropu.

La descente est spectaculaire, le paysage se resserre, la terre devient blanche sous nos pas. Puis la marche commence, au creux des parois titanesques qui s’élèvent à plus de 400 mètres au-dessus de nous. Un monde minéral, saisissant, silencieux.

Chaque pas dans les gorges est une immersion dans une nature brute, vertigineuse. Les parois se rapprochent, se frôlent presque, comme si le canyon cherchait à vérifier notre insignifiance. La lumière joue à cache-cache, découpant des rubans d’ombre et d’éclats blancs sur la roche polie par des millénaires de patience géologique.

Par endroits, les blocs effondrés forcent à ralentir, à contourner, à lever les yeux. Ici, rien n’est pressé. Le temps s’est arrêté bien avant notre arrivée et il ne se dérangera pas pour nous. On avance dans un silence presque religieux, seulement troublé par le frottement des chaussures sur la pierre et le souffle un peu court — mélange d’effort et de respect.

Dans ce décor monumental, l’homme redevient ce qu’il n’aurait jamais dû oublier d’être : un visiteur. De passage. Toléré. Et c’est précisément cette sensation, à la fois écrasante et apaisante, qui fait des Gola di Gorropu une expérience plus qu’une simple randonnée. On n’y vient pas pour se mesurer à la nature, mais pour accepter, enfin, de faire plus petit qu’elle.

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