Lacrouzette

Sur les traces du petit train du Sidobre

Le chemin de Provinquières*
Il y a des chemins qui racontent une histoire avant même qu’on sache où ils mènent. Celui de Provinquières, niché dans les collines granitiques du Sidobre, fait partie de ceux-là.
*Provinquières est un lieu dit.


Tout commence par un sentier entouré de pierres plantées : c’est le chemin de Provinquières, qui autrefois reliait le village à la halte de Lacrouzette-Provinquières, desservie à l’époque par le petit train.

Sous les pas, le sol mêle mousse douce et gravier, et les blocs de granit qui bordent le chemin semblent veiller sur le passage du promeneur, témoins silencieux d’un temps où le train serpentait encore dans la vallée et où se chemin de muletiers – chemin dit de la gare – servait aussi à acheminer le courrier de « la gare » à la poste de Lacrouzette.

Peu à peu, le murmure du village s’efface, et le sentier nous conduit devant un abri située juste avant l’entrée du long tunnel de Teillède (le plus long du réseau avec 721 m.), devenu au fil des ans une ruine – il ne reste que l’ossature en fer — vestige discret mais fascinant d’une époque presque oubliée.

Le tunnel de Teillède s’ouvre devant nous, sombre et silencieux, comme une bouche béante dans la roche.

La fraîcheur y est immédiate, et l’air chargé d’humidité porte encore l’écho des roues de l’ancien petit train. Les murs, irréguliers et humides, sont parfois recouverts de mousse ou de lichens, témoins d’un temps où le passage humain était fréquent. Avancer dans ce corridor étroit est comme un voyage dans le temps.


En sortant de l’autre côté, le sentier retrouve la lumière, serpentant entre les blocs et les châtaigniers. La vallée s’étire devant vous, silencieuse, ponctuée du murmure lointain d’un ruisseau, et l’on comprend que ce chemin, jadis utilitaire, est devenu un passage où la mémoire et la nature se rencontrent.


Sur le secteur de Lacrouzette on peut découvrir deux autres tunnels, le tunnel de Mascatié et le tunnel de Roussy.

Tunnel de Mascatié.

Tunnel de Roussy


Histoire du petit train du Sidobre
À la fin du XIXe siècle, un petit train à vapeur reliait Castres à Brassac, en serpentant à travers les forêts, les hameaux et les carrières. Il transportait le granit, les marchandises et parfois les habitants eux-mêmes, reliant ainsi les villages isolés du plateau.
Le petit train du Sidobre n’était qu’une modeste locomotive à vapeur, mais il reliait tout un pays : forêts, carrières, hameaux et villages suspendus entre granit et nuages.
Derrière son panache de fumée se cache une aventure humaine et technique hors du commun — celle de la ligne de chemin de fer Castres – Brassac – Lacaune – Murat, dont voici l’histoire complète ⤵️


Dans le village, le Sentier des Venelles reprend cette même atmosphère de granit et de légende, entre pierre, eau et mémoire.
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