
Tous ensemble, nous pouvons arrêter le sida
La fresque de Keith Haring à Barcelone
À l’extérieur, dans la cour du musée, une silhouette rouge attire le regard. Puis deux. Puis dix. Des personnages qui dansent, courent, se battent. Tous stylisés, tous entourés de lignes d’énergie. Et au milieu, ce mot, écrit en lettres capitales rouges : SIDA.
Ce jour-là, en flânant près du MACBA, le Musée d’Art Contemporain de Barcelone, je suis tombé par hasard sur une œuvre monumentale de Keith Haring. Et ce fut, sans exagération, l’un des moments forts de notre voyage.
Une œuvre engagée et vibrante
Peinte pour la première fois en 1989, cette fresque est bien plus qu’une décoration murale. C’est un cri d’alerte, un message d’espoir, une œuvre de combat. Haring, lui-même atteint du VIH, s’était lancé dans une véritable croisade artistique pour sensibiliser le monde à l’épidémie de sida.
Sur près de 30 mètres de long, on voit une histoire en images. D’un côté, le virus, dessiné comme une créature monstrueuse, engloutit un corps humain. Plus loin, un serpent injecte la maladie, symbolisée par des croix sur les visages. Puis viennent la solidarité, la danse, la main tendue. Le message s’élève en lettres rouges :
« Todos juntos podemos parar el SIDA »
(« Ensemble, nous pouvons arrêter le sida »)

Ce qui est étonnant, c’est que l’œuvre originale avait disparu. En 1989, Haring avait peint cette fresque dans le quartier du Raval, sur un mur qui n’était pas destiné à durer. Elle s’est effacée avec le temps… jusqu’à ce que la ville décide, en 2014, de la reproduire à l’identique sur un mur du MACBA. Le tracé est resté fidèle à l’original, jusqu’à la signature de l’artiste :
K. Haring 89
Cette œuvre me touche parce qu’elle dépasse le simple cadre esthétique. Elle est politique, humaine, urgente. Elle rappelle une époque de peur, de silence, de lutte, mais aussi de solidarité. Haring utilisait le langage universel du dessin, sans mots compliqués, pour parler à tout le monde. Et ça fonctionne encore aujourd’hui.
Juste à deux pas des Ramblas
Ce qui m’a frappé, c’est la simplicité de l’endroit. Pas de vitrine, pas de ticket d’entrée. Juste un mur en béton, dans une cour calme, à deux pas de l’agitation des Ramblas. On peut passer devant sans la voir. Ou s’arrêter, comme nous, et sentir quelque chose vibrer.
Conseil : Si vous êtes à Barcelone, prenez le temps de faire un détour par le MACBA, même sans visiter le musée. La fresque est visible librement depuis la rue (Plaça dels Àngels), et elle mérite quelques minutes de contemplation.
Dans les entrailles du pouvoir
Une sculpture dérangeante au MACBA de Barcelone Il y a des œuvres d’art qu’on admire. D’autres qui nous apaisent. Et puis, parfois, une pièce vous saisit à la gorge. Elle ne demande pas la permission. Elle entre. Et elle reste.…
Musée d’Art Contemporain de Barcelone
Exploration artistique au MACBA de Barcelone Lieu Incontournable Le Musée d’Art Contemporain de Barcelone (MACBA), niché dans le quartier d’El Raval à proximité du Centre de Culture Contemporaine (CCCB), est bien plus qu’un simple musée. C’est un sanctuaire dédié à…
