5eme jour en Sardaigne

Sassari

Réveil en douceur à la Casa Rita. Le soleil s’infiltre paresseusement par les rideaux, les oiseaux piaillent quelque part dans les collines, et l’odeur du café plane dans l’air. C’est le genre de matin où tout semble possible. Après un petit déjeuner copieux et quelques étirements de rigueur, on boucle les sacs : aujourd’hui, on met le cap sur Sassari.

Mais avant de rejoindre la deuxième ville de Sardaigne, on s’offre une petite halte ravitaillement dans une zone commerciale. Une locomotive à vapeur trône là, improbable et fière, comme échappée d’un autre siècle. Je la rebaptise sans hésiter Place de la locomotive, parce que parfois, il faut bien nommer les lieux pour mieux les apprivoiser.

Approvisionnés, on file vers le centre. Les oliviers bordent la route, immobiles sous la chaleur montante, et dessinent le relief vallonné de la ville. On se gare sur la place de l’Université, tout près d’un jardin public. Là, la Fontana di San Francesco capte immédiatement notre attention — élégante, discrète, rafraîchissante. Une invitation à ralentir.

Le centre historique de Sassari nous tend les bras, avec ses ruelles serrées, ses boutiques traditionnelles et son atmosphère hors du temps. On cherche un café pour lancer la journée, et nos pas nous mènent jusqu’à la Piazza d’Italia.

C’est le cœur battant de la ville, entouré de bâtiments majestueux comme le Palazzo Giordano et la préfecture. Ambiance paisible, lumière douce, et un cappuccino à tomber — sans doute le meilleur du séjour, et le plus économique. Les paradoxes italiens.

Juste après, impossible pour Réglisse de résister à l’appel d’un Zara local. C’est son terrain de jeu. Je la laisse à ses essayages, amusé — on a chacun nos passions.

Puis on s’enfonce un peu plus loin, dans les entrailles de la vieille ville. Les ruelles deviennent plus étroites, plus sombres. Loin des façades ravalées, on découvre une autre Sassari : celle des murs lézardés, des volets clos, des balcons rouillés. Une beauté fanée, mélancolique, un peu fantomatique. Une ville qui a connu l’opulence et qui, parfois, semble s’en souvenir à demi-mot.

Et puis, au détour d’une rue silencieuse, une scène surréaliste. Deux jambes humaines sortent d’un mur. Rien d’autre. Le haut du corps semble avoir traversé la pierre. Une œuvre urbaine ? Une blague d’artiste ? Un message codé ? On reste là, interloqués, fascinés, un peu mal à l’aise aussi. Ce genre de détail qui ne vous quitte pas, même une fois la rue quittée.

Le cœur encore un peu chamboulé, on débouche finalement sur la Piazza del Duomo. Et là, surgit la majestueuse cathédrale San Nicola. Sa façade baroque, imposante et délicate à la fois, s’élève fièrement au milieu des vieilles pierres. Tout autour, les palais sardes rivalisent d’élégance, souvenirs d’un passé où Sassari brillait dans l’ombre des grandes cités.

On se laisse un instant happer par le silence, le marbre, l’histoire. Puis on reprend la route, doucement, laissant derrière nous les jambes murées, les ruelles sombres, les cafés ensoleillés. Alghero nous attend — la mer, les bastions catalans, l’air salé de la côte nord-ouest.

Mais Sassari, elle, restera comme une énigme. Un mélange de grâce et de désordre, de splendeur oubliée et de surprises suspendues.

Alghero

Une fois notre visite terminée, nous reprenons la route en direction d’Alghero, une perle de la côte nord-ouest de la Sardaigne.

Alghero, surnommée la Barceloneta en raison de ses racines catalanes, séduit par son architecture médiévale, ses ruelles pavées et ses bastions imposants. La vieille ville, entourée de remparts bien conservés, regorge de boutiques, de restaurants et de petites places animées.

Nous garons la voiture près du port et partons explorer cette ville au charme unique.

Nous flânons le long des remparts de la « Muralla de l’Hospital« , où la vue sur la mer se mêle aux vestiges historiques tels que les catapultes et les canons.

Parmi les incontournables, la Cattedrale di Santa Maria attire notre attention. Initialement construite dans un style gothique catalan, elle fut flanquée au 19ème siècle d’une façade néoclassique.

Son dôme El Duomo d’Alghero est une construction assez massive situé près de l’entée nord de la ville.

Il s’agit de la plus grande cathédrale de Sardaigne.

En parcourant les rues, nous découvrons aussi des petites églises discrètes, des bâtiments aux volets colorés et des balcons et façades fleuris.

L’ambiance y est paisible mais vivante, une combinaison parfaite pour une ville tournée à la fois vers son histoire et vers la mer.