Pont génois,  Corse du Sud,  Haute Corse

Les Ponts génois

Les ponts génois sont des ouvrages d’art en pierre construits principalement par les Génois en Corse.

Lors de l’occupation de la Corse par Pise et Gênes durant plusieurs siècles, un grand nombre de ponts en pierre ont été construits entre le xiiie siècle et le xviiie siècle.

Ces ouvrages d’art ont été fondamentaux pour le progrès car routes et ponts deviennent alors indispensables au transport des principales productions de l’île : le blé, le vin, l’huile d’olive et les châtaignes qui sont les bases de la nourriture et de l’économie de l’île.

Les ponts génois et pisans sont des édifices de pierres, caractérisées par un dos d’âne, dans la majorité des cas une arche unique et un tablier étroit. Leur construction s’étendit du xiie siècle au xviiie siècle. Cependant, c’est surtout au xve siècle que l’administration génoise décida de les multiplier afin de relancer l’économie insulaire et de favoriser les échanges entre les communautés isolées.

Bien qu’abandonnés durant des siècles, ils font toujours preuve d’une étonnante solidité. En effet, leur hauteur et leur position à un endroit large du cours d’eau sont calculées en prévision des crues parfois subites et violentes du climat méditerranéen. Ils ont parfois dû suppléer un pont récent endommagé par une crue. Inspirés de l’art gothique, prédominant lors de leur construction, ces ponts se révèlent des chefs-d’œuvre de technicité et d’élégance qui vaut à certains d’entre eux d’être classés monuments historiques.

Élargissement des ponts après 1778.

Les ponts corses étaient des ponts muletiers. La largeur des grands ponts était initialement prévue (selon l’antique norme) pour le croisement de deux mulets bâtés. À partir de 1778, en prévision du charroi, l’intendant Boucheporn fit élargir les principaux ponts en reconstruisant les parapets en encorbellement. Pour cela, de solides consoles en marbre cortenais furent incrustées dans le vieux parement.

Elles portent, depuis cette époque, les arcatures en tuf, sur lesquelles repose le parapet.
Ce sont ces petites arcatures (exclusivement fonctionnelles) qui depuis la fin du xviiie siècle, donnent à ces grands ponts l’élégance qui les caractérise.