
La manzana de la discordia – Barcelone
La manzana de la discordia (catalan : L’illa de la discòrdia).
La raison de cet usage, découle du double sens de manzana signifiant à la fois « pomme » et « pâté de maisons » en espagnol.
Constituée d’un ensemble de bâtiments modernistes le long du Passeig de Gràcia, entre les rues d’Aragó et de Consell de Cent.
Cette île représente un exemple des contrastes entre les différentes tendances architecturales de l’époque.
Au numéro 35 de cette rue, on trouve la Casa Lleó Morera de Domènech i Montaner, un peu plus loin, la Casa Amatller conçue par Puig i Cadafalch, et enfin la Casa Batlló, œuvre de Gaudí.
Le nom de la « Pomme de la Discorde » (issu de l’espagnol) évoque le mariage de Pélée et Thétis dans la mythologie grecque. Dans cette histoire, tous les dieux étaient invités, à l’exception de la déesse de la discorde, Eris. Cette déesse a offert une pomme d’or avec le mot Kallisti (à la plus belle). La rivalité entre les architectes modernistes pour posséder le plus bel édifice sur le Passeig de Gràcia est comparée à cette légende. Il y a également un parallèle avec le fait que le symbole dans l’épisode grec est une pomme, tout comme en espagnol où l’on parle de la « manzana de casas ».
Il a ainsi été nommée (« immeuble de la discorde »), car il dispose de cinq interprétations différentes du Modernisme en architecture :
Les 3 principales
– La Casa Batlló d’Antoni Gaudí.
– La Casa Amatller de Josep Puig i Cadafalch
– La Casa Lleó Morera de Lluís Domènech i Montaner.
Les 2 autres
– La Casa Mulleras d’Enric Sagnier.
– La Casa Bonet de Jaume Brossa
Un détail curieux de l’époque moderniste : l’étude urbaine rapporte que, sur les cinq bâtiments construits dans cette rue, seule la Casa Mulleras avait les papiers requis, tandis que les quatre autres devaient payer des amendes. à la mairie pour non-respect des exigences, notamment dépassement de la hauteur convenue.
Casa Lleó Morera.
La Casa Lleó Morera occupe l’angle sud du pâté de maisons « la pomme de la discorde »

Lluis Domènech i Montaner a remodelé la Casa Rocamora, et le résultat était si fascinant qu’Albert Lleó i Morera lui a demandé de démolir et de reconstruire la façade, d’ajouter trois galeries, des balcons en pierre à différents étages et de concevoir l’intérieur.
C’est ainsi qu’est née la Casa Lleo Morera
Casa Mulleras.
Casa Mulleras a été construite en 1868 et remodelée dans un style néoclassique par Enric Sagnier entre 1906 et 1911, à la demande de Ramon Mulleras.
Le style plus sobre de style néoclassique de la Casa Mulleras contraste vivement avec ses voisins plus cossus à l’architecture moderniste. Néanmoins, Casa Mulleras intègre des éléments éclectiques de l’architecture rococo, tels que la galerie et les balcons. Un autre bel immeuble à apprécier.
À l’origine, la Casa Mulleras était connue sous le nom de maison de Ramon Comas, un autre homme d’affaires catalan qui, en 1868, confia la construction de la maison au maître d’œuvre Pau Martorell.
La propriété fut achetée à la fin du XIXe siècle par l’industriel textile Ramon Mulleras i Pons, qui chargea l’architecte Enric Sagnier de la remodeler.

Il a laissé son empreinte de sobriété ornementale et de classicisme sur la façade, avec de petits détails floraux rococo, l’éloignant du modernisme dominant de la Casa Lleó i Morera et du néo-baroque de la Casa Josefina Bonet, toutes deux contiguës.
Selon la conception de Sagnier, la façade utilise « l’ordre colossal » qui permet au bâtiment d’acquérir une échelle de monumentalité en éliminant les corniches qui séparent le rez-de-chaussée, le rez-de-chaussée et le premier étage. Comme si le bâtiment lui-même n’avait que deux étages géants.
On peu visiter la Casa Mulleras au 37ème Passeig de Gracia.
Casa Bonet

Initialement connue sous le nom de Casa Torruella, cette demeure fut érigée en 1887 par Jaume Brossa. En 1915, elle fit l’objet d’une rénovation de sa façade, menée par Delfina Bonet et confiée à l’architecte Marcel·lià Coquillat. Située au cœur du quartier de l’Eixample et entourée de chefs-d’œuvre du modernisme barcelonais, la maison se distingue par son esthétique classiciste, sobre et résolument conservatrice, qui la rend presque discrète au milieu de ses voisines flamboyantes.
Son élément le plus notable reste la galerie centrale à deux étages, qui structure la façade, ainsi que les décors néo-baroques raffinés qui ornent les linteaux des fenêtres à l’étage supérieur.
Casa Amatller
Juste à côté de la célèbre Casa Batlló, la Casa Amatller reste un lieu étonnamment méconnu et presque secret. Cette magnifique demeure fut commandée par le chocolatier Antoni Amatller et conçue par l’architecte Josep Puig i Cadafalch, figure majeure du modernisme catalan.
Ce qui frappe d’emblée, c’est l’éclectisme gothique de l’ensemble, dominé par une façade d’inspiration flamande, unique à Barcelone. La maison se visite, notamment le premier étage, soigneusement reconstitué dans l’esprit de l’époque.

À l’intérieur, c’est un véritable clash de styles, où l’Art Nouveau, l’Art déco et le néogothique se répondent dans un foisonnement décoratif. La chambre et le vestiaire de Teresa Amatller, la fille du propriétaire, sont particulièrement révélateurs de cette diversité.
Au rez-de-chaussée, anciennement réservé à la cuisine, on trouve aujourd’hui un espace de restauration ainsi qu’un magasin où l’on peut acheter les célèbres chocolats Amatller, toujours produits selon la tradition.
À noter : le dimanche, une tasse de chocolat chaud est offerte avec la visite, servie dans une très belle tasse en porcelaine, clin d’œil au raffinement de la maison.
La casa Batlló

La Casa Batlló est une pièce clé dans l’architecture de la Barcelone moderniste.
Construite par Antoni Gaudí en 1904-1906 et commissionnée par l’industriel textile Josep Batlló, elle se distingue aujourd’hui par son extraordinaire façade qui est un icône de référence à Barcelone. Plus d’infos et de photos sur la Casa Batló

