Narbonne

Cinéma disparu de Narbonne

L’essor du cinéma à Narbonne.

La première séance cinématographe a eu lieu à Narbonne en août 1896 au numéro 11 de la rue de la République (actuelle rue Jean Jaurès) dans l’arrière salle d’un café, a cette époque de nombreux cafés étaient présents dans cette rue, le café du Château d’eau,  le café brasserie ….


Deux fois par semaine des séances en plein air se déroulaient aussi cours de la république, au café Continental.
Le café Continental se trouvait à l’angle du cours de la République et de la rue Marcelin Coural. (Aujourd’hui LCL).

Une toile était accrochée entre deux arbres et des films muets étaient projeté accompagné d’un pianiste.
La séance été souvent gratuite.


À la fin du XIXᵉ siècle, le lieu le plus célèbre de Narbonne pour le spectacle était l’Alcazar-Théâtre, rue Rossini, salle de théâtre, de concert, de music-hall et de dancing, qui devint après la guerre de 14-18 un cinéma. Avec ses établissements comme l’Alcazar ou les Folies Narbonnaises, tombés aujourd’hui dans l’oubli, la ville vibrait au rythme de jeunes danseuses et chanteuses aux mœurs légères, animant le cœur de Narbonne dans une atmosphère joyeuse et populaire.

En 1929  le soir du 14 avril, le jour où Léon Blum est élu député de la circonscription de Narbonne L’Alcazar-théâtre brûle.


Suite à l’incendie le Kursaal deviendra l’unique lieu de spectacle de Narbonne.


🎬 Le cinéma le Kursaal

Au tout début du XXe siècle, la famille Rachet fit l’acquisition d’un vaste bâtiment situé au 36 boulevard Gambetta. À l’époque, celui-ci abritait le “Cinéma le Gaumont”, une grande salle en bois aux usages multiples : on y retrouvait une piste de patinage à roulettes – le fameux Modern Skating –, mais aussi une salle de fêtes, de réunion …


Face au succès grandissant des projections cinématographiques, la famille Rachet choisit de transformer ce lieu polyvalent en une véritable salle dédiée au 7ᵉ art. C’est ainsi qu’est né un cinéma plus moderne, baptisé “Le Cinéma La Familia”.

Cinéma la Familia

En 1923, sur son emplacement, la famille Rachet entendait construire un magnifique ensemble théâtre, cinéma, concert ,dans un pur style « arts déco »
Pour des raisons financières, le projet fut réalisé mais très simplifié.

Le projet non réalisé

La scène du Kursaal

Sur cette scène, les plus grands artistes se sont produits : Charles Aznavour, Maurice Chevalier, Fernand Contandin dit Fernandel, Yves Montand, Elvire Popespo, Charles Trenet, Jacques Narcy, dit Rufus, Pierre Desproges  etc.…


Un lieu notamment immortalisé par Jean Eustache, cinéaste qui a passé son adolescence à Narbonne, et qui dans ses œuvres Le Père Noël a les yeux bleus (1966) et Mes Petites amoureuses (1974) rend hommage au Kursaal, à l’intérieur duquel deux scènes ont été tournées.


Pendant plus de 60 ans beaucoup d’entre nous auront fréquenté cet établissement très atypique. Il pouvait accueillir un millier de spectateurs.

En 1971, seul le cinéma resta en activité ; (la salle servait quelquefois à des réunions politiques.) Il comportait des loges et au dessus, un grand balcon dominait la salle.


La crise de l’industrie cinématographique ne l’épargnera pas, il dut fermer ses portes dans les années 1980, et le bâtiment fut racheté par la municipalité en 1989 qui sera finalement transformé en 2003 en immeuble d’appartements.


L’année suivant l’incendie en 1927, la famille Rachet rachète L’Alcazar-théâtre  et crée deux salles réservées exclusivement au cinéma : l’Alcazar et le Club.


🎬 L’Alcazar (boulevard Ferroul)

Situé boulevard Ferroul, le cinéma L’Alcazar ouvre ses portes est devient un lieu emblématique de la culture cinématographique à Narbonne. Sa programmation variée attirait un large public, contribuant à l’essor du cinéma dans la région. Malheureusement, ce cinéma a été démoli en avril 1995, mettant fin à une époque cinématographique importante pour la ville.


🎬 Le Club (rue Rossini)

Le cinéma Le Club était situé rue Rossini, à l’emplacement de l’Alcazar-Théâtre. Dans les années 1970, il s’est spécialisé dans la projection de films pornographiques, répondant à une demande spécifique de l’époque. Tellement célèbre dans ce registre, il attirait des bus entiers venant d’Espagne pour ses projections, faisant de ce cinéma un lieu unique dans le paysage narbonnais.


🎬 Majestic puis Odéon-Cinema

Dans les années 1930, une nouvelle salle de spectacle de 1 200 places vit le jour au 7 quai Victor Hugo. Propriété, elle aussi, de la famille Rachet, elle fut d’abord baptisée Majestic, avant de devenir l’Odéon-Cinéma. Ce lieu emblématique se situait à l’emplacement de l’actuelle résidence Athéna.
Au fil des décennies, le bâtiment changea de visage. Dans les années 1980, il accueillit le garage Otomatic et une station-service BP, tenus par la famille Ors.

Puis, avant de céder définitivement la place à la résidence Athéna, l’espace fut occupé par un grand magasin CATENA, spécialisé dans le bricolage, la quincaillerie, l’outillage, la décoration et le jardinage.


A cette même époque pendant la période estivale et durant quatre jours par semaine, à chaque extrémité de la promenade des Barques, sue les écrans du Café Glacier et du café des 89 Départements, des représentations en plein air avait lieu.

Le café Glacier : 1890-1970 était situé à l’angle du cours de la République et du boulevard Gambetta, (Aujourd’hui Le Crédit Agricole)


Le café des 89 départements 1930-1990, était appelé à la fin du XIXe siècle le Grand café Charles, garda ce nom même si la France n’en comptait plus que 86 suite à la défaite de 1870 .


Il devint de 1992-2011 le 223e McDo de France… et surtout le premier du département de l’Aude – Aujourd’hui brasserie du 89


Durant l’Entre-Deux-Guerres, avec l’Avènement du « Nouveau Cinéma » de nouvelles salles voient le jour.


🎬 Le cinéma Variétés puis Caméo

Au fil du boulevard Gambetta, les passants ignorent souvent qu’ici se dressait autrefois l’un des lieux les plus vivants de Narbonne : le cinéma Caméo.


Son histoire remonte pourtant bien plus loin. Le bâtiment n’était autre que l’ancienne église paroissiale Saint-Côme-et-Saint-Damien, déjà attestée au XIIIᵉ siècle. Devenue chapelle du collège des Doctrinaires en 1611, elle fut vendue comme bien national à la Révolution. Transformée en 1806 en théâtre Gally, la salle connut des décennies d’animations culturelles et de soirées mondaines. Plus tard, elle servit de magasin général – un des premiers du genre – puis de salle de spectacle connue sous le nom d’Impasse de la Comédie et un Skating-Rink.

SKATING NARBONNAIS


Les skating-rinks – ces salles dédiées au patinage à roulettes, au roller dance ou aux soirées sur roulettes – ne sont pas de simples lieux de divertissement. En France, elles incarnent des espaces de sociabilité où se croisent classes sociales, générations et cultures. De la “roller-soirée” festive qui unit jeunes et familles dans un même lieu, aux soirées plus élitistes ou réservées à certains groupes, les skating-rinks révèlent des clivages : accès selon le prix, esthétique des lieux, musiques, dress code, horaires, etc. Miroir des dynamiques sociales, ces espaces montrent comment loisir, culture populaire et aspirations identitaires s’entremêlent, parfois en tension, mais toujours dans le mouvement.

Ce qui n’échappe pas non plus aux établissements Lapeyre, qui élargissent alors leur gamme de produits en s’inspirant de cet engouement.

Après la Deuxième Guerre mondiale, le lieu prit un nouveau visage : la famille Rachet racheta l’immeuble et en fit un cinéma. D’abord baptisé Variétés, doté de près de 600 places, il fut ensuite rebaptisé Caméo.


Ce cinéma marqua durablement la mémoire des Narbonnais, accueillant films populaires et rendez-vous culturels pendant plusieurs décennies.
Mais l’aventure prit fin dans les années 1970, lorsque le Caméo ferma définitivement ses portes.

En 1986, l’immeuble fut démoli, laissant place à une construction moderne de bureaux et d’appartements.
Aujourd’hui, rien ne rappelle plus le temps où, sur ce boulevard, des générations se pressaient pour une séance au Caméo, héritier d’un lieu aux mille vies.


La salle des Synodes de sa vocation religieuse, en premier lieu est muée en salle polyvalente, prête à accueillir divers événements : concerts, opérettes, réunions politiques… et s’est transformée en 1923 en salle de cinéma, baptisée «Le nouveau Cinéma».


En 1936, suite à un changement de Direction elle est  aménagée avec des gradins en bois et rebaptisée Le New Rex. (800 places)
Pour y accéder, il fallait passer par l’actuel escalier du musée archéologique.

Au début de la guerre en 1939, il a été transformé en bureaux où étaient distribués les tickets et les cartes d’alimentation….

Aujourd’hui, la Ville de Narbonne la propose à la location, pour des évènements professionnels, formations et Assemblées générales.


Dans ses années-là, d’autres lieux, appartenant à des paroisses, font office de cinéma certains jours de la semaine :

  • Le Foyer dans l’ancien Couvent des Carmes ,
  • Le Pax, rue Chanzy, église Notre Dame des Champs
  • La salle donnant sur le cloître de l’église Saint-Bonaventure, rue Barbès.

Leur saison cinématographique comprenait uniquement des films destinés à un public familial et les nouveautés ne faisaient pas partie du programme. 


Deux cinemas, l’Alhambra, rue de Belfort, et le Vox, quai Vallière premiers « multisalles » échappent au monopole de la famille Rachet.


🎬 Le cinéma L’Alhambra, rue Belfort – Narbonne

Au cœur de Narbonne, rue Belfort, se trouvait un cinéma emblématique : L’Alhambra.

Installé dans l’ancienne église du couvent des Augustins, occupée plus tard par les Pénitents blancs, ce lieu chargé d’histoire a été transformé en cinéma par M. Pelous, propriétaire également du cinéma Le Vox. Sous sa direction, L’Alhambra est devenu un lieu de culture accessible à tous, proposant des films à tarifs réduits, notamment des films d’action et de karaté très populaires dans les années 1970 et 1980.

L’Alhambra se distinguait par son atmosphère chaleureuse et son décor simple mais accueillant. Il représentait un lieu de rencontre et de loisirs pour les habitants, au cœur du centre-ville. Avec le temps, le cinéma a cessé son activité pour laisser place à d’autres usages.


Le bâtiment a ensuite été restitué à la confrérie des Pénitents blancs, redevenant un lieu de culte, ce qui explique l’absence de traces visibles d’un cinéma aujourd’hui.

L’histoire de L’Alhambra illustre parfaitement l’évolution des cinémas de quartier et leur rôle social dans la ville. Même sans photos extérieures, il reste dans la mémoire collective comme un symbole d’une époque où le cinéma populaire et accessible se mêlait à l’histoire patrimoniale de Narbonne.


🎬 Le cinéma Vox

Parmi les souvenirs que garde Narbonne de son passé cinéphile, le cinéma le Vox, situé quai Vallière (à deux pas de l’ancienne clinique Garbay), occupe une place à part.

Aujourd’hui disparu, il a traversé plusieurs vies, passant de salle de bal populaire à cinéma majeur du centre-ville, avant de finir dans l’oubli.


Avant de devenir un cinéma, le lieu était une salle de fêtes où se tenaient des bals populaires, très fréquentée par la jeunesse de réfugiés espagnols.
On y trouvait également une association de loisirs « Association Amicale de Skating » ou l’on pouvait se livrer aux joies du Skating.



Ce n’est que plus tard que M. Pelous, déjà propriétaire du cinéma Alhambra, racheta l’établissement pour le transformer en salle de projection. Le Vox s’imposa rapidement comme l’un des cinémas emblématiques du centre-ville.

Dans les années 1980, le Vox se modernise et devient un multisalles. C’est alors le dernier cinéma du centre-ville à résister à la concurrence des grands complexes en périphérie. Mais peu à peu, la fréquentation décline et le rideau finit par tomber.


À partir des années 1990 et jusqu’au 31 décembre 2000, le bâtiment est repris par les établissements Jean Grapin, spécialisés dans le commerce de gros de matériel électrique et électronique.
Puis, laissé à l’abandon, l’ancien cinéma se transforme en squat et attire les amateurs d’urbex, fascinés par ses couloirs sombres et ses fauteuils désertés.

En 2010, un incendie détruit une partie de la toiture. L’épisode ne fait pas de victime, mais renforce l’image d’un bâtiment condamné.
Quand la démolition est annoncée pour laisser place à une résidence, une pétition citoyenne circule. Elle commence ainsi :
« Monsieur le maire de Narbonne : Nous vous demandons de sauver le Vox, dernier cinéma historique de Narbonne… »
Lancée par une Narbonnaise, elle cherchait à préserver un lieu du patrimoine populaire, chargé d’histoire et de mémoire collective. Mais malgré cet élan, le bâtiment fut finalement rasé en 2016.
Aujourd’hui, il ne reste plus rien du cinéma le Vox, sinon les souvenirs de ceux qui y ont passé des soirées entières, ri ou pleuré devant l’écran. Comme beaucoup d’anciens cinémas de centre-ville, il aura connu une vie intense, avant de céder sa place à la modernité. Mais son nom reste gravé dans la mémoire des Narbonnais, comme le dernier bastion du cinéma de proximité.


🎭 La Maison des Jeunes et sa salle de spectacle « l’Annexe » – Narbonne

Dans les années 1960, la Maison des Jeunes de Narbonne ouvre une salle de spectacle appelée l’Annexe, d’une capacité d’environ 150 places. Ce lieu polyvalent devient rapidement un centre culturel incontournable de la ville.

L’Annexe sert de cinéma, de théâtre, de salle de concert et de conférence, offrant aux jeunes et aux habitants un espace pour découvrir la culture sous toutes ses formes. Les films projetés, les pièces jouées, les concerts et les conférences attirent une audience variée, faisant de ce petit théâtre un véritable lieu de rencontre et d’échange.

Ce lieu symbolise l’énergie culturelle de Narbonne dans les années 60 et 70, où la jeunesse était encouragée à participer à la vie artistique et sociale de la ville. Malgré sa taille modeste, l’Annexe continue à laisser une trace durable dans la mémoire des Narbonnais, représentant une époque où la culture était accessible et collective.


A partir de 1970, les salles de cinéma narbonnais connaissent leur apogée

  • Le Caméo boulevard Gambetta, avait  ferme ses portes dans les années 70 et fut démoli en 1986.
  • La salle donnant sur le cloître de l’église Saint-Bonaventure, a retrouvé sa première affectation dans les années 60-70.
  • Le Pax appartement a la paroisse Notre Dame des Champs fût vendu à un miroitier fin des années 70
  • Le Foyer cinéma de l’ancien Couvent des Carmes  a été vendu dans les années 80 et est devenu un ensemble de superbes appartements. 
  • La salle des Synodes quand a elle  depuis les années 80, sert lors du Conseil Municipal, mais peux servir pour des conférences ou des petits concerts.
  • L’Alhambra, rue de Belfort a été vendu par la commune en 1985  à la confrérie des Pénitents blancs qui en redevient donc propriétaire.
  • L’alcazar et le Club furent a leur tour démoli en 1987
  • Le Kursaal fut vendu a la municipalité et ferma ses portes la même année (1987). En 2002 il devient une Résidence d’habitation.
  • Le Vox n’a plus été exploité dès le début des années 90 et a été détruit en 2016

Les années 2000 ont vu arriver le Multiplexe MEGA CGR et ses neuf salles sortaient de terre à Croix-Sud. 


Aujourd’hui, 

Le Méga CGR, installé route de Perpignan, comprend 9 salles. 


Le Théâtre sous le nom de Théâtre + Cinéma Scène Nationale du Grand Narbonne, propose une programmation variée comprenant des pièces de théâtre, des spectacles de danse, des concerts, des projections de films et d’autres événements culturels


La salle de spectacle l’Annexe, projette  toujours des films, des reportages, des courts-métrages… . (rue Lieutenant-Colonel Deymes) 


Le Théâtre de la Nature Narbonne Plage , est aujourd’hui toujours utilisé pour des concerts et pour des événements artistiques et culturels


L’Espace Dominique-Baudis à Narbonne Plage complexe culturel polyvalent, qui  accueille aussi une variété d’événements tels que des expositions, des conférences, des spectacles, des concerts, et d’autres manifestations artistiques et culturelles. 


Théâtre de l’Entresort, situé au 26 quai de Lorraine, qui a fait sont apparition en 2010 est un lieu de création et de diffusion du spectacle vivant avec une attention toute particulière pour le théâtre contemporain.

La Médiathèque quand a elle propose régulièrement des cycles de films classiques, des films en audiodescription ainsi que des documentaires inédits.

L’Association Ciném’Aude s’efforce de se maintenir en vie dans les petits cinéma des villages audois.