
Punta Falcone et Punta Marmorata
Après notre découverte de Capo Testa, nous avions envie de prolonger l’exploration de ce nord sauvage de la Sardaigne. Une exploration un peu au hasard du vent, guidée par les promesses de panoramas oubliés.
C’est ainsi que nous avons mis le cap sur deux promontoires voisins, Punta Falcone et Punta Marmorata, deux morceaux de terre âpres et splendides, perdus face à la Corse.
Punta Falcone : là où finit la terre
La route, déjà discrète, finit par s’effacer derrière nous. Les dernières maisons de Santa Teresa s’éloignent et bientôt, il ne reste que nous, le vent, et un chemin pierreux qui grimpe doucement.
Ici, le paysage devient brut : chaos de granit, arbrisseaux du maquis écrasés par les rafales, étendues de genêt jaune vif.

Arrivés au sommet de la pointe, la vue est saisissante :
La mer entoure Punta Falcone de toutes parts. Devant nous, comme un mirage, la Corse apparaît dans la brume, ses falaises blanches de Bonifacio semblant flotter sur l’eau.
Sous nos pieds, la falaise tombe à pic dans des flots d’un bleu transparent. Quelques faucons planent dans le vent, maîtres silencieux de ces lieux perdus.



Punta Falcone porte aussi les cicatrices de l’histoire. Dissimulés entre les rochers, des bunkers abandonnés rappellent que cet endroit, si isolé aujourd’hui, fut autrefois stratégique.

Ces vestiges militaires, rongés par l’air marin, se confondent peu à peu avec les pierres.
Le silence, ponctué seulement par le cri des oiseaux et le souffle du vent, donne à l’endroit une atmosphère hors du temps.





En contrebas, quelques sentiers dévalent vers des criques secrètes, baignées d’une eau limpide où il ferait bon se perdre.
Punta Marmorata : entre lagon et maquis
En poursuivant notre chemin vers l’est, nous rejoignons Punta Marmorata, une autre avancée rocheuse qui semble répondre à Punta Falcone, comme deux bras tendus vers la mer.

Le paysage ici est plus doux, mais tout aussi impressionnant.
Des blocs de granit pâle, polis par des millénaires de vent et de sel, s’élèvent au milieu d’un maquis bas. Le parfum du romarin, du myrte et du ciste flotte dans l’air chaud.
Au loin, la petite île de La Marmorata émerge des eaux turquoises, offrant un spectacle presque irréel.

La côte est moins abrupte qu’à Punta Falcone ; elle se découpe en petites baies protégées, parfaites pour la baignade.
La mer, ici, prend des teintes incroyables : du bleu profond au vert émeraude, en passant par un turquoise éclatant qui ferait presque mal aux yeux.

Punta Marmorata a gardé son caractère sauvage, même si quelques anciennes structures militaires y dorment encore, envahies par la végétation.
Le calme est presque absolu. Seuls le clapotis de l’eau sur les rochers et le frôlement du vent dans les genévriers viennent rompre le silence.
Deux promontoires, une même sensation : l’éternité
À Punta Falcone comme à Punta Marmorata, c’est la nature qui domine.
La mer immense, les vents ancestraux, les pierres muettes façonnées par le temps nous rappellent que nous ne sommes que de passage.
Assis sur un rocher, face à l’infini, nous avons laissé filer le temps.
À cet instant précis, il n’y avait plus de cartes, plus d’horaires, plus de destinations : seulement le sentiment profond d’être là, au bout du monde, entre ciel et mer.
Entre Punta Falcone et Punta Marmorata,
la mer tisse ses reflets sur les rochers du silence.
Le vent raconte l’éternité,
et chaque pas résonne comme une promesse d’infini.
Fiche pratique – Punta Falcone & Punta Marmorata
- Localisation : extrême nord de la Sardaigne, autour de Santa Teresa Gallura.
- Accès : En voiture depuis Santa Teresa, puis à pied pour accéder aux pointes.
- Particularités :
- Paysages spectaculaires de granit et de maquis.
- Vues imprenables sur la mer et la Corse.
- Vestiges militaires de la Seconde Guerre mondiale.
- Criques secrètes idéales pour la baignade.

