La fin
Mais l’histoire a ses retours en arrière, et la vie ses détours.
Depuis août 2007, je n’ai pas pu remettre les pieds à Jaganta. Les années sont passées, alourdies par les problèmes de santé, par les difficultés financières, par cette force invisible qui nous éloigne parfois des lieux que l’on aime le plus.
Qu’est-elle devenue, la maison ?
Notre ruine, notre promesse. Est-elle restée là, fidèle sous les herbes folles, ou bien a-t-elle été reprise, reconstruite, effacée ?
Je ne sais pas. Je n’ose pas chercher les images. J’ai préféré garder en moi le souvenir vivant de ce mois de juin, de la lumière sur la pierre, des voix dans les ruelles, et des secrets transmis à demi-mot.
Jaganta, ce n’est plus seulement un village. C’est un fil tendu entre les générations, entre les exils et les retours, entre les silences et les cris.
Et même si je n’y suis pas retourné depuis toutes ces années, j’y reste lié. Par la mémoire, par le sang, et par les histoires que je continue d’écrire, pour ne pas oublier.

