Corse du Sud

L’île Lavezzo

Nous voilà de retour à Bonifacio le lendemain. Nous arrivons donc au port en début de matinée départ pour l’îles Lavezzo, pas de temps à perdre !

On se dépêche de se garer et de prendre nos billets (le parking est lié aux bateaux de promenade) et vite au port pour l’embarquement.

Nous voici déjà à bord, les marins détachent le bateau de sa bitte !

Au-dessus de nous, c’est le Bastion de l’Étendard que nous avons visité la veille.

Notre rafiot passe à côté d’un yacht impressionnant amarré là.

Pour rejoindre la mer, il faut d’abord suivre l’étroit goulet naturel qui offre une protection exceptionnelle au petit port de Bonifacio. Avant d’en sortir, nous passons devant la grotte Saint-Antoine, dite aussi grotte Napoléon (sans doute plus récemment) en raison de la forme de l’entrée qui rappelle celle du bicorne de l’empereur.

Nous voilà maintenant sortis du goulet, dont on voit ici l’entrée, entre le phare de la Madonetta (en rouge) et le rocher adossé à la pointe de la falaise appelé Gouvernail de la Corse.

Le bateau tourne un peu vers la gauche (vers bâbord, devrais-je dire), et passe au-dessous de la vieille ville de Bonifacio en équilibre en haut de ses falaises. On y voit nettement la balafre de l’escalier du roi d’Aragon que nous avons visité la veille.

On s’éloigne rapidement, en longeant les falaises du capo Pertusato.

Nous arrivons maintenant à l’île Lavezzo, qui donne son nom à l’archipel des Lavezzi, à moins que ce ne soit le contraire. Sur un îlot rocheux battu par les vagues, le monument à la mémoire des plus de 700 marins disparus en mer en février 1855 lors du terrible naufrage de « la Sémillante », dont Alphonse Daudet fit un récit dans les « Lettres de mon moulin ».

Mais voilà que nous approchons maintenant doucement de la plage (la Cala di l’Achiarina) sur laquelle nous allons débarquer, en mettant un peu les pieds dans l’eau ! Le fond sableux confère à l’eau une couleur paradisiaque, qui s’allie aux formes douces des blocs de granit pour un paysage de toute beauté.

Les plages des îles Lavezzu

Vous bronzerez ici au point le plus méridional de France métropolitaine.

L’îles Lavezzo n’est pas bien grandes mais c’est largement suffisant pour passer une merveilleuse journée. Les rivages sont tourmentés et sauvages. Cela offre une belle alternance d’amas de granite et de plages, et beaucoup de petites criques à découvrir. Les îles Lavezzi ont une eau incroyablement cristalline et turquoise. Elle compte parmi les plus claires de Corse.

  • Il n’y a pas de commerces. Prenez avec vous de quoi boire et manger !
  • Il n’y a pas d’ombre non plus, il vous faudra également emporter chapeau, crème solaire, parasol, etc.
  • Il n’y a pas de poubelles et de ramassage des ordures à l’îles Lavezzo. Munissez-vous d’un sac poubelle pour ramener vos déchets avec vous. Merci !
  • Renseignez-vous sur la météo à l’office de Tourisme de Bonifacio. En effet, par vent fort et mer agitée, la traversée peut être pénible pour les estomacs fragiles.

Insolite : zéro habitant mais 2 cimetières !

Les Bouches de Bonifacio sont un des endroits les plus dangereux pour la navigation en Méditerranée. Le canal entre la Corse et la Sardaigne est étroit, rempli de récifs et traversé par de puissants courants.

Le naufrage de la frégate La Sémillante en février 1855 fut l’une des pires tragédies de l’Histoire maritime tricolore. Tout l’équipage, soit près de 800 personnes, périt lorsque le navire se déchira sur un récif pendant une tempête.

Le phare des Lavezzi a été construit après le drame pour sécuriser la navigation dans les Bouches de Bonifacio. Avec les deux cimetières marins abritant les dépouilles des malheureux naufragés, il est la seule trace d’occupation humaine sur l’île Lavezzo

Il s’ouvre sur la plage, c’est l’un des deux cimetières de l’île, dit de l’Acharino. Là furent inhumés, il y a 160 ans, les restes des victimes du terrible naufrage.

Pas d’arbre dans ce cimetière, mais, tout autour, d’énormes blocs de granit sculptés par les intempéries.

Ici une croix de fer toute simple a été fixée dans une faille de la roche.

Un passage entre deux amas de granit nous permet d’accéder, en arrière de la plage, à une zone plate et herbeuse où un petit étang subsiste encore, sans doute à cause des récentes pluies. Avec l’eau, la vie reprend le dessus, et ce sont des dizaines de moustiques voraces qui se jettent sur nous et essayent même de nous piquer à travers les vêtements !

Magnifiques chaos granitiques, pourtant bien proches du plateau calcaire de Bonifacio.

Nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous malheureusement. On aimerait aller jusqu’au phare mais nous n’avons aucune carte, impossible de savoir la longueur du sentier qui nous y conduirait. Nous apercevons ici la bergerie, elle fut construite au XIXe siècle par des familles bonifaciennes qui emmenaient leurs troupeaux sur l’île 6 mois par an.

Une échappée nous permet de voir, vers le Sud, les côtes de la Sardaigne toute proche. Une balise signale sûrement un des nombreux récifs.

Un rocher bien bossu, parmi tant d’autre formes singulières.

Encore une réunion de personnages surréalistes, trouvée en rejoignant la plage du départ : pas vraiment envie de passer la nuit sur l’île, sans eau ni nourriture et donnés en pâture aux innombrables moustiques. Retour imminent…