Street Art Sardaigne

Villamar, le dernier souffle de couleurs de la journée

Après San Sperate, Serramanna et San Gavino, nous terminons notre parcours artistique à Villamar, un village niché dans le Campidano. À première vue, il semble plus discret que ses voisins. Pourtant, dès que l’on s’aventure dans ses ruelles, les façades commencent à parler.

En arrivant de Furtei par la SS 197, Villamar, blottie autour de son clocher, apparaît au centre d’une vaste plaine doucement vallonnée, où la culture des céréales, le pastoralisme et l’horticulture prospèrent depuis l’Antiquité. Au loin, les collines typiques de la Marmilla, avec leurs formations géologiques du Miocène, dévoilent encore des couches fossilifères.

Dès l’entrée du village, sur la Via Roma, les visiteurs sont accueillis par des sculptures et des peintures murales évocatrices, témoins de l’histoire et des traditions locales.
À droite, sur le mur d’une maison à l’angle de Via Azuni et Via Roma, une fresque un peu défraîchie, mais toujours vibrante, fait remonter le temps jusqu’à l’instrument de musique le plus ancien du peuple sarde.
Un peu plus loin,une murale qui représente une petite statue en bronze et un navire nuragique attirent le regard.

Ensuite la rue s’ouvre sur une succession de sculptures en pierre évoquant la vie d’autrefois, le travail et les gestes du quotidien.

Nous garons notre voiture au niveau du n°245, sur une grande place de stationnement entourée de fresques et de sculptures.
Ici, les murs sont de véritables toiles : un panorama vivant et surprenant de la créativité locale.
Une première halte s’imposait — une bonne bière bien fraîche pour se désaltérer avant de se lancer dans la découverte artistique du village.

Les murs et le pourtour du parking sont ornés de fresques plus récentes, joyeuses et colorées, qui donnent le ton de Villamar et de sa passion pour l’art mural.


Autres réalisations récentes qu’on peut voir autour du parking de la Via Roma

C’est une œuvre contemporaine, rend hommage à trois grandes figures sardes :
Andrea Parodi, voix emblématique de la musique sarde moderne ;
Antonello Salis, originaire de Villamar, figure libre du jazz italien et maître de l’accordéon ;
Pinuccio Sciola, sculpteur visionnaire de San Sperate, père des fameuses pietre sonore (pierres sonores).
Elle s’inscrit dans le renouveau artistique du village, mêlant réalisme noir et blanc et touches bleutées, dans un style très photographique.



La Via Roma, où se déploient des fresques historiques.


Chacune de ces fresques raconte une histoire, souvent intime ou symbolique, reflet de la culture sarde et du quotidien des habitants. Certaines évoquent la tradition, d’autres la vie moderne, le travail ou la révolte, offrant un véritable panorama artistique en plein cœur du village.


En explorant les rues adjacentes, le parcours devient un véritable labyrinthe artistique.


Via Costituzione.


Vico IV Roma


Vico III Roma


Via d’Itria


Via San Giuseppe


SP5.6


Via Vittorio Emanuele.


SS197


Via San Giovanni.


Via Candello.


Parmi ses huit églises, quatre dans le village et quatre dans la campagne, les églises romanes à deux absides sont rares en Sardaigne, et l’église San Pietro constitue un cas exceptionnel de cette originalité, peut-être parce que sa double abside n’était pas prévue dans l’édifice d’origine. Le sanctuaire est situé dans le centre historique de Villamar, à la limite du quartier majorquin

Alors que la lumière décline sur le Campidano, nous quittons Villamar avec le sentiment d’avoir traversé une journée entière de voyage à travers l’histoire, la mémoire et l’imaginaire de la Sardaigne, peints directement sur ses murs.