
Sur la route de Bosa
Après quelques jours passés à Alghero, nous reprenons la route vers le sud, direction Bosa, l’une des plus belles étapes de la côte ouest sarde. La route, sinueuse et spectaculaire, longe la mer et offre des panoramas à couper le souffle : falaises ocre plongeant dans un bleu profond, maquis parfumé, criques secrètes… Avant même de quitter complètement la ville, une halte s’impose : les piscines de Ciu Peppino.
Ces vastes bassins d’eau turquoise se trouvent aux portes d’Alghero, le long de la route côtière SP105. Leur beauté brute attire les curieux, mais peu connaissent leur véritable origine. Il ne s’agit pas de piscines naturelles à proprement parler, mais des vestiges d’anciennes carrières de grès. Autrefois, les Algherois y extrayaient les blocs destinés à bâtir les maisons, les remparts et les monuments de la cité catalane.



Entre les murs abrupts de la carrière, on distingue encore une ancienne entrée maritime : c’est par là que l’on embarquait le minerai de covellite et de pyrite, extrait dans les galeries. Le tunnel, creusé dans les couches de grès, s’enfonce sur près d’une cinquantaine de mètres dans la falaise. Aujourd’hui, tout est silencieux. La mine est désaffectée, les outils ont disparu, et la nature a repris ses droits.



Les « piscines » ne sont rien d’autre que les cuves abandonnées de la carrière, lentement envahies par l’eau de mer. Leurs teintes vert émeraude contrastent avec la pierre dorée et la végétation méditerranéenne. L’endroit, à la fois mystérieux et apaisant, est devenu un refuge insolite pour les baigneurs et les amateurs de lieux oubliés.

Parco Archeologico Nuraghe Appiu.
Un peu plus loin, en quittant la côte pour grimper dans les collines, une halte intéressante se trouve au Parco Archeologico di Nuraghe Appiu, près de Villanova Monteleone. Le site, encore méconnu, domine la vallée et offre un panorama superbe sur la région d’Alghero.


Ici, on plonge au cœur de la civilisation nuragique, née plus de 3 000 ans avant notre ère. Le complexe est composé d’un nuraghe central entouré d’un petit village et de plusieurs bâtiments annexes. Les blocs cyclopéens, patinés par le temps, témoignent d’un savoir-faire architectural impressionnant pour l’époque.

La visite, souvent guidée par des passionnés, permet de mieux comprendre cette culture préhistorique typiquement sarde, encore enveloppée de mystère. Entre les ruines et les rochers, on imagine les anciens habitants surveillant la mer et les collines depuis ces tours de pierre, comme des gardiens du vent.
Puis la route s’élance vraiment. À la sortie de Porto Conte, la SP105 devient la SP49, marquant le début du tronçon le plus spectaculaire entre Alghero et Bosa.

Juste après, on entre dans la réserve naturelle du Grifone, sanctuaire des vautours fauves réintroduits dans les années 1980. Par chance, on en aperçoit parfois un planer au-dessus des gorges, ailes déployées, effleurant la lumière dorée de la fin d’après-midi.



La chaussée se hisse peu à peu sur les falaises, dominant la mer de plus en plus haut. Les virages se succèdent, offrant à chaque instant un nouveau panorama.


C’est là, au belvédère de Sa Rocca Lada, que la côte se révèle dans toute sa splendeur : un ruban d’asphalte suspendu au-dessus du vide, la mer d’un bleu infini, et derrière, le Capo Caccia qui s’éloigne comme une proue de pierre.


Le vent s’engouffre par les vitres, chargé d’embruns et de soleil. Nous croisons quelques chèvres indifférentes, quelques motards en quête de virages parfaits, et parfois un renard audacieux guettant près d’un muret.
Et puis soudain, au détour d’un virage, Bosa apparaît, blottie au bord du fleuve Temo, dominée par le château de Serravalle. Ses maisons colorées dévalent la colline jusqu’à l’eau, formant un tableau lumineux qui contraste avec la rudesse de la côte.

Cette route n’est pas un simple trajet : c’est une expérience, une traversée suspendue entre nature, histoire et lumière. Peu d’endroits en Sardaigne offrent une telle harmonie.
Sur la route d’Alghero
Après une immersion totale dans l’ancien village minier d’Argentiera, nous reprenons la route vers Alghero.La La mer reste sur notre gauche, étincelante, tandis que les montagnes, marquées par des décennies d’exploitation minière, s’adoucissent peu à peu.La SP18 serpente entre garrigue…
Bosa Sardaigne
Bosa, la perle colorée de la côte ouest sarde 17 octobre. En quittant Alghero, la route côtière qui serpente vers le sud nous offre l’un des panoramas les plus saisissants de Sardaigne.Entre falaises abruptes et mer d’un bleu profond, chaque…

