Le Chaos de la Rouquette et la grotte Saint-Dominique

Burlats, cœur de granit et de légendes
Notre deuxième partie de journée est consacrée au Chaos de la Rouquette, qui abrite la mystérieuse grotte Saint-Dominique.
Eh oui, rappelez-vous : nous sommes partis pour une journée au cœur du Sidobre, sur la commune de Burlats.
Après avoir admiré la sublime cascade du Paradis ce matin, nous poursuivons notre périple dans cet univers minéral où l’eau, la pierre et la forêt s’entremêlent.

Le Chaos de la Rouquette, une rivière de rochers
Nous reprenons la voiture pour rejoindre le Chaos de la Rouquette, où devaient gronder jadis, au fond des entrailles de la terre, les eaux déferlantes du Lézert, cette « rivière de rochers » impressionnante et tourmentée.

Du Roc du Batistou au rocher tremblant de l’Œuf
Nous partons du hameau de La Veyrière, par un petit chemin forestier qui serpente à travers les chênes et les pins. Rapidement, un rocher attire notre attention : le Roc du Batistou.
C’est un bloc gigantesque, perché en équilibre au-dessus du ruisseau du Lézert, défiant toute logique. Il domine le vallon avec majesté.

Non loin de là se trouve la Table du Diable — un autre géant de pierre dont on devine la légende à la seule évocation de son nom…
Un peu plus loin, la balade s’ouvre sur un autre curieux monument naturel : le Rocher de l’Œuf ou Œuf de la Rouquette un ancien rocher tremblant. On essaie, évidemment, de le faire bouger — mais rien à faire, il reste immobile, impassible, posé sur son socle de granit comme s’il gardait le secret des lieux.
À proximité, sur la route menant à la grotte Saint-Dominique, se dresse un autre étonnant bloc : le Sabot de la Rouquette, sculpté par l’érosion et les siècles, évoquant la forme d’un immense sabot de pierre. Un nouveau clin d’œil de la nature dans ce décor de légendes.

La grotte Saint-Dominique
Le sentier descend ensuite dans la vallée, vers la fameuse grotte Saint-Dominique.
La pente est raide, et je me dis déjà qu’il faudra la remonter… mais le paysage, lui, vaut tous les efforts.
Entre les troncs moussus, on devine l’entrée de la grotte : étroite, presque invisible, indiquée par une grande flèche peinte sur la roche.
On y pénètre avec précaution. Ce n’est pas une grotte ordinaire, mais une balme, une cavité naturelle parmi les plus grandes du Sidobre, et surtout accessible au public.
À l’intérieur, on entend le murmure du Lézert qui ruisselle sous les rochers — on l’aperçoit par endroits, comme un serpent d’argent.
L’ambiance est saisissante : sombre, humide, empreinte de mystère.
On distingue trois salles successives, parsemées de marmites creusées par l’eau, mais certaines parties sont difficiles d’accès sans équipement. Ce sera pour une prochaine exploration !
La grotte tire son nom du saint dominicain qui, selon la tradition, s’y serait réfugié avec ses disciples. L’un d’eux, le père Imbert, y aurait été retrouvé avant d’être capturé et guillotiné.
L’histoire ajoute à la magie du lieu une note de recueillement et d’étrangeté.

Une balade magique au pays des géants
Nous poursuivons la randonnée en longeant le Chaos de la Rouquette.
Le sentier serpente entre les blocs colossaux, souvent à l’ombre d’une forêt dense.
On se sent minuscule dans ce monde façonné par le temps : ici, chaque pierre semble vivante, chaque crevasse abrite un écho ancien.
Le sentier est agréable, bien ombragé, et même par forte chaleur, la fraîcheur du ruisseau nous accompagne.
Deux passerelles en bois, puis une passerelle galvanisée, permettent d’enjamber le Lézert, ajoutant une petite touche d’aventure à la marche.
Au détour d’un virage, une forêt de bambous surprend par son exotisme.
Un peu plus loin, la traversée du ruisseau devient un vrai jeu d’équilibre : pierres glissantes, branche en guise de balancier et corde pour se tenir. Fous rires garantis !
Ces moments simples font tout le charme de cette balade : un contact direct avec la nature, brute, indomptée, et profondément vivante.

Retour au calme
Après environ deux bonnes heures d’exploration, nous arrivons à la fin du sentier.
Il est possible de boucler la balade par la route, mais nous choisissons de rebrousser chemin pour profiter une dernière fois du chaos rocheux et de la magie du lieu.
La lumière décline entre les arbres, les ombres s’allongent sur les pierres, et le Lézert continue de chanter, invisible.
Le Chaos de la Rouquette, avec sa grotte et ses légendes, reste sans doute l’un des plus beaux sites du Sidobre.
Un lieu où le granit et la forêt s’unissent, où le temps semble suspendu, et où chaque pas raconte une histoire.

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