Murales de la Trexenta,  Street Art Sardaigne

A la découverte des murales de Monserrato

Après la découverte de Sestu et quelques kilomètres plus loin, nous atteignons Monserrato.
Si vous avez loupé la visite de Sestu
👉 Partez à sa découvert et découvrez ses murales


Monserrato change légèrement d’échelle. Plus grand, plus animé, le village porte déjà l’empreinte de Cagliari, toute proche. L’influence de la capitale sarde se ressent dans la vie quotidienne, dans le rythme des rues, dans le va-et-vient permanent. Et pourtant, Monserrato a su préserver un charme bien à lui. Ses ruelles mènent à des places ombragées où la vie locale semble se dérouler sans interruption depuis des siècles, comme si le temps avait décidé de marcher ici à pas comptés.


En levant les yeux, on remarque les petites églises et chapelles disséminées dans le village — la chiesa di Sant’Ambrogio, véritable cœur spirituel de Monserrato, la chiesa de Santa Maria Vergine, liée au culte ancien de la Vierge de Monserrato, ou encore la plus discrète chiesetta di San Valeriano. Autant de repères qui ponctuent la promenade et rappellent combien la vie religieuse a longtemps structuré l’espace et le quotidien du village.


Elles dialoguent avec les maisons colorées, et nous ne manquons pas de nous arrêter pour observer les détails architecturaux : balcons ouvragés, portes patinées, et ces petites œuvres d’art discrètes mais obstinées, mosaïques murales ou carreaux peints, qui semblent avoir trouvé refuge sur les façades.


À Monserrato, l’art ne se contente pas d’être encadré. Il s’invite sur les murs, dans les hangars désaffectés, sur les façades d’écoles, comme s’il refusait toute hiérarchie entre lieux nobles et espaces oubliés.


C’est dans un ancien aéroport militaire que tout commence réellement. À première vue, le site paraît abandonné : bâtiments en ruine, murs marqués par le temps, herbes folles qui reprennent leurs droits. Mais pour qui sait regarder, le lieu devient un formidable terrain d’expression. L’ancien espace militaire s’est mué en galerie à ciel ouvert : Panda Monserrato, où les murales transforment le passé utilitaire du site en manifeste artistique.


La visite se prolonge naturellement par un détour inattendu mais passionnant : le Museo Ferroviario Sardo. Installé à Monserrato, ce musée est un lieu hautement symbolique de l’histoire ferroviaire en Sardaigne. Il conserve de nombreux vestiges d’une importance notable : matériel roulant, wagons d’époque et locomotives historiques, témoins silencieux d’un temps où le rail structurait le territoire et reliait les villages entre eux. Une parenthèse patrimoniale qui ancre encore davantage Monserrato dans l’histoire collective de l’île.


Cette succession de murales, de lieux détournés et de fragments de mémoire nous offre finalement un portrait complet de la périphérie de Cagliari : de l’authenticité rurale de Sestu, à l’animation mesurée de Monserrato, jusqu’au charme paisible de Cagliari. Un voyage court en kilomètres, mais riche en couches, en couleurs… et en histoires à lire sur les murs.


Après cette excursion, nous prenons la direction du quartier proche du port pour admirer le coucher de soleil.
Là, la lumière décline lentement, embrasant les façades et les quais, tandis que le ciel se teinte d’orangé et de rose. Un moment suspendu, parfait pour refermer cette parenthèse artistique entre murs peints et mémoire urbaine, avant que la ville ne glisse doucement vers la nuit.

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