
Balade autour de Jaganta
Hier, c’était la visite de Cantavieja, accrochée à son éperon rocheux, riche d’histoire et de silence. Aujourd’hui, place à la marche. Balade et randonnée autour de Jaganta, à la découverte de ce qui reste — ou subsiste — d’un autre monde.
Le chantier peut bien attendre. Le vent s’est levé sur les collines. Les sentiers appellent.
Nous partons à pied depuis Jaganta, sac léger, cœur curieux, vers un territoire de silence et de pierres : celui des vieux mas abandonnés. Ces masías, autrefois lieux de vie, d’élevage, de culture, dorment aujourd’hui à ciel ouvert, rattrapées par les herbes folles et les souvenirs.
Le premier mas sur notre chemin est le Mas de Conesa. Il se découvre au détour d’un sentier bordé d’amandiers et de murets écroulés. Niché à flanc de colline, il garde encore fière allure malgré les tuiles envolées et les pierres déjointées. Mais ce qui rend cet endroit vraiment exceptionnel, c’est son oliveraie ancestrale : un ensemble d’oliviers majestueux, parmi lesquels se dresse l’Olivera Grande del Mas de Conesa, dont l’âge est estimé à environ 1000 ans. À ce jour, c’est la plus ancienne oliveraie recensée dans tout le Bas Aragon.




Depuis le Mas de Conesa, nous poursuivons notre marche sur une crête dégagée. Le paysage s’ouvre, les pins s’espacent, la lumière devient plus sèche.

C’est là, entre ciel et pierre, que se dresse l’Ermita de Santa Bárbara.

Petite chapelle isolée, posée comme une veilleuse sur le relief, elle servait autrefois de refuge spirituel et de point de repère aux bergers et cultivateurs du coin. Aujourd’hui, ses murs blancs, résistent au vent. On y trouve un banc, un autel simple, et des fleurs séchées laissées là, en offrande . De l’ermitage, la vue s’étend vers les vallées et les mas alentours — Peire et Cortés sont déjà visibles en contrebas.
C’est un lieu idéal pour une pause, une gorgée d’eau, une pensée tranquille.
Puis la descente reprend, douce et buissonnière, jusqu’aux deux mas jumeaux de Peire et Cortés, sur le chemin de Castellote…
En poursuivant la piste en direction de Castellote, nous tombons successivement sur deux autres mas : Peire et Cortés.
Le Mas de Peire est presque une ruine, mais ses auges creusées dans la pierre et ses anciens seuils racontent encore un passé de travail et de patience. Tout autour, la garrigue embaume la résine et la poussière. À quelques centaines de mètres, le Mas de Cortés résiste mieux. On y devine les pièces, l’organisation des espaces, peut-être même l’ombre d’un figuier domestique, là où la cour devait s’animer.


Le chemin devient plus sauvage, les buissons griffent les mollets, les oiseaux sifflent dans les vallons.

Découvrons Aguaviva, el Convento del Desierto et le mirador du Pantano de Calanda.

