Burlats, entre pierre, eau et légende
Huit kilomètres en amont de Castres, la route s’enfonce dans la vallée de l’Agout, et le petit village de Burlats apparaît, posé entre la rivière et les collines. C’est un lieu suspendu dans le temps, un de ces villages où chaque pierre semble garder un secret.
Nous garons la voiture sur le parking à l’entrée, au bord de l’eau. Nous traversons le pont afin de rejoindre le village.

Ici, tout respire la sérénité et la mémoire du temps.
Au cœur du village, le Prieuré de Burlats forme un remarquable ensemble roman. Ses vieilles pierres dorées par le temps racontent une histoire millénaire. Classé parmi les plus beaux témoignages d’architecture médiévale du Tarn, il réunit la collégiale Saint-Pierre, le pavillon Adélaïde — élégante demeure du XIIᵉ siècle liée à la légende de la belle princesse enlevée par les anges — et la maison d’Adam, autre vestige d’un passé à la fois spirituel et seigneurial.
L’ensemble, d’une grande cohérence, reflète la richesse de l’art roman du Sud-Ouest et confère à Burlats ce charme si particulier, entre patrimoine et poésie.










Nous passons la porte de la Bistoure, vestige fortifié de l’ancien bourg, avant d’aller voir l’ancien moulin. Les pierres, les jardins, les façades anciennes se mêlent dans un décor apaisant, presque hors du temps. À Burlats, le charme opère sans effort : il suffit de flâner pour tomber amoureux du lieu.

Plus loin, l’ancien Moulin des Sittelles repose au bord de l’Agout, blotti entre la rivière et les arbres. Ce lieu plein de charme a su se réinventer sans rien perdre de son âme. De moulin à farine, il est devenu aujourd’hui un centre musical et d’hébergement, ouvert à la fois aux passionnés de musique et aux visiteurs de passage.
Le Moulin accueille des classes de découverte autour de la musique, du chant et de l’environnement, des ateliers de pratique vocale, des stages musicaux pour enfants et adultes, ainsi que des colonies de vacances artistiques

Après la visite du village, nous retournons au parking.
De nombreux sentiers démarrent d’ici, et pour les amateurs de sensations, une base de canoë permet de descendre la vallée de l’Agout en longeant la forêt.
Avant de partir vers la cascade, nous avons d’ailleurs emprunté un petit bout du Chemin des Fontaines, une boucle d’environ 5 km aller-retour. Entre ombre et lumière, le parcours serpente parmi les sources, les murets et les sous-bois parfumés.





De retour au parking, un court sentier grimpe depuis le village vers un superbe point de vue. Il correspond à la fiche de randonnée « Le Téron ».
Ce parcours permet de prendre la mesure du large méandre formé par la rivière Agout et d’admirer les collines boisées du Sidobre qui s’étendent à perte de vue. En une dizaine de minutes de montée tranquille, on gagne un belvédère naturel où le regard embrasse toute la vallée.

Un autre sentier nous mène à un autre lieu magique : la cascade du Paradis.
Peu importe : ce sera notre balade de la fin de matinée.

Le départ se fait au pied du mont Paradis, face au parking au dessus de la petite grotte à la vierge.

Le sentier s’élève aussitôt, étroit, bordé de fougères géantes, de troncs moussus et de blocs de granit. La forêt sent bon la terre et la pluie. À chaque pas, on s’enfonce un peu plus dans ce décor féerique. Le sol est tapissé de mousse, les rayons du soleil percent à travers les branches et accrochent les gouttes d’eau suspendues.

Par endroits, d’anciens abris de pierre surgissent au détour du chemin ; on devine qu’ici, jadis, des hommes ont habité ces bois, peut-être bûcherons ou bergers du Sidobre. Et toujours, au loin, le grondement de l’eau se fait plus fort.
Puis soudain, elle apparaît — la cascade du Paradis.

Le ruisseau d’Aiguebelle bondit entre les rochers, se brise en éclats d’argent et emplit tout l’espace d’un fracas apaisant. L’air est frais, presque froid, et les gouttelettes viennent se poser sur le visage.

On reste là, silencieux, à écouter.
La balade n’est pas longue — une heure aller-retour tout au plus — mais elle vaut chaque pas. Ici, le Sidobre montre un visage plus intime, plus végétal, presque mystique.
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Nous redescendons lentement, encore enveloppés par le bruit de l’eau. En bas, la lumière s’adoucit, et la rivière de l’Agout retrouve son calme. Nous déjeunons là, sur une table en bois, face au village. Les reflets de l’eau dansent sur les pierres blondes, et tout autour, la nature semble retenir son souffle.
🌿 Infos pratiques
🔹 Localisation : Burlats, à 8 km de Castres, dans le Tarn (Occitanie).
🔹 Départ de la randonnée : parking après le pont sur l’Agout (panneau “Cascade du Paradis”).
🔹 Durée :
Chemin des Fontaines : env. 5 km aller-retour (facile).
Cascade du Paradis : env. 1 h aller-retour (facile, montée légère).
🔹 Altitude : env. 300 m — au pied du mont Paradis.
🔹 Dénivelé : une centaine de mètres environ.
🔹 Difficulté : facile à moyenne (sentier parfois glissant par temps humide).
🔹 Équipement : chaussures de marche, eau, appareil photo (et pourquoi pas un pique-nique !).
🔹 À voir aussi à Burlats : Pavillon d’Adélaïde, Porte de la Bistoure, Prieuré, ancien moulin.
🔹 Point de vue : panorama sur la vallée de l’Agout depuis le sentier de Gourteau (départ au village).
🔹 À découvrir aussi :
👉 Le sentier du Chaos de la Rouquette et ses environs, entre légendes, granit et rires. Lire l’article ➜







