Des hauteurs du parc Guinardó aux Bunkers del Carmel

Ce matin-là, nous avions réservé nos billets pour le Parc Güell en ligne, pour l’après-midi. Plutôt que de descendre tout de suite vers les grandes artères touristiques, nous avons décidé de prendre un peu de hauteur. Direction les collines du Carmel, au nord de Barcelone, pour une matinée d’exploration plus calme, plus verte, plus secrète.

Nous avons commencé notre montée par le Parc del Guinardó, l’un des plus anciens et des plus escarpés de Barcelone. C’est une promenade assez peu connue des visiteurs, mais qui offre une belle transition entre la ville et les crêtes. On grimpe à travers des sentiers de terre rouge, des escaliers de pierre, des pins odorants… et au fil de l’ascension, la ville commence à s’étaler à nos pieds.

Les bancs en terrasse et les petites aires ombragées permettent de faire des pauses bienvenues. Le calme du parc contraste avec l’agitation du centre. Ici, les cris des mouettes et le vent dans les feuilles remplacent les klaxons.

Un peu plus haut, nous atteignons le sommet du Turó de la Rovira. Là, au milieu des ruines de béton, les Bunkers del Carmel apparaissent. Ce sont les vestiges d’une batterie antiaérienne construite pendant la guerre civile espagnole, en 1938, pour défendre Barcelone des attaques aériennes franquistes.

Aujourd’hui, ce lieu est devenu un point de vue exceptionnel. Depuis la plateforme principale, on découvre Barcelone à 360° : le damier de l’Eixample, la mer au loin, les tours de la Sagrada Família, Montjuïc, le port, les collines et même l’aéroport, au loin, avec ses avions qui décollent en silence.

Le béton fissuré, les traces d’inscriptions, les tunnels partiellement effondrés… Tout ici raconte une histoire. Une histoire de guerre, d’abandon, puis de renaissance. Car les bunkers, longtemps laissés à l’abandon, sont aujourd’hui un lieu de mémoire et un repère populaire.

Sur le chemin du retour vers la ville, avant de rejoindre le Parc Güell, nous faisons un petit détour par la Fontaine Fargues, cachée au bord d’un escalier sous les pins.

Ce petit bassin, entouré de verdure, semble hors du temps. L’eau y coule doucement, et l’ombre y est fraîche. Un endroit parfait pour se reposer les jambes avant de replonger dans l’univers coloré de Gaudí.

Et l’après-midi ?
Direction le Parc Güell, évidemment, pour une plongée dans l’imaginaire d’Antoni Gaudí. Mais ça, c’est une autre histoire…