
La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille
À 62 ans, j’ai dû apprendre à composer avec les contraintes imposées par l’infarctus que j’ai subi un an plus tôt, en 2018.
Ce jour-là, ma vie a basculé.
J’ai fait un infarctus. Verdict : triple pontage.
Et après ce genre d’événement, plus rien n’est comme avant.
C’est tout un mode de vie qu’il faut revoir.
Toute une façon d’être au monde à réinventer.
J’ai toujours aimé la vie.
J’aimais boire un verre avec les copains, je fumais beaucoup — trop —, je buvais plus que de soif, et les interdits faisaient souvent partie de ma trajectoire.
Je me croyais intouchable. Comme si les problèmes de cœur n’arrivaient qu’aux autres.
Et bien merde,
Et j’y ai eu droit.
Aujourd’hui, je dois m’imposer des règles pour rester debout.
Et c’est dur. Très dur.
- La cigarette : zéro.
Quand on fume autour de toi et que tu étais un grand fumeur, c’est l’enfer. - Le régime : une galère.
- Marcher : facile en théorie, mais vécu comme une contrainte.
Au fond de moi, j’essaie de respecter le travail des chirurgiens qui m’ont sauvé.
Je ne veux pas gâcher ce cadeau.
Je ne veux pas être de ceux qui, une fois sortis d’affaire, reprennent leur ancienne vie comme si de rien n’était.
Mais c’est loin d’être facile.
Il faut penser autrement.
Changer de logique.
Parce que c’est ma vie qui est en jeu.
Mais je ne vis pas isolé.
Et la tentation est humaine.
Elle rôde toujours, pas loin.
Ce genre d’épreuve ne te laisse pas indemne.
Ni physiquement, ni psychologiquement.
Quand je me sens un peu mal, je prends mon pouls aussitôt.
Je suis devenu mon propre guetteur.
Je vis avec une conscience aiguë du risque.
Et ça, ça ne s’efface pas.
Il m’a fallu réapprendre à vivre.
À vivre au jour le jour.
À faire face à mes envies.
À résister, encore et encore, à franchir la ligne.
Ce n’est pas facile.
Ce ne l’est jamais.
Mais je suis encore là.
Et tant que je suis debout,
j’avance.

