Les Philippines et les Risques Naturels
Comprendre, Prévoir, Agir
Les Philippines, situées sur la ceinture de feu du Pacifique, sont exposées à une intense activité sismique et volcanique, ainsi qu’à des phénomènes climatiques extrêmes. Chaque année, des séismes, éruptions volcaniques, typhons, tsunamis, inondations et glissements de terrain frappent l’archipel, causant parfois des pertes humaines et matérielles importantes.
Récemment, plusieurs catastrophes naturelles ont fait la une des médias internationaux, souvent relayées avec un certain sens du spectaculaire, parfois sans précision sur les lieux exacts ni sur l’ampleur réelle des événements.
Une perception médiatique alarmiste ?
Le 16 février 2023, nous avons été submergés de messages inquiets venant de proches et d’amis en France. Les chaînes d’information annonçaient un séisme de magnitude 6,1 ayant frappé le centre des Philippines dans la nuit du 15 au 16 février. Pourtant, sur place, nous n’étions même pas au courant.
Ce genre de situation met en lumière un décalage entre la perception extérieure des risques naturels aux Philippines et la réalité du terrain. Certes, les Philippines sont vulnérables à ces phénomènes, mais l’archipel compte environ 2 000 îles habitées, chacune avec des risques variés. Dire qu’un séisme a touché « les Philippines » sans plus de précision revient à dire qu’un tremblement de terre en Sicile met toute l’Europe en danger.
Un système d’alerte efficace
Conscientes des dangers inhérents à leur géographie, les autorités philippines ont mis en place des mécanismes de prévention et d’alerte avancés. Toute personne disposant d’un numéro de téléphone philippin reçoit automatiquement des notifications en cas de menace imminente.
Nous avons découvert ce système de manière brutale et inattendue le 31 janvier 2023, alors que nous dormions paisiblement à Coron City. À 5h06 du matin, nos téléphones se sont mis à sonner de manière incessante. Écran rouge, triangle d’alerte, notification d’urgence :
« ALERTE – TSUNAMI ET TREMBLEMENT DE TERRE »
Dans un état de semi-conscience, nous nous sommes regardés avec Réglisse, complètement déconcertés. Après une rapide recherche, nous avons identifié la source de l’alerte : le NDRRMC (National Disaster Risk Reduction and Management Council), l’organisme officiel chargé de la gestion des catastrophes.
Un risque réel, mais localisé
Après quelques minutes d’inquiétude et d’investigation, nous avons appris que :
- Le tsunami signalé était de faible intensité et situé au sud de l’île de Palawan, alors que nous étions au nord.
- Le tremblement de terre (magnitude 5,5) avait eu lieu dans la région du volcan Taal, précisément là où nous avions initialement prévu d’aller quelques jours plus tôt.
Finalement, nous avons eu plus de peur que de mal, et la journée a été ponctuée par deux autres alertes, avant que la situation ne revienne à la normale en fin d’après-midi.
Un bilan après un mois aux Philippines
Lorsque j’écris ces lignes, nous sommes sur la route entre Singapour et Malacca (Malaisie), et nous avons vécu 8 alertes de catastrophes naturelles en 28 jours aux Philippines. Malgré tout, nous n’avons jamais été réellement en danger, preuve que ces alertes permettent d’anticiper et de limiter les risques.
Préparer son voyage en toute sécurité
Si vous voyagez aux Philippines, voici quelques recommandations essentielles pour mieux gérer les risques naturels :
✔ S’informer en amont : Vérifiez les risques climatiques et sismiques de votre destination.
✔ Avoir un numéro de téléphone local : Vous recevrez automatiquement les alertes du NDRRMC en cas d’urgence.
✔ Se renseigner sur les procédures d’évacuation : Dans certaines régions à haut risque, des plans d’évacuation sont mis en place.
✔ Éviter les zones à risque en période d’activité accrue : Les volcans comme le Taal ou le Mayon peuvent entrer en éruption à tout moment.
✔ Garder son sang-froid en cas d’alerte : Les séismes et tempêtes sont fréquents, mais tous ne représentent pas un danger immédiat.
Les Philippines sont un pays magnifique, mais la nature y est imprévisible. Toutefois, grâce à un système d’alerte performant et une population habituée à ces phénomènes, il est possible de voyager en toute sécurité, sans céder à la panique véhiculée par certains médias occidentaux.
Et pour ceux qui voudraient voir des images impressionnantes, je vous laisse avec quelques clichés d’un orage tropical que nous avons eu l’occasion de vivre sur place… Un petit clin d’œil aux médias français !

