Pha Taem National Park
Entre Mékong, art rupestre et paysages sculptés par le temps
À l’extrême est de la Thaïlande, le parc national de Pha Taem est un lieu à part.
C’est ici, sur ces falaises dominant le Mékong, que les premiers rayons du soleil touchent chaque jour le territoire thaïlandais.
Encore méconnu des voyageurs étrangers, ce parc offre pourtant une combinaison rare : art rupestre, panoramas vertigineux, formations géologiques étranges, cascades et nature brute.
Un endroit que l’on rêvait vraiment de connaître.
Nous y avons consacré une journée entière… et quelle journée !
Où se trouve le parc de Pha Taem ?
Bordé par les eaux vertes du Mékong, le parc se situe dans la province d’Ubon Ratchathani, juste en face du Laos.
Son nom complet est : Pa Dong Natham Forest Pha Taem National Park.
- 20 km depuis le village de Khong Chiam
- Environ 100 km depuis Ubon Ratchathani
- En face, de l’autre côté du fleuve : la zone protégée laotienne de Phou Xieng Thong
Malgré sa taille modeste (35 000 hectares), le parc offre une densité incroyable de points d’intérêt : falaises, grottes, peintures d’il y a 4 000 ans, forêts décidues, roches en forme de champignons, cascades…
Arrivée à Khong Chiam et organisation de la visite.
Nous étions arrivés la veille à Khong Chiam, charmante petite ville au bord du Mékong.
Notre hôtenous a présenté son neveu, qui se proposait de nous accompagner pour visiter le parc avec son 4×4.

« Hôtel / guesthouse Si Bae » « โรงแรมบ้านพักสีแบ » à proximité du marché
Tarif :
- Chambre avec ventilateur 200,
- Chambre climatisée 400,
- Chambre familiale 600.
- Journée 4×4 avec chauffeur : 2000 bahts (environ 50 €)
Il payait lui-même son entrée au parc. - Entrée du parc national : 400 bahts pour les étrangers
Une journée est déjà très belle, mais trop courte pour profiter de tout. On a donc dû faire des choix… tout en essayant d’en voir un maximum.
Sao Chaliang — Les rochers en forme de champignons
Première étape : Sao Chaliang, les célèbres roches perchées du parc.

Ces formations géologiques en forme de champignons semblent avoir été sculptées par une main divine.
Depuis le parking, un petit sentier mène au pied de ces colonnes de grès, puis à un plateau rocheux fissuré, marqué par de profondes crevasses. Un décor étonnant, presque lunaire.



Les peintures rupestres de Pha Taem
Ensuite, direction l’un des trésors du parc : les peintures rupestres vieilles de 3000 à 4000 ans.
Au pied des falaises, plus de 300 peintures néolithiques s’étirent sur plusieurs centaines de mètres.
Elles représentent des scènes de vie, des animaux… et aussi quelques silhouettes étranges, triangulaires, presque « extraterrestres » dans mon imaginaire.
Les poissons stylisés au-dessus de certaines figures renforcent encore cette impression surréaliste.






Les peintures se répartissent sur quatre zones accessibles en longeant la falaise. Le chemin forme une boucle d’environ 3 km : une balade facile et fascinante.
Un moment à la fois silencieux, hors du temps et fascinant.

Pha Sok — La falaise sauvage du Mékong
Sur la route, nous faisons un détour par Pha Sok, une falaise spectaculaire. Il s’agit d’une vaste terrasse de grès façonnée par l’érosion, où l’eau a creusé au fil du temps de longues rainures et des vasques profondes retenues par des gours naturels.
(Le terme « Sok » désigne justement cette rainure allongée sculptée par l’érosion hydrique.)








Le site offre un panorama exceptionnel sur le Mékong et les collines ondulantes qui l’encadrent. Le point d’intérêt principal est une piscine naturelle, nichée au bord même de la falaise — un havre de fraîcheur qui invite à la détente et à la contemplation.

La meilleure période pour s’y rendre reste la saison des pluies, lorsque les vasques se remplissent et révèlent toute la beauté du lieu.
Un spot paisible, parfait pour s’imprégner de l’ambiance du parc loin des foules.
Sentier naturel Maek Mai Sai Than Lan Hin Taek.
C’est l’entrée d’un petit parcours éducatif sur les arbres (Maek Mai = “arbres / plantes”), l’eau (Sai Than = “ruisseaux”), et les roches fracturées (Lan Hin Taek).

Il se trouve au sud du Visitor Center de Pha Taem, sur la route qui mène à Soi Sawan Waterfal
Marché routier de Ban Nong Phue.
Situé le long de la route menant a la Soi Sawan Waterfall, le marché routier de Ban Nong Phue est une halte typique d’Isaan, les villageois installent de petits étals pour vendre leurs produits forestiers naturels. On y trouve un éventail étonnant : aliments frais et préparations locales, fruits sauvages, et même divers animaux et insectes issus de la nature environnante. Parmi eux : coléoptères, coléoptères aquatiques, jacinthes d’eau, grenouilles, crapauds, ainsi que des légumes comme les asperges, le taro ou les ignames — qu’il s’agisse d’ignames à œil ou d’ignames à bougie. Les prix sont souvent négociables, ajoutant au charme du marché.



Soi Sawan Waterfall
Après la visite du parcour éducatif, nous faisons un bref passage à la jolie Soi Sawan Waterfall, une chute entourée de végétation luxuriante où une pause agréable s’impose avant de poursuivre vers des sites plus uniques.

Les cascades de Thung Na Mueang & Song Chan
Nous reprenons ensuite la route, en direction de l’une des attractions les plus originales du parc.

● Thung Na Mueang Waterfall
Petite cascade paisible au milieu de la forêt.
Une charmante mise en bouche avant la vedette du secteur.
● Song Chan Waterfall — La cascade au trou
La célèbre « cascade au trou » : l’eau jaillit à travers une ouverture ronde, formée naturellement dans la roche, avant de tomber dans une cuvette sombre.
Malgré l’affluence, nous arrivons à faire quelques photos tranquilles.
Un spectacle simple mais étonnant, que l’on ne voit pas tous les jours.


Wat Tham Patithan — Le temple perdu et sa grotte de grès.
L’un des lieux les plus surprenants du parc.
Un escalier bordé de deux nagas mène à une énorme grotte de grès, l’une des plus longues du pays :
- 30 m pour la première salle
- 100 m pour la seconde
- puis un réseau profond de 470 m, haut de 2 à 8 m et large de 15 m
À l’intérieur : statues de Bouddha, humidité, silence… et une colonie de chauves-souris qui ne laisse aucun doute sur sa présence. L’odeur est forte, si bien qu’on n’y reste pas longtemps.
Dehors, le bâtiment principal du temple repose littéralement sur la roche. Une atmosphère douce et étrange à la fois, renforcée par les statues de Bouddha qui émergent de la végétation clairsemée
Turtle Chomchan Stone. (La tortue)
L’érosion du vent, de la pluie et du soleil a sculpté cette silhouette au fil de plus de 100 millions d’années, laissant apparaître une tortue immobile semblant regarder la forêt.

Piliers à double pilier — Les “Twin Stone Pillars” du parc national de Pha Taem
Perdus dans la forêt de Dong Tanam, au cœur du parc national de Pha Taem, les piliers à double pilier forment l’une des curiosités géologiques les plus étonnantes de la province d’Ubon Ratchathani.
Ces colonnes naturelles, issues de la formation rocheuse de Phu Phan, sont constituées de grès gris mêlé de gravier. Leurs silhouettes élancées se découpent au milieu de la végétation, comme deux sculptures dressées par le hasard.
On distingue deux niveaux
- les piliers supérieurs, d’environ 40 centimètres, qui couronnent l’ensemble,
- et les piliers inférieurs, beaucoup plus imposants, atteignant 2,6 mètres, pour une hauteur totale avoisinant les 3 mètres.

Les autres cascades du parc (après le temple)
Après la visite du temple perdu, plusieurs autres chutes d’eau méritent un arrêt si le temps le permet :
● Huai Phok Waterfall & le point de vue Pha Kamphan
Proche du temple, Huai Phok Waterfall est une petite chute discrète, mais son point de vue Pha Kamphan offre un très beau panorama sur les reliefs du parc. Parfait pour profiter du calme et de la fraîcheur de fin de journée.
● Les cascades secondaires
Le parc abrite également de petites chutes saisonnières, que l’on découvre au fil de la route ou de courts sentiers.
● Kuang Ton Waterfall — La cascade des courageux
Plus éloignée et située à flanc de falaise, Kuang Ton Waterfall reste la plus impressionnante du secteur… mais aussi la moins accessible.
Elle demande une marche plus soutenue et une bonne condition physique. À réserver à ceux qui veulent pousser l’aventure plus loin.

En fin d’après-midi, retour à la case départ a proximité des peintures rupestres
Pha Mon — La falaise qui domine le Laos
Nous remontons vers le plateau et un dernier effort de 1,5 km nous mène à un panorama grandiose.
De là-haut, on domine :
- le Mékong en contrebas,
- le Laos juste en face,
- et un horizon ouvert qui semble infini.

C’est l’un des plus beaux belvédères du parc et c’est ici que le parc revendique le « First Sunrise in Siam ».
Coucher de soleil et retour à Khong Chiam
Nous profitons de la lumière dorée sur la vallée.

À 18 h, l’hymne national retentit : comme partout en Thaïlande, tout le monde s’immobilise une minute.
Il est alors temps de reprendre la route vers Khong Chiam, à une vingtaine de kilomètres.

Le soir, nous trouvons un restaurant simple mais charmant au bord du Mékong, après le repas direction : « l’Hôtel / guesthouse Si Bae », un endroit calme pour terminer cette journée riche en découvertes.
Après le dîner au bord du Mékong, la nuit tombe doucement sur Khong Chiam. Depuis la terrasse de notre petite guesthouse, on entend encore le fleuve qui glisse dans l’obscurité, comme un souffle continu. On pensait se reposer, préparer tranquillement notre départ vers le Laos… mais la région avait encore quelque chose à nous offrir.
Avant de nous coucher, on fait encore un détour par l’un des lieux les plus surprenants de Khong Chiam : le point de vue de la Rivière aux Deux Couleurs. Niché sur les hauteurs du village, il offre un spectacle à la fois simple et hypnotisant : le Mékong et le Mun qui se rencontrent sans vraiment se mélanger, l’un sombre et profond, l’autre plus clair et laiteux. Au crépuscule, les deux teintes se frôlent comme deux mondes parallèles, et la lumière du soir glisse doucement sur la surface du fleuve. On reste là longtemps, silencieux, fascinés par ce tableau mouvant — un dernier cadeau offert par Khong Chiam avant la nuit.



Le lendemain matin, au lieu de filer vers la frontière, on a changé nos plans. Une dernière journée nous attendait, juste de l’autre côté des collines : les forêts profondes et les rapides sauvages du Kaeng Tana National Park.
Un scooter, une carte approximative et le Mékong pour guide : on est repartis sur les routes.
👉 Pour la suite de l’aventure, découvrez ici notre journée sur les routes de Kaeng Tana en scooter.







