Un village Corse
Quel est ce village corse, perché comme un nid d’aigle entre ciel et mer ?
Il suffit de laisser sa voiture à l’entrée, de chausser de bonnes chaussures, et de partir sur les traces d’Ugo Colonna, ce comte romain légendaire dont on dit qu’il aurait fondé ce village au IXe siècle. Le décor est planté : une promenade inoubliable à travers un lieu hors du temps, et, pour la récompense au retour, pourquoi pas une bonne bière corse bien fraîche.
Mais de quel village parle-t-on ?
Un village qui semble avoir jailli de la roche elle-même, comme une excroissance minérale du paysage corse. Un village accroché à la montagne à 500 mètres d’altitude, entre Calvi et L’Île-Rousse, sentinelle millénaire de la Balagne. Labellisé parmi Les Plus Beaux Villages de France, il compte parmi les plus anciens encore habités de l’île.
La route pour y accéder serpente dans un maquis dense, dévoilant peu à peu la silhouette altière du village. Les premières maisons apparaissent, soudées au granite comme si elles en étaient issues. Ici, l’architecture ne fait qu’un avec la géologie. Ce n’est pas un hasard : le village fut conçu comme une place forte, à l’abri des razzias sarrasines.
Impossible d’y pénétrer en voiture. On grimpe à pied, par les calades — ces ruelles pavées qui slaloment entre les maisons. Le parcours passe sous des voûtes, longe des murs de pierres sèches, et parfois se resserre tant qu’il faut marcher à la queue leu leu.
Arrivé au sommet, les vestiges des fortifications et les restes du donjon ouvrent une vue spectaculaire sur toute la Balagne. Une terrasse de café vous tend les bras pour contempler ce panorama à 360°, entre mer scintillante et cimes du Monte Cinto.
Comptez une bonne demi-heure pour l’ascension tranquille. Davantage si vous flânez dans les ruelles, poussez la porte des boutiques d’artisans : poteries, bijoux de pierres corses, charcuteries ou liqueurs locales… la Balagne regorge de trésors.
Alors, avez-vous deviné son nom ?
Ce village de légende, taillé dans le roc, c’est Sant’Antonino.
