
Sur la route d’Alghero
Après une immersion totale dans l’ancien village minier d’Argentiera, nous reprenons la route vers Alghero.La

La mer reste sur notre gauche, étincelante, tandis que les montagnes, marquées par des décennies d’exploitation minière, s’adoucissent peu à peu.
La SP18 serpente entre garrigue et maquis, traversant un paysage âpre et lumineux où les eucalyptus côtoient les figuiers sauvages.Quelques

kilomètres plus loin, nous laissons derrière nous les galeries effondrées et les maisons fantômes d’Argentiera pour retrouver les premiers signes de vie : oliveraies, vignes, et petits hameaux aux murs ocres.
Un arrêt au Belvedere Foradada
Une halte, à quelques centaines de mètres seulement du Capo Caccia, permet d’embrasser du regard la Baia delle Ninfe en contrebas. De l’autre côté, l’Isola Foradada est un rocher battu par les vagues.




La route continue ensuite vers la baie de Porticciolo et le Capo Caccia offrant des panoramas spectaculaires sur les promontoires calcaires et la mer turquoise.


La réserve naturelle du Monte Timidone complète ce tableau, avec ses sentiers et la possibilité d’apercevoir daims ou faucons pèlerins.
Avant de rejoindre la côte, une visite s’impose : la Grotte de Neptune. Accessible depuis le port ou par l’escalier de l’Escala del Cabirol, la grotte est un véritable chef-d’œuvre naturel.Ses




Ses stalactites et stalagmites se reflètent dans les eaux translucides de ses lacs souterrains, créant une atmosphère irréelle, renforcée par le bruit des vagues qui s’engouffrent dans la cavité


















En suivant la route depuis la grotte, nous faisons peu plus loin, une seconde halte : la Villa Mugoni. C’est un lieu à part, une anse presque irréelle blottie au fond de la baie de Porto Conte, à une dizaine de kilomètres d’Alghero.


Sous une voûte de pins maritimes, la mer s’avance doucement, calme comme un lac. Le sable, blond et fin, s’étire entre les troncs tordus et les racines noueuses. L’air y est saturé d’odeurs de résine et de sel. On y entend le froissement du vent dans les aiguilles, le clapotis des vaguelettes, et le cri lointain des mouettes du Capo Caccia. C’est un endroit où le temps semble suspendu.



Autrefois, la « villa » était une grande propriété privée appartenant à une famille aisée d’Alghero, dont les bâtiments, à demi cachés par la pinède, témoignent encore d’une époque révolue.











Aujourd’hui, les Sardes viennent y passer la journée, à l’ombre des arbres, pour pique-niquer ou plonger dans les eaux translucides. Certains la préfèrent même aux plages plus célèbres du littoral, tant elle garde une âme discrète et authentique.



Depuis la plage, on aperçoit les falaises blanches du Capo Caccia, gardien immuable de la baie et du Parco Naturale di Porto Conte, un vaste espace protégé où se mêlent chênes verts, genévriers et senteurs de myrte. C’est tout un condensé de Sardaigne, entre mer, forêt et lumière, avant même de reprendre la route.

Un peu plus loin, la route nous mène au Complesso Nuragico di Palmavera, un site archéologique majeur de l’âge du bronze (environ 1500-1200 av. J.-C.). Le complexe comprend un nuraghe central entouré d’un village et de bâtiments annexes. Les blocs cyclopéens, patinés par le temps, témoignent d’une architecture sophistiquée et d’une société bien organisée. Depuis le site, le panorama sur les collines alentours et sur la mer au loin est superbe.









Enfin, la route redescend vers Fertilia, puis vers Alghero, “la petite Barcelone de Sardaigne”, avec ses ruelles pavées, ses fortifications et son port animé. Après la rudesse d’Argentiera, la magie de la grotte, la douceur de la Villa Mugoni et l’histoire de Palmavera, l’arrivée à Alghero est un vrai souffle : la lumière se fait douce, l’air salé, et la ville s’ouvre sur la mer comme une promesse de découvertes nouvelles.
Alghero
Alghero, surnommée la Barceloneta en raison de ses racines catalanes, séduit par son architecture médiévale, ses ruelles pavées et ses bastions imposants. Entre ses remparts face à la mer et ses influences espagnoles encore bien vivantes, elle est l’une des…
