La province d'Ubon Ratchathani

Ubon Ratchathani

Aux portes du Mékong, entre temples, nature et traditions vivantes.

Héritière d’une grande tradition bouddhiste et culturelle, Ubon Ratchathani s’impose comme l’une des destinations les plus attachantes de l’Isan.

Son nom signifie littéralement « la cité royale du lotus », et il suffit d’y passer quelques heures pour comprendre pourquoi : la ville dégage une douceur presque aquatique, flottante, comme si tout ici se faisait au rythme lent du fleuve.

Ubon, c’est un carrefour. Celui où les marchés débordent de vie, où les artisans tissent des sacs en soie sous les porches des maisons. C’est aussi un monde où la nature, la foi et les traditions se mêlent sans jamais se heurter.

Ville pieuse, ville culturelle, ville festive : Ubon Ratchathani ne se résume jamais à une seule facette. Des temples comme le Wat Supattanaram ou le Wat Phra That Nong Bua témoignent de la ferveur religieuse, tandis que le célèbre festival des bougies transforme la ville en une scène géante de couleurs, de cire sculptée et de danses traditionnelles.

Bref : se déplacer Ubon Ratchathani, c’est s’offrir un road trip dans le sud d’un Isan authentique et vibrant.


Une histoire tissée entre Laos, Khmers et Royaume de Siam
Impossible de comprendre l’âme d’Ubon sans remonter le fil de son histoire.
La région fut longtemps une dépendance khmère, avant de passer sous contrôle d’Ayutthaya au xive siècle. La ville telle qu’on la connaît aujourd’hui naît véritablement à la fin du xviiie siècle, lorsque le roi Taksin le Grand impose son autorité sur le Nord-Est.

Pour unifier cette mosaïque de groupes tribaux, le nouveau pouvoir promet titres et reconnaissance aux chefs locaux. Le plus influent d’entre eux, Chao Kham Phong, noble lao ayant fui Vientiane, fédère la zone et devient gouverneur.

Son héritage culturel demeure partout : dans la cuisine, dans les tapisseries, mais aussi dans cette musicalité particulière qui flotte dans les rues.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ubon joue un rôle moins connu mais essentiel : les habitants accueillent les survivants du Death Railway, ramenés de Kanchanaburi par l’armée japonaise. Leur bienveillance marque durablement les prisonniers.
Le parc Thong Si Muang, au cœur de la ville, est aujourd’hui un mémorial érigé en symbole de gratitude.


Ubon Ratchathani aujourd’hui : une ville qui grandit, sans renier son âme
Située tout à l’extrême-est du pays, Ubon est souvent décrite comme “pittoresque”. C’est vrai… mais très en dessous de la réalité.


Ubon, c’est un Isan profond qui bat encore selon ses traditions, mais où l’on sent une énergie nouvelle : cafés branchés, vie nocturne animée, marchés pleins d’étudiants de Rajabhat, sans jamais perdre ce respect immense pour la spiritualité.


Parmi les quatre grandes villes de l’Isan — aux côtés de Khon Kaen, Nakhon Ratchasima et Udon Thani — Ubon se distingue par son atmosphère forestière. Les temples-monas­tières semblent parfois surgir d’entre les arbres.
Les moines méditent sous les frondaisons, les marchands vendent soie et bijoux aux marchés de nuit, et les jeunes sortent à Srinarong Road, haut lieu de la vie nocturne.
C’est un parfait équilibre entre tradition et modernité, entre sérénité monastique et énergie urbaine.


Que voir, que faire ? Les incontournables d’Ubon Ratchathani
La liste est longue — trop pour tenir en une page. Ubon se découvre en prenant son temps, en alternant spiritualité, nature sauvage, musées et plages fluviales


Mais pour vous aider à organiser votre visite, nous allons toutefois vous présenter quelques-uns des sites emblématiques et des expériences à ne pas manquer, que ce soit des temples majestueux, des musées fascinants, des marchés animés ou des coins de nature à couper le souffle.


Patrimoine religieux : immersion dans la spiritualité de l’Isan

Wat Phra That Nong Bua
Magnifique temple au cœur même de la ville, éclatant de blanc et d’or comme beaucoup de sanctuaires de la région. Niché dans un écrin de verdure soigneusement entretenu, il offre une parenthèse de calme et de fraîcheur loin de l’agitation urbaine. Son stupa, immaculé et finement doré, s’élève vers le ciel tel un phare spirituel. Inspiré du Mahabodhi de Bodh-Gayâ, il impose le respect dès le premier regard. Une atmosphère solennelle s’en dégage : on comprend immédiatement pourquoi ce temple est considéré comme l’un des plus importants et des plus vénérés de toute la province.

Wat Thung Sri Muang
Superbe temple posé à deux pas de la rivière Mun, le Wat Thung Sri Muang séduit d’abord par son atmosphère sereine et son élégante harmonie avec la nature environnante. Mais ce qui attire vraiment tous les regards, c’est son campanile en bois, une structure unique en Thaïlande, à la fois délicate et vertigineuse.

Finement sculpté, posé sur de hauts pilotis et construit entièrement en bois, ce pavillon semble défier le temps et la gravité. Une véritable prouesse architecturale, témoin du savoir-faire traditionnel de la région et de l’importance des manuscrits sacrés qu’il était destiné à protéger autrefois.

Le Wat Kut Khun
Perdu dans un cadre paisible aux abords d’Ubon, ce temple est surtout connu pour ses trois immenses statues de Bouddha, toutes dans la posture du Bouddha Metta, symbole de bienveillance universelle.
Érigées pour célébrer le 2 600ᵉ anniversaire de l’illumination du Bouddha, ces statues ne sont pas seulement monumentales : elles sont profondément symboliques. Alignées côte à côte, tournées vers l’horizon, elles semblent veiller sur la région et offrir une bénédiction silencieuse à ceux qui passent.
Le lieu dégage une atmosphère de calme absolu. Bien moins fréquenté que les grands temples du centre-ville, Wat Kut Khun permet de ressentir une spiritualité plus brute, presque intime — un endroit parfait pour méditer, se recentrer ou simplement admirer la majesté de ces trois figures sacrées.

Le Wat Sa Prasan Suk, plus connu sous le nom de Wat Ban Na Muang, est l’un des temples les plus surprenants d’Ubon Ratchathani. Ici, oubliez les silhouettes traditionnelles : le sanctuaire principal a été construit en forme de bateau royal, comme s’il flottait au-dessus d’un étang sacré. Cette architecture unique rend hommage aux anciennes barges royales utilisées lors des cérémonies fluviales du Mékong.
En s’avançant sur les passerelles de bois, on a vraiment l’impression de monter à bord d’une embarcation spirituelle, prête à traverser un océan symbolique vers la paix intérieure. Tout autour, les jardins sont méticuleusement entretenus, parsemés de statues, de pavillons et de petites scènes sculptées qui racontent les vies passées du Bouddha.
Le temple est un mélange étonnant de créativité, de sérénité et de dévotion populaire. On y croise des familles venues prier, des enfants jouant près de l’eau, des moines qui passent en silence… Une atmosphère douce et chaleureuse, typique d’Ubon.
Un lieu à la fois insolite et profondément ancré dans la spiritualité locale — un temple qui marque la mémoire des voyageurs.

Le Wat Mani Wanaram est sans doute l’un des temples les plus anciens de la ville, et peut-être même de toute la province. Il abrite l’une des cinq statues de Bouddha d’Émeraude de la région, une pièce sacrée taillée dans une pierre précieuse naturelle vieille de plusieurs siècles.
À l’origine, le temple était sous le contrôle de la famille royale d’Ubon Ratchathani. Plus tard, sous le règne du roi Rama III, après une période de paix, le groupe responsable du Bouddha d’Émeraude l’offrit au révérend Phra Ariyawongsachan, alors abbé du Wat Mani Wanaram. Pour protéger cette statue sacrée, une salle spéciale fut construite, permettant aux fidèles de lui rendre hommage et de prier pour ses bénédictions.
Le temple est dédié à Phra Kaew Komen, l’un des neuf Phra Kaew de la province, et demeure un lieu de culte très respecté. Chaque année, lors du festival de Songkran, les moines et les habitants célèbrent l’événement par une cérémonie d’aspersion d’eau, perpétuant une tradition qui mêle spiritualité et convivialité.
Wat Mani Wanaram allie histoire, dévotion et majesté, offrant aux visiteurs un aperçu unique du patrimoine religieux ancien d’Ubon Ratchathani.

Wat Tai Phrachao Yai Ong Tue.
Wat Tai Phrachao Yai Ong Tue. Pour moi, il est l’un des plus beaux et impressionnants temples d’Ubon Ratchathani. Dès que l’on franchit l’entrée, on est ébloui par la richesse et la diversité des nombreuses statues magnifiques qui peuplent le complexe.
C’est pour cela que j’y consacre un article spécial avec de nombreuses photos.

Et si l’on traverse la rue, on tombe sur un autre joyau spirituel : le Wat Liab (วัดเลียบ). Moins imposant, mais tout aussi charmant, ce temple invite à la sérénité et complète parfaitement la visite du Wat Tai Phrachao Yai Ong Tue, offrant un double panorama de la tradition religieuse d’Ubon à quelques pas seulement

Voir la liste des temples de Ubon Ratchathani City : Liste sur Google Map

  • Wat Pah Nanachat
    Fondé en 1975, ce monastère anglophone accueille des moines venus du monde entier. Un lieu dont l’atmosphère méditative est idéale pour se ressourcer.
  • Wat Nong Pah Pong
    Un monastère fondé au cœur d’une forêt profonde, choisi par le vénérable Ajaan Mun pour y ancrer la pratique stricte du bouddhisme theravada. Silence, feuilles qui bruissent, solitude volontaire : tout ici appelle à l’intériorité.

Musées : un voyage à travers l’art, les croyances et les traditions laotiennes

  • Musée national d’Ubon Ratchathani
    Installé dans l’ancien palais municipal, il propose un panorama complet : art rupestre, ethnographie, sculptures. La pièce maîtresse : l’Ardhanarishvara, Shiva et Sati en une seule figure, chef-d’œuvre du ixe siècle.
  • Ubonnithat Culture Display Museum
    Une plongée dans les traditions vivantes de la région : herboristerie, tissage, vannerie, sculpture de bougies… Une approche plus contemporaine, plus proche du quotidien des habitants.

Thung Sri Mueang (ทุ่งศรีเมือง)
Si l’on veut comprendre la vie sociale et culturelle d’Ubon Ratchathani, impossible de passer à côté du Thung Sri Mueang. Cette vaste place publique, véritable cœur de la ville, est bien plus qu’un simple parc : elle est le théâtre des rencontres, des festivités et des moments de détente des habitants. Entourée de jardins soignés, de statues et de monuments, elle offre un cadre idéal pour se promener, observer la vie locale ou simplement s’imprégner de l’atmosphère paisible du centre-ville.
Chaque année, le festival des bougies transforme la place en un spectacle féérique : des chars richement décorés, des cierges sculptés et des danses traditionnelles font de Thung Sri Mueang un lieu où se mêlent tradition, ferveur religieuse et convivialité. Entre activités quotidiennes et événements culturels, cette place incarne parfaitement l’âme d’Ubon et la vitalité de ses habitants.

Le festival des bougies : le cœur vibrant d’Ubon
Si vous visitez Ubon en juillet, préparez-vous à un spectacle grandiose.
Pendant deux jours, chars ornés de sculptures géantes en cire, danseurs en costumes traditionnels et spectacles lumineux envahissent la ville. Le tout en l’honneur de Wan Asanha Bucha et Wan Kao Pansa, début du carême bouddhique.
Il existe des festivals similaires ailleurs en Thaïlande… mais celui d’Ubon reste le plus célèbre et le plus spectaculaire.


Informations pratiques

Quand partir ?
Climat tropical, chaleur toute l’année, pluies fortes en juin-juillet-août.
Pour une météo idéale : novembre → février.

Comment s’y rendre ?
✈️ En avion
Depuis Bangkok Don Mueang, vols directs quotidiens. Quelques options depuis Phuket et Chiang Mai.
🚕 Depuis l’aéroport
Centre-ville à 5 km. Taxi : 100 bahts environ.
Voitures de location disponibles.
🚆 En train
Train de nuit Bangkok–Ubon : économique, confortable, mais souvent en retard.

Leave a Reply