La province d'Ubon Ratchathani

Une journée sur les routes de Kaeng Tana en scooter

Le lendemain, on devait franchir la frontière. Mais au réveil, on a senti qu’il fallait rester un peu plus longtemps, comme si la région nous retenait encore. Alors, au lieu de suivre nos plans, on a loué un scooter à Khong Chiam et on est partis explorer Kaeng Tana National Park, à la découverte des rapides et des falaises oubliées par la plupart des voyageurs.


La route matinale est calme et douce. Les collines verdoyantes défilent, et le Mékong apparaît par intermittence, large et sombre, glissant sous les ponts et les arbres. En moins d’une heure, on atteint Pha Chan, une falaise de grès qui domine le fleuve. La lumière du matin caresse les strates de pierre, et on se sent seuls face à ce panorama immense.

Quelques minutes plus tard, Kaeng Hin Khan nous accueille avec ses roches sculptées par des siècles de crues. Les formes arrondies, les cuvettes et les gradins naturels donnent l’impression d’être dans un mini Sam Phan Bok, version sauvage et secrète. Chaque pas révèle un détail nouveau, et le bruit des rapides lointains accompagne notre marche.

On continue vers les rapides de Kaeng Tana. L’eau se resserre et gronde, les blocs de grès noirs barrent le cours du Mékong et l’eau tourbillonne avec puissance. Le spectacle est hypnotique.

Le pont suspendu apparaît ensuite entre les arbres. On le traverse lentement, le cœur suspendu à chaque vibration du câble, jusqu’à l’île de Don Tana.

Là, la forêt reprend ses droits : sentiers ombragés, roches sculptées, calme profond. On s’assoit un instant pour écouter le fleuve et sentir la puissance de ce lieu.

Au retour, un petit arrêt dans un village local nous permet de goûter au som tam fumé et au poulet grillé, accompagnés de riz collant. Repus, on reprend le scooter pour un dernier détour vers un point de vue isolé au bord du Mékong, avant de rentrer à Khong Chiam en début d’après-midi. La route est tranquille, bordée d’étangs et de petits villages, et l’air embaume le soleil et la terre chaude.

C’était exactement ce que l’on cherchait : une journée simple, libre, où chaque arrêt semblait suspendre le temps. Le Mékong, en maître silencieux, nous avait retenus encore un peu avant de nous laisser filer vers la suite du voyage.


Après cette journée suspendue entre falaises, rapides et forêts profondes, on rentre à Khong Chiam en milieu d’après-midi. Le scooter file doucement sur la route bordée de rizières et d’étangs, et l’on savoure encore les images du Mékong déchaîné à Kaeng Tana.

De retour au village, on ramène la machine chez le loueur, encore couverts de poussière rouge et avec cette sensation familière, celle de revenir d’une aventure improvisée. Pas le temps de traîner : notre bus pour la frontière ne tarde pas. On récupère nos sacs, on boit une dernière gorgée d’eau fraîche, un dernier coucou notre voisine et on se dirige vers l’arrêt.


Le bus local arrive dans un nuage de poussière. Pas de climatisation, juste les fenêtres ouvertes et le vent chaud de l’Isaan. On s’installe au milieu des villageois, sacs de riz, paniers en rotin et cartons coincés sous les sièges. Le moteur tousse, puis on quitte Khong Chiam une dernière fois.

Sur la route qui mène à Chong Mek, le bus s’arrête au niveau du lac Sirindhon. Le conducteur dépose quelques passagers et prend une livraison. Nous, on profite de cette pause improvisée pour descendre quelques minutes. Le lac s’étend comme une mer intérieure, tranquille, aux reflets d’argent. Des barques flottent près des berges, et le vent porte l’odeur de l’herbe sèche et de l’eau chaude.

On remonte dans le bus juste avant qu’il redémarre, la lumière dorée glissant sur les collines. Le poste frontière de Chong Mek n’est plus très loin maintenant. Le jour décline, et on se laisse bercer par le ronronnement du moteur, prêts à dire au revoir à la Thaïlande et à franchir la frontière vers le Laos


Avant de quitter définitivement la Thaïlande et de passer au Laos, nous avons emprunté le poste-frontière de Chong Mek / Vang Tao, l’un des points de passage terrestres entre les deux pays.
Le trajet est simple, l’ambiance typiquement locale, et les formalités se font en quelques minutes.
Plutôt que de tout réexpliquer ici, je te renvoie à mon article dédié, où je détaille pas à pas le bus, les tarifs, les documents, le visa à l’arrivée et l’ensemble du passage côté thaïlandais comme côté laotien.

👉 Lire l’article complet : Passage de la frontière Chong Mek – Vang Tao