Urbex France,  4eme jour a Paris

Parc aquatique Medan

Comme convenu, après notre participation à la transformation des Champs-Élysées en un paysage direction le parc aquatique abandonné de Medan

Après une longue nuit passé à transformé les Champs-Élysées, [voir l’article et les photos] comme nous l’avions décidé nous filons sur l’île de Medan, base de loisirs abandonnée, ou les corbeaux, les grenouilles, les ragondins, les cygnes, les hérons, les oies sauvages, … ont élus domicile, il paraîtrait que c’est un vrai petit paradis.

Nous terminerons notre journée sur le Champ-de-Mars à Paris pour un « apéro géant »

Mais avant un peu d’histoire

Restée quasiment déserte pendant tout le xixe siècle, l’île de Platais a vu arrivé l’écrivain Émile Zola à partir de 1880.
Il y fit transporter son chalet, surnommé le Paradou, qui à l’origine était un kiosque norvégien qu’il avait acheté lors de la démolition de l’exposition universelle de Paris en 1878.
Il occupera dans les années postérieures les terrains environnants.
Dans son chalet se croisaient Joris-Karl Huysmans, Guy de Maupassant, Henry Céard, Léon Hennique et Paul Alexis. Le peintre Cézanne a également fréquenté l’île à cette époque.
On peut supposer que Cézanne a peint le château de Médan depuis cette île.
Après la mort de Zola, son épouse revend la propriété au libraire parisien Belin, en 1903.
En 1927, les frères André et Gaston Durville ont fondé la Société Naturiste dans le but d’acheter un terrain près de Paris où pouvoir établir une colonie naturiste en plein air.
Leur intention est d’atteindre les couches moyennes de la société qui commencent à avoir accès aux congés payés, au-delà des cercles privilégiés qui pratiquaient déjà le naturisme à la Belle Époque. Au fil de leur recherche, ils découvrent l’île de Platais, située à 30 kilomètres de Paris, qui offre un espace discret et calme.
Elle était à cette époque utilisée pour l’élevage d’animaux, et elle n’avait pas de constructions parce qu’elle était placée en zone inondable.
Ainsi, deux ans plus tard, 24 hectares de terrain ont été achetées, sur les 42 de l’île, pour fonder une colonie naturiste qu’ils ont appelée Physiopolis. Huit hectares ont été découpés en parcelles pour l’installation de tentes fixes et de bungalows en fibrociment sur un plan organisé. Les 16 hectares restants étaient occupés par des stades et des terrains de jeux.
Les propriétaires étaient rassemblés au sein du Syndicat d’Administration de Physiopolis (SAP), par lequel ils s’engageaient à réserver l’accès à l’île aux membres de la Société Naturiste et à leurs familles.
Sur cette colonie, les activités physiques en contact avec la nature sont privilégiées, et les vêtements de ville sont abandonnés.
Cependant, craignant être persécutés par la préfecture de Paris, en raison de la législation en vigueur concernant l’outrage public à la pudeur, la nudité intégrale est bannie sur Physiopolis : slip pour les hommes, slip et « cache sein » pour les femmes, on invente ici, avec 20 ans d’avance, le bikini.
Les frères Durville ont continué leurs projets sur une nouvelle localisation, l’île du Levant, où ils ont fondé une ville naturiste appelée Héliopolis.
Au début des années 1930, l’île est repérée par Rigobert Cromeck et son beau-frère Joseph Willem. Attirés par le courant hygiéniste en faveur des sports en plein air, ils envisagent de construire sur l’île une piscine et des équipements sportifs.

C’est ainsi qu’en 1935 fut inaugurée la plage de Villennes, un établissement balnéaire avec piscine conçu par les architectes Paul Elmond et Lucien Bourgeois (fils de Théophile Bourgeois), et construit sur les terres du chalet d’Émile Zola. Un long bâtiment en forme de paquebot réunissait terrasses, cabines, restaurant, bar et magasin. La plage sablée et la piscine étaient très populaires parmi les Parisiens qui y venaient pour profiter de leurs premiers congés payés. Les jours de pointe, le centre pouvait accueillir jusqu’à 9 000 personnes.

L’exploitation s’arrête en 2002, la faute à deux inondations successives, au durcissement des normes sanitaires des piscines.

Actuellement à l’abandon, la plage de Villennes a été rachetée, et le bâtiment côtoyant la piscine et l’embarcadère côté berge, inscrit au titre des monuments historiques en 2009, fait l’objet d’un projet de réhabilitation, eux-mêmes objets de recours judiciaires multiples.

Le dimanche 23 mai 2010, on débarque sur l’île, un endroit qui a tout de paradisiaque.

Nous voilà en route pour Villennes-sur-Seine.
 Mais Villennes n’est pas le bon plan : le petit bac pour Platais est privé, réservé aux copropriétaires de Physiopolis.
 On nous indique d’aller prendre le bac public de Médan, autre commune riveraine de la Seine.

Mais entre temps la chance nous sourit, on fait la connaissance d’Alain un des « habitants de l’île-du-Platais », un Physiopolitains qui nous propose de devenir son invité pour la journée.

L’ile est toute en longueur et assez verdoyante, avec en certains endroits des aspects de terrains vagues et d’installations abandonnées.

Premier étonnement : Physiopolis n’est qu’une étroite bande de terrain au bord de l’eau, où s’entassent des dizaines de bungalows.

Nous traversons l’île à pied, une promenade qui nous procure un moment de quiétude très agréable. Bien qu’aujourd’hui les nudistes on laissé place aux textiles, l’île et devenu non naturistes après les personnes font ce qu’il veulent dans leurs propriétés et jardin mais en tous cas personne se promène nus dans l’île.

Nous poursuivons notre promenade, mais nous ne trouvons aucune indication pour accéder au parc. Nous marchons sur les petites allées que les cabanes en bois dessinent, nous savons que l’on finira par trouver le parc.
Aujourd’hui, le naturisme a disparu de Physiopolis. Mais on y baigne toujours dans une atmosphère à part.
Nous arrivons enfin devant l’entrée de “La Plage”, on la devine à travers les ronces et les orties.

Huit ans après la fermeture, rien n’a bougé, le mini golf et les terrains de tennis on été envahi par la végétation, on y voit encore le grand toboggan qui serpente toujours jusqu’à la piscine devenue un marécage et on distingue aussi les vestiges du plongeoir

Le cadre est idyllique et le calme est reposant, on a du mal à imaginer que ce parc autrefois pouvait accueillir jusqu’à 9 000 personnes.
A part les vestiaires et ornementés de quelques fresques, il n’y a plus grand chose qui nous rappelle le passé glorieux de “La Plage”, la nature a définitivement reconquis les lieux. Les herbes et les ronces ont prospéré pour atteindre par endroits des hauteurs phénoménales.

L’ensemble se compose d’un long vaisseau peint en blanc, formé de deux ailes de cabines encadrant une rotonde en saillie, comprenant un restaurant au rez-de-chaussée et un solarium en terrasse.
Le restaurant reste reconnaissable, grâce au four et au bar, scellés dans la structure du bâtiment.
Toujours accessible, le solarium a gardé tout son charme et son carrelage d’époque qui transporte un peu plus le visiteur dans le temps.
Les vestiaires aussi sont presque intacts. La plupart des cabines, situées dans de longues coursives, ont conservé leur porte rouge, toute estampillée d’un numéro. Ces couloirs, encombrés de bric à brac, dégagent toutefois une atmosphère effrayante.

La maison du gardien tient toujours debout, l’intérieur vide de tout mobilier. Seul subsiste un vieux lavabo gâté par le temps, un plafonnier envahi de toiles d’araignées ainsi qu’une vieille cuvette de toilettes arrachées du sol. Le premier étage a été condamné.

La journée est passée très vite et la fatigue d’une nuit sans dormir (transformation des Champs-Élysées) commence a se faire sentir.

Il nous reste plus qu’aller remercier Alain un Physiopolitain super sympa et retourner à l’embarcadère afin de terminer ce 23 mai en beauté malgré la fatigue, un « apéro géant » est sur le Champ-de-Mars à Paris de 19 heures à 23 heures (lancé sur Facebook). C’est parfait c’est parti pour faire de nouvelles rencontres.


Apéros Géants

Les « apéros géants », sont de gigantesques rassemblements regroupant plusieurs milliers de personnes désireuses de boire ensemble, portés par le site Facebook, ils inquietent les autorités.

Après Rennes, Brest, Montpellier le concept s’est répandu progressivement dans toute la France 

Malheureusement, suite a l’intervention de la police celui de Paris est « tombée à l’eau » il s’est soldé par une soirée de printemps normale dans une ambiance bon enfant au pied de la tour Eiffel.

L’apéro n’a pas eu l’effet escompté et a surpris par sa faible participation. Contrairement aux précédents rassemblements qui avaient fait le buzz via Facebook et attiré des foules dans plusieurs villes françaises, cet événement parisien a eu bien du mal à rassembler.

Sur place, le contraste était frappant : les CRS déployés pour encadrer l’événement étaient plus nombreux que les participants eux-mêmes. La présence policière, renforcée en raison de possibles débordements observés dans d’autres villes, a contribué à une ambiance plus sécuritaire que festive, décourageant sans doute certaines personnes de se joindre à la fête. Au final, cet apéro géant a laissé un souvenir mitigé, rappelant les limites de ce phénomène éphémère des réseaux sociaux lorsqu’il se confronte à des mesures de sécurité renforcées et à une organisation en demi-teinte.


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