Street Art Sardaigne

Villamar, le dernier souffle de couleurs de la journée

Après San Sperate, Serramanna et San Gavino, nous terminons notre parcours artistique à Villamar, un village niché dans le Campidano. À première vue, il semble plus discret que ses voisins. Pourtant, dès que l’on s’aventure dans ses ruelles, les façades commencent à parler.

Villamar, 1977 : la fièvre créative

À Villamar, le Gruppo Arte e Ambiente, dirigé par Antioco Cotza, et le Gruppo Artistico di Serramanna s’unissent. Avec eux, la Brigata Muralista Salvador Allende, composée d’exilés chiliens, insuffle un souffle révolutionnaire. Les murs se couvrent de symboles engagés. L’un des protagonistes, Adriano Putzolu, va jusqu’à représenter l’Amérique sous la forme d’un aigle accouplé à une faucille, avant d’être arrêté en 1982 pour subversion


Les murales de Villamar se distinguent par leur profondeur thématique. On y croise des fresques qui racontent la vie paysanne, les moissons, le travail dans les champs, mais aussi des peintures qui évoquent les luttes sociales, les espoirs de liberté et parfois même des références internationales. Ici, le mur n’est jamais simple décor : il est mémoire et manifeste.
Chaque fresque est une halte silencieuse, une invitation à réfléchir autant qu’à admirer. Contrairement à San Gavino, où les couleurs explosent et où la modernité se fait sentir, Villamar garde une approche plus sobre, presque militante, où l’art mural se met au service d’un récit collectif.


Alors que la lumière décline sur le Campidano, nous quittons Villamar avec le sentiment d’avoir traversé une journée entière de voyage à travers l’histoire, la mémoire et l’imaginaire de la Sardaigne, peints directement sur ses murs.