Visite de Fleury
Ayant passé la nuit dans une superbe petite maison de village rénovée avec goût, chez Diane et Julien, (que j’adore) 2 comédiens de la troupe Baudracco , je me décide enfin de visité Fleury avant de rentrer sur Armissan.
Fleury d’Aude est un village situé entre Narbonne et Béziers. Il se trouve dans le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise. Les habitants sont appelés les Pérignanaises et les Pérignanais.
C’est parti pour une petite ballade médiévale à la rencontre des vestiges du village de Fleury, un retour vers le passé grâce a un parcours fléché d’environ 40 minutes.
Ancien « castrum », Fleury-d’Aude était au Moyen-Age un village fortifié, bâti au sommet d’une colline telle une sentinelle surveillant la plaine de Béziers… De nombreux vestiges évoquent encore ce passé médiéval.
Direction la place du village avec l’église Saint-Martin et sa fontaine toute récente.
La visite de l’église s’impose et ensuite j’irais posé mon postérieur dans ses magnifiques fauteuils, placés dans un bassin fontaine construit a proximité du puits de l’église.
Sur la place, l’église paroissiale Saint- Martin, construite en style roman au XIIe siècle, et transformée à l’époque gothique.
L’église est très ancienne, puisque sa construction débuta au XIème siècle, et qui présente à la fois des éléments du style roman et du style gothique.
La façade extérieure est désormais classée «Monument historique» et on peut admirer à l’intérieur, entre autres, l’escalier du clocher qui date du début du XVIIIème siècle, ainsi que les vitraux authentiques qui évoquent pour certains les hauts faits du Patron du village, Saint Martin.
Le chevet pentagonal, construit en pierre de taille, présente une base romane et une partie supérieure de style ogival.
Les pans du chevet sont séparés les uns des autres par des colonnes (dont certaines sont incomplètes) reposant sur de courts pilastres carrés.
Le chevet est orné d’une frise en damier qui relie entre elles les bases des colonnes.
Les colonnes présentent par endroits un décor de torsades ou d’entrelacs végétaux.
La corniche qui surmontait ces colonnes à l’époque romane a disparu vu que le chevet a été rehaussé à l’époque gothique.
De même, certaines des baies romanes ont été transformées en baies ogivales.
La façade nord de l’église est dominée par la haute silhouette de son clocher-tour. Cette tour rectangulaire est édifiée en pierre de taille et surmontée d’une flèche polygonale. Elle est percée à sa base d’une petite porte rectangulaire surmontée d’un arc cintré et d’un larmier ogival.
La maçonnerie présente de nombreuses traces de réfection et montre encore des arcs incomplets surmontés de fragments de basalte noir.
À mi-hauteur de la tour court un cordon de pierre orné par endroits d’une frise en damier.
Plus haut, un deuxième cordon de pierre souligne la base du dernier étage de la tour, percé de grandes baies campanaires cintrées qui furent jadis murées mais ont été rétablies par une restauration récente.
À l’est, la tour est bordée par une chapelle édifiée en pierre de taille assemblée en grand appareil.
La façade nord de la nef est orné en hauteur d’une frise en damier, comme le chevet et la tour.
Sur la façade grave sur une pierre, La croix de Malte, ou croix de saint Jean.
La croix de Malte est le symbole des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Cette croix, à la forme caractéristique, est utilisée depuis comme symbole religieux, honorifique ou national.
Il s’agit donc d’une croix chrétienne parmi tant d’autres. On la compare souvent avec la Croix de Fer qui est à l’inverse une croix allemande.
Texte de la Plaque:
Sur un plan de Pérignan de 1749, presque face à l’entrée principale actuelle de l’église, nous trouvons la mention : « une maison et basse-cour des Messieurs de Malte », Donc rien d’étonnant que soit arrivée jusqu’à nous cette pierre comportant la Croix de Malte et l’inscription 1592.
Texte de la plaque
Lordre des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fondé en 1050 et qui deviendra en 1530 l’ordre de Malte, fut pendant des siècles propriétaire de la Commanderie de Saint-Pierre la garrigue sur notre commune.
Cet ordre de moines soldats avait pour mission de protéger et de soigner les Chrétiens qui venaient à tomber malades d’abord lors des croisades puis pendant leurs pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle. Cette pierre portant la croix de Malte à 8 pointes a été sauvée à plusieurs périodes lors de la destruction des bâtiments qui l’arboraient.
De mémoire de Pérignanais, elle se trouvait dans le sas d’entrée de la petite porte de l’église. En 1982/1983, au cours de travaux de dégagement de l’abside, elle fut placée sur un mur dans un jardinet face à la Mairie.
Ce mur a été démoli lors de l’embellissement de la place Jean Moulin en 2009/2011. Aura-t-elle trouvẻ sa place définitive ?.
Puis je continu mon parcours en me dirigeant vers une «grandes» artères extérieures, du centre du village la rue des Barris
La rue des Barris (en occitan les faubourgs), constituait un lieu d’habitation pour les familles bourgeoises, elle accueillait et accueille encore les grandes maisons vigneronnes.
L’architecture actuelle témoigne des traces de son activité viticole passée.
La tradition, l’architecture locale mais aussi l’économie font que ces demeures s’accompagnent de grandes remises ou « caves » intégrées ou contiguës à la maison d’habitation, présentant régulièrement des ouvertures en arc, dites de plein cintre, ainsi que des «chasse-roues» qui permettaient de protéger notamment les bâtiments d’angle des dégradations des charrettes.
L’étage de ces caves est traditionnellement agrémenté de portaillères (grandes fenêtres de grenier) qui permettaient de hisser les matériaux ou le fourrage à l’aide d’une potence et d’une poulie
On remarquera enfin que ces belles constructions en pierres, qui comportent souvent, pour ce qui est des maisons d’habitation, des encadrements en pierres calcaires, sont toujours surmontées de génoises. Leur présence s’explique certes par l’utilité, mais plus encore par l’esthétique et également par leur fonction symbolique puisque la facture de ces génoises, le nombre des rangs, l’importance des débords exprimaient le rang social et économique des propriétaires…
Puis nous continuerons le parcours par la rue porte de Cros où nous decouvrons La Tour Balayard .
Un des élément le plus ancien et le plus préservé du village. La Tour Balayard, haute et circulaire, domine le village.
Elle permettait de surveiller la plaine de Béziers et les pentes du massif de la Clape, et de protéger la porte du «Cros» (cuvette en occitan).
Elle servit aussi de pigeonnier seigneurial comme le prouvent les nombreuses alvéoles qu’elle contient, qui permettaient aux pigeons de nicher (à cette époque, l’élevage des pigeons était en effet réservé aux seuls seigneurs puisque ces volatiles voraces ravageaient les semences et les cultures…).
Elle représente le dernier vestige de l’enceinte dont il est difficile de retrouver le tracé.
Tout à côté a l’angle de la rue Robespierre se trouve la maison commune.
On peu considérer qu’elle est l’ancêtre de la mairie, elle est souvent le lieu administratif qui recense la population, distribue tout document administratif, gère des lieux publics et toutes les questions culturelles, sociales et de santé pour la population ressortissante de la commune.
Sur la gauche la rue étroite, une rue qui porte bien son nom
Pour arriver ensuite à la « rue du 8 mai 1945 » et voir ce qui reste des remparts de l’ancien château.
Prendre ensuite la « rue Corneille » ou la « rue Racine » après le porche, pour arriver dans une rue et sur une place, aujourd’hui servant de parking, au nom assez étrange.
Autour de l’actuelle place du Ramonétage, située sous la Terrasse, figurait l’ensemble des écuries des Seigneurs surmontées par les demeures des Ramonets, mot qui désignait au départ un lien de vassalité entre les seigneurs du Midi et les puissants Raimonds, comtes de Toulouse (ramonets signifiant petits sujets de Raimond), et qui par extensions successives a fini par désigner les ouvriers chargés de s’occuper des chevaux !
Remonter la ruelle très pentue « Rampe de la terrasse » pour arriver dans ce qui était autrefois la cour du château et qui sert aujourd’hui de parking aux habitants.
Si l’édifice a aujourd’hui disparu, on peut cependant en retrouver divers éléments en se promenant dans le centre ville.
Le vieux village est construit autour du point culminant de Fleury, la Cour de la Terrasse, qui était en fait la Cour d’Honneur du Château. Partant de la Terrasse, un réseau de souterrains permettait de fuir le château en cas de danger.
Redescendons maintenant par la rue Guynemer à la recherche de la Chapelle des Pénitents, encastrée dans les habitations.
Ancienne chapelle des ducs de Fleury, elle a été construite en même temps que le château, entre 1735 et 1750. L’édifice comporte une nef unique rectangulaire, terminée par un choeur à chevet plat.
Contrairement à l’usage courant, le choeur est situé à l’ouest. Il se prolonge au nord par une petite pièce qui devait servir de sacristie. Deux pilastres engagés dans le mur nord et un pilier central carré au fond de la nef, soutiennent la tribune orientale.
La nef et les tribunes sont couvertes d’un plafond plat, constitué par un lattis plâtré, orné au centre d’un médaillon circulaire en stuc représentant, en bas-relief autour du monogramme du Christ, une rangée de rayons puis des nuées et, sur la circonférence extérieure, huit têtes d’angelots.
Le fond de la nef est occupé, à mi-hauteur, par une tribune plus longue que la nef vers l’est, où elle est bâtie sur un talus soutenu par la maison voisine. La tribune se prolonge par une galerie le long de la paroi nord.
Elle s’ouvre sur la nef par trois arcades, la galerie par cinq, dont les supports sont des poutres de bois stuqué.
Elle fut cédée par la suite à la confrérie des Pénitents Blancs, puis désacralisée au début du XXème siècle.
et nous finirons notre parcours vers la très étrange maisons des chiens.
et quelques détails au gré de notre déambullation.
L’ancien lavoir de Fleury est situé au nord ouest du village , »rue du lavoir ».
Aujourd’hui désaffecté, il sert de local à la société de chasse.
Deux abreuvoirs sur la façade alimentés anciennement par des têtes de lions.
Ainsi se termine notre ballade médiévale dans le village. C’est une très bonne idée ce parcours fléché, même s’il est parfois difficile de trouver les lieux indiqués par les panneaux (nous avons ainsi raté les fortifications).
Nous reprenons la route pour faire quelques kilomètres afin d’aller voir la Chapelle de Notre Dame des Liesses