Lieux Hantés Bangkok

Wat Mahabut

Lieu de culte populaire, le Wat Mahabut ne doit pas sa célébrité à une éventuelle sculpture, un moine exemplaire ou une architecture unique, mais à un fantôme. Et quel fantôme !

La légende de Mae Nak
Cet esprit est connu sous le nom de Mae Nak Phra Khanong, ou simplement Mae Nak.
Si son histoire diffère sur la conclusion, les circonstances et les divers protagonistes, le fond du récit est toujours la même, à savoir une histoire d’amour tragique, et parfois comique.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sous le règne de Rama IV, Mae Nak épouse le dénommé Mak (มาก). La guerre venant, son mari doit s’en aller combattre. Hélas, Mae Nak à cet instant est déjà enceinte. Seule face à ses ennuies, elle finira par décéder avant (ou pendant ?) l’accouchement.
Mais son amour est plus fort que la mort. Son esprit et celui de son nourrisson résistent et ils continuent d’habiter (hanter ?) la maison familiale.
Revenant de la guerre, son mari ne s’aperçoit de rien et les deux amoureux, accompagnés de leurs bébés, coulent des jours heureux malgré les signes apparents et les mises en garde de ses amis et voisins.
Finalement, son mari se rend compte un jour de l’état fantomatique de sa promise lorsqu’elle agrandit son bras pour se saisir d’un objet au sol ou d’un citron selon les versions.
Pris de peur, Mak s’enfuit et se réfugie au Wat Mahabut. Folle de rage, Nak le fantôme terrorise les voisins à la recherche de son mari.
Selon les versions, Somdej Toh (ou Luang Pu To) en personne, le célèbre moine du Wat Rakhang (วัดระฆัง), serait intervenu pour capturer l’esprit de Mae Nak dans une jarre. La revenante aurait ensuite été enterrée au niveau du sanctuaire actuel ou jetée au canal selon les variantes.

Le sanctuaire
Un siècle plus tard, ce fantôme a depuis atteint la postérité.
Une bonne quinzaine de films s’est emparé de la légende, le plus marquant en date étant une comédie réalisée en 2013, devenue le plus gros succès de l’histoire du cinéma thaïlandais : Pee Mak… Phra Khanong.
Pour avoir visionné beaucoup de films thaïlandais, c’est une franche réussite.
Extérieur du sanctuaire
Dans le pavillon, une effigie glaçante de Mae Nak portant son nourrisson est recouverte de feuille d’or.
Une télé proche de la statue est constamment allumée la journée, parait-il sur son téléfilm préféré.
Chaque jour, par centaines, des fidèles défilent lui faire des offrandes ou libèrent des poissons dans le canal tout proche.
Du fait de son histoire hors du commun, Mae Nak est réputée amener la prospérité et porter chance aux jeunes hommes souhaitant éviter la loterie instaurée par l’armée pour son recrutement.

Loterie instaurée par l’armée ?
En Thaïlande, on prie un fantôme pour éviter deux ans dans « le kaki« .
En Thaïlande, avril rime avec conscription militaire.
Chaque année à la même date, l’armée thaïlandaise recrute pour renflouer ses effectifs.
Tous les citoyens de sexe masculin âgés de 21 ans en Thaïlande doivent participer à la campagne annuelle de recrutement destinée à enrôler environ 100.000 personnes pour une période allant jusqu’à deux ans.
Une partie des postes est pourvue par des volontaires désireux de défendre leur Nation, mais, pour le reste, le recrutement se fait selon un tirage au sort au cours duquel, généralement, les jeunes hommes et leurs familles n’aspirent qu’à tirer le fameux ticket noir, synonyme d’exemption, tandis qu’ils redoutent de piocher le ticket rouge qui destine son possesseur à deux ans de service militaire. Une période est synonyme d’angoisse et de stress.
Conclusion : Pour ceux qui redoutent de tels scénarios, le sanctuaire de Ya Nak (« Grand-mère Nak ») dans le temple Wat Mahabut est donc devenu une halte incontournable.

Coordonnées GPS: N 13°42’54 E100°36’24

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