La prostitution
La réputation sulfureuse de la Thaïlande en matière de prostitution n’est plus à faire…
TF1 et les magazines à la recherche d’audience s’en sont chargés depuis la fin des années 80 et régulièrement on nous ressert le même couplet sur le tourisme sexuel, la pédophilie et la misère sexuelle de l’Occident.
Cet article n’a pas pour objectifs de déterminer si la Thailande est le plus gros bordel d’Asie ou s’il faut interdire la prostitution mais simplement essayer de mieux comprendre le phénomène.
Les derniers gouvernements aiment à dire qu’ils souhaiteraient éradiquer le phénomène de prostitution (qui, soi-disant, entacherait l’image de la Thaïlande) pour privilégier un tourisme familial.
Si ce phénomène était interdit ou limité, on imagine mal ce que pourrait devenir les « travailleurs sexuels » du pays, qui de surcroît participent activement à l’économie du pays…
Difficile de croire à de telles inepties, plus proches de la démagogie que d’un réel projet d’avenir. Il paraît impossible de changer des habitudes culturelles fortement ancrées, aussi bien chez les voyageurs en manque de sexe que dans la population masculine thaïlandaise constamment en rut…
Il faut savoir dans un premier temps que la prostitution en Thaïlande fut institutionnalisée dès la fin du XVIIème siècle par le pouvoir, en raison des revenus qu’elle procurait.
L’industrie du sexe s’est développée lors de la guerre de Corée et du Vietnam. A l’époque, les militaires américains venaient à Pattaya pour leur période de repos. Dès lors, cette industrie n’a cessé de croître, une enquête a même révélé que la prostitution représentait 14% du PIB de la Thailande entre 1993 et 1995. Il est aussi bon de savoir que la demande de la population locale est bien supérieure à la demande extérieure. Les thaïs dépensent beaucoup pour satisfaire leur désir sexuel, la plupart vont régulièrement aux salons de massage et ne se rendent pas au karaoké uniquement pour chanter… Les « aventures » dans les salons de massage n’ont rien de honteux; Perdre sa virginité avec une prostituée constitue un rite initiatique pour un jeune et fréquenter les bordels, une forme de socialisation.
Les thaïlandais ont indiscutablement leur part de responsabilité dans cette propagation de la prostitution sur leur sol. La sexualité en Thaïlande est quelque chose de divertissant, la société thaïe a toujours accepté le concubinage et la prostitution.
Le gouvernement ne fait rien de concret pour endiguer ce phénomène vu les revenus qu’il génère. En revanche un énorme progrès a été fait concernant la lutte contre la pédophilie. Sans qu’on puisse dire qu’elle soit éradiquée à 100%, elle ne se pratique plus comme dans les années 70-80. Grâce aux pressions internationales et aux campagnes internes visant à revaloriser l’image de la Thailande, la police sévit et sanctionne. Nos « Marc Dutroux » et autres gugusses du Vatican n’ont plus qu’à bien se tenir… Malheureusement, si les réseaux pédophiles s’essoufflent en Thaïlande, ils trouvent de nouvelles ramifications dans les pays voisins, actuellement moins regardant que les autorités thaïlandaises