Un week-end à Nîmes
Petite échappée de Narbonne à la ville romaine
Vendredi soir.
La semaine a été longue, le vent de la Narbonnaise a soufflé fort, et l’envie de partir nous chatouille depuis quelques jours. Alors, sans trop réfléchir, on a jeté deux sacs dans le coffre, attrapé une playlist et quitté Narbonne à la tombée du jour. Audrey au volant, moi à rêver par la vitre. Direction Nîmes.
Le trajet est court, à peine une heure trente. Le soleil descendait sur les étangs, la radio chantait doucement, et déjà, le quotidien s’effaçait. Arrivés à Nîmes, la ville nous accueille dans une tiédeur de fin d’été. On pose les valises dans une petite chambre du centre, puis on file dîner sur une placette tranquille. Une terrasse, un verre de vin du coin, quelques tapas à la nîmoise. Le week-end peut commencer.
Samedi – Histoire, lumière et pas lents
On se réveille doucement, sans réveil. L’air est frais, mais la promesse de soleil est bien là. Nîmes s’offre à nous, encore un peu endormie. On commence par les Arènes, monumentales, presque irréelles. Il n’y a pas encore trop de monde. On grimpe jusqu’en haut, on s’assied en silence. Audrey me dit que ça lui rappelle Rome. Moi je pense à tous ceux qui se sont assis là avant nous. Le temps semble étiré, comme suspendu.
Après une balade jusqu’à la Maison Carrée, on s’attarde dans un café à l’ombre. La ville s’éveille doucement autour de nous, ça parle fort, ça rigole, ça vit. Plus tard, on traverse le Jardin de la Fontaine, à pas lents, comme on flâne dans une peinture. On grimpe jusqu’à la Tour Magne, essoufflés mais heureux, et de là-haut, Nîmes s’étale sous nos yeux, comme un parchemin vivant.
L’après-midi se déroule dans les ruelles de l’Écusson. Audrey craque pour une vieille carte postale trouvée dans une librairie. Moi je m’achète une glace au citron. On se laisse guider par le hasard des rues, des façades, des fontaines.
Le soir, on dîne sous les lanternes, sur une autre petite place, sans bruit de voitures. On trinque à notre impulsion du vendredi soir. Elle sourit. Moi aussi.
Dimanche – Un dernier café et des envies de revenir
On n’a pas envie de se presser. On traîne un peu au lit, puis on redescend pour un petit déjeuner dans un troquet aux chaises dépareillées. Deux cafés, un croissant chaud, et le journal local posé sur la table.
Le marché s’installe doucement, on y flâne un peu. On parle d’acheter une bouteille d’huile d’olive, un fromage, une figue peut-être. Mais finalement, on n’achète rien. Juste des souvenirs.
Vers midi, on reprend la route. Le vent s’est levé sur les vignes du retour, la lumière est belle. Audrey conduit à nouveau. Moi, je repense aux pierres de Nîmes, au silence des jardins, à l’odeur des pins et au goût du vin.
Ce n’était qu’un week-end. Mais parfois, il suffit de deux jours pour se sentir ailleurs, et un peu plus vivant.
