Sardaigne du Sud

À la découverte de l’archipel de La Maddalena

Une journée entre terre, mer et histoire

Nous sommes partis tôt ce matin-là. Le ciel était clair, la mer scintillait doucement à l’horizon. Après quelques kilomètres de route, nous sommes arrivés à Palau, petite ville animée et porte d’entrée vers l’archipel de La Maddalena. Les ferries faisaient l’aller-retour incessant entre le continent et l’île principale. Nous avons embarqué avec la voiture, impatients de découvrir ce joyau sarde dont tout le monde parle avec des étoiles dans les yeux.

La traversée fut brève – une quinzaine de minutes à peine – mais le temps semblait suspendu. Le vent salé, la vue sur les îlots rocheux émergeant des eaux turquoises : déjà, la magie opérait.

La Maddalena nous accueillit par son port animé. Avant de partir explorer les plages, nous avons flâné dans le centre historique : ruelles pavées, maisons aux volets colorés, places animées de terrasses de café. Nous avons pris le temps de grimper jusqu’aux points stratégiques de la ville, vestiges militaires d’un autre temps, et de longer les quais, en observant les vieux bateaux de pêche et les yachts flamboyants.

Nous en avons aussi profité pour visiter la Villa Webber*, élégante bâtisse à l’architecture raffinée, nichée au cœur de l’île. Autrefois résidence d’un explorateur passionné de voyages, elle dégage aujourd’hui encore une atmosphère unique, entre nostalgie et raffinement. Depuis ses terrasses, la vue plongeait sur l’archipel tout entier, offrant un moment suspendu entre ciel et mer.


Puis, la route côtière nous a appelés. Nous avons décidé de faire le tour complet de l’île de La Maddalena, en suivant les petites routes sinueuses qui longent la mer.

Première étape : Forte Santa Teresa. Ce vieux fort de granit, perché sur une hauteur, semblait veiller silencieusement sur les flots. L’endroit était désert, et le panorama à couper le souffle.


Plus loin, nous avons atteint Punta Tegge, l’une des premières criques que nous avons croisées. L’eau y était d’une limpidité irréelle, les rochers ronds et dorés plongeaient dans une mer de cristal. On aurait pu y rester des heures, bercés par le clapotis de l’eau.


Nous avons continué vers le Museo Cava Francese, installé sur l’ancien site d’extraction de granit. Les immenses blocs entaillés et les vieux outils racontaient silencieusement l’histoire des carriers d’autrefois. Juste à côté, la Scogliera di Cava Francese offrait un spectacle de chaos minéral, où les roches sculptées par la mer formaient des labyrinthes de pierre baignés d’embruns.


En poursuivant notre route, nous avons découvert l’Altare della Madonnetta, un petit autel caché parmi les rochers, puis la délicate Cappella della Madonnetta, minuscule chapelle solitaire face à la mer, où des marins venaient autrefois prier avant de partir en mer.


Nous avons ensuite pris la direction de quelques-unes des plus belles plages de l’île :

  • Spiaggia di Cala Spalmatore, nichée dans une anse protégée, aux eaux d’un turquoise éclatant.
  • Spiaggia Monti D’A Rena, célèbre pour son immense dune blanche tombant doucement vers la mer.
  • Spiaggia del Cardellino, plus discrète, sauvage, un petit bijou bordé de rochers rosés.

Le Porto Massimo marquait l’extrémité nord de l’île. Là, les bateaux de plaisance semblaient suspendus entre ciel et mer, bercés par un calme parfait.


Mais notre aventure ne s’arrêtait pas là, après un détour vers la plage Ricciolina, nous avons franchi le petit pont qui relie La Maddalena à l’île de Giardinelli, beaucoup plus sauvage et moins fréquentée. Là, nous nous sommes baignés à la célèbre Spiaggia Testa del Polpo, une plage de rêve dominée par un rocher en forme de tête de pieuvre. L’eau était si claire qu’on voyait chaque grain de sable au fond.


En début d’après-midi, nous avons traversé vers l’île de Caprera, la plus grande après Maddalena, rendue célèbre par Giuseppe Garibaldi. Mais ce n’était pas pour visiter la maison de l’illustre personnage que nous étions là. Non, nous voulions explorer le club abandonné que nous avions repéré : un ancien complexe de vacances laissé à l’abandon, envahi par la végétation, mystérieux et fascinant. Le silence y était total, seulement rompu par le bruissement du vent dans les branches. Voir un article fait 3 ans plus tard


Notre exploration s’est poursuivie avec la visite des anciennes batteries militaires disséminées sur l’île : Batteria Poggio Rasu, Batteria Arbuticci, Batteria Talmone… Chaque site racontait l’histoire stratégique de cet archipel situé entre Corse et Sardaigne. Les vues depuis ces anciens bastions sur les îlots alentours et la mer ouverte étaient tout simplement inoubliables.

Quand nous sommes rentrés à Maddalena pour reprendre le ferry vers Palau, le soleil déclinait doucement. Le ciel et la mer se mêlaient en un tableau d’orange et de bleu. La journée avait filé à toute allure, entre baignades, histoire, et paysages à couper le souffle. Mais elle resterait gravée longtemps dans notre mémoire.


Villa Webber
Patrimoine historique de l’île de La Maddalena

La Villa Webber, érigée au XIXᵉ siècle, constitue un témoignage précieux de l’histoire de l’archipel.
Elle fut la résidence de Giorgio Webber, naturaliste suisse, qui consacra sa vie à l’étude de la biodiversité méditerranéenne.
Attiré par la richesse naturelle de La Maddalena, il fit de cette villa un centre d’observation et de réflexion scientifique.

Entourée d’un jardin méditerranéen soigneusement aménagé, la Villa Webber offre une vue imprenable sur les îles environnantes.
Ce lieu discret, empreint de charme et d’histoire, rappelle l’esprit des grands explorateurs du XIXᵉ siècle.

Information aux visiteurs :
La villa n’est pas toujours accessible au public. Il est cependant possible de s’arrêter à proximité pour admirer l’édifice et profiter du panorama exceptionnel.