Jaganta,  15/22 août 2007

Las Parras de Castellote

Las Parras de Castellote est une commune d’Espagne, dans la province de Teruel, à quelques kilomètres de Jaganta le village de mon grand père.

La balade commence au Portal de San Antonio, sur lequel s’élève la chapelle ouverte caractéristique. À partir de là, l’itinéraire nous conduit à la rue éponyme, qui nous guide vers le cœur du village, où se dressent des édifices remarquables.

D’une part, l’église paroissiale de San Nicolás de Bari, édifiée au XVIIe siècle, séduit par le contraste entre sa sobriété extérieure et la richesse de son intérieur orné de stuc. De plan rectangulaire, elle comprend une seule nef, une abside à fond plat, des chapelles latérales, et est couronnée d’une voûte en berceau brisé à lunettes.

D’autre part, la rue dévoile des exemples notables d’architecture civile, marquée par d’amples arcs en voussoirs et d’inscriptions gravées dans la pierre. La proximité de ces structures avec le sanctuaire et leur ornementation suggère des liens passés avec la vie ecclésiastique, constituant ainsi des témoignages du patrimoine historique du village.



En suivant le flanc de l’église, adossé au chevet, nous découvrons le porche de San Antón, de style baroque et surmonté d’une chapelle ouverte abritant la statue du saint, vraisemblablement lié à l’enceinte fortifiée. Les rues San Antón et Mayor sont bordées de magnifiques édifices aux arcades à voussoirs, dont la Casa Escuder, illustrant parfaitement l’architecture baroque avec son arcature et son auvent en bois. De plus, l’hôtel de ville se distingue par sa halle en pierre de taille, arborant des arcs en plein cintre soutenus par des colonnes datant des XVIIe et XVIIIe siècles.

Cependant, Las Parras révèle une surprise majeure avec son complexe hydraulique préservé, formant un authentique « musée vivant » dédié à l’utilisation de l’eau dans le quartier historique du Bajo Aragón. 

Outre le pittoresque pont de pierre reliant les deux parties du village, se distingue le complexe composé de la fontaine, de l’abreuvoir et du lavoir, ainsi que la roue hydraulique.

Restaurés il y a quelques années, les lavoirs continuent d’être un lieu de rencontre, en particulier pour les groupes de femmes qui les utilisent encore comme par le passé, pour le lavage du linge, le laissant sécher sur les magnifiques bûches suspendues au-dessus de l’eau. À quelques mètres de là, une construction en pierre sèche, semblable à une tour circulaire, abrite la roue hydraulique datant du XIXe siècle, un ouvrage d’ingénierie hydraulique curieux actionné par des chevaux dans la partie supérieure pour faire monter l’eau du ruisseau vers les vergers situés en amont, à travers un canal de tuiles arabes.



Faisant écho à cet héritage, le lien avec le hameau voisin de Jaganta renforce cette narrative historique, créant ainsi une toile complexe d’histoire partagée et de patrimoine hydraulique préservé entre Las Parras et Jaganta.

Après cette promenade à travers Las Parras, nous retournons à Jaganta ou se trouve l’un des joyaux de l’ethnographie et de l’architecture industrielle d’Aragon, je vous parle de l’ancien moulin à huile, construit au XVIIe siècle et qui nous invite à voyager dans le passé.

Sur la route de Jaganta les bergeries de Las Parras de Castellote.

Les bergeries de Las Parras de Castellote, témoignent d’une architecture traditionnelle unique, construites avec des matériaux simples tels que la terre et la paille. Ces structures, aujourd’hui abandonnées, racontent une histoire riche imprégnée de la vie pastorale et de l’activité agricole de la région.

Érigées au fil des siècles, les bergeries étaient souvent bâties à partir de techniques de construction ancestrales, utilisant la terre crue et la paille comme principaux composants. Ces matériaux locaux offraient une isolation thermique naturelle, adaptée aux conditions climatiques arides de la région.

L’histoire des bergeries de Las Parras de Castellote est étroitement liée à l’élevage pastoral qui caractérisait la vie rurale. Ces structures servaient de refuge temporaire aux bergers et à leur troupeau lors des transhumances saisonnières. Leurs murs épais en terre assuraient une régulation thermique, offrant fraîcheur en été et chaleur en hiver.

Au fil du temps, avec l’évolution des modes de vie et l’abandon progressif de l’agriculture traditionnelle, ces bergeries ont été laissées à l’abandon. Le déclin de l’élevage pastoral et l’exode rural ont contribué à la désertification de ces lieux qui étaient autrefois au cœur de l’activité agricole.

Aujourd’hui, bien que certaines de ces bergeries soient en ruines, elles conservent une beauté rustique et une atmosphère chargée d’histoire. Elles témoignent d’une époque révolue, où la symbiose entre l’homme et la nature se manifestait dans chaque pierre et chaque brin de paille utilisés dans leur construction.

Las Parras de Castellote, avec ses bergeries abandonnées, devient ainsi le témoin silencieux d’un passé pastoral et agricole, invitant à la réflexion sur l’évolution des modes de vie et la préservation du patrimoine architectural rural.