Villages arc en ciel Italie

Bosa Sardaigne

Bosa, la perle colorée de la côte ouest sarde

17 octobre. En quittant Alghero, la route côtière qui serpente vers le sud nous offre l’un des panoramas les plus saisissants de Sardaigne.
Entre falaises abruptes et mer d’un bleu profond, chaque virage dévoile un nouveau spectacle. Après une heure de route, nous faisons une alte a Cane Malu.
Niché à deux pas de Bosa Marina, Cane Malu offre un spectacle naturel à couper le souffle. Ce coin secret de la côte sarde semble tout droit sorti d’un rêve : des roches blanches sculptées par la mer, des eaux translucides qui oscillent entre le turquoise et l’émeraude, et des piscines naturelles où le temps suspend son vol.


Accessible après une courte marche sur un sentier pittoresque, Cane Malu séduit autant les aventuriers que les contemplatifs.
Un lieu presque irréel, à la fois apaisant et sauvage, qui annonce déjà la magie de Bosa.

Au loin, la silhouette de la Torre di Bosa apparaît bientôt, fièrement dressée sur son promontoire rocheux.
Ancienne tour défensive du XVIᵉ siècle, elle dominait jadis la mer pour protéger la cité des invasions barbaresques.
Aujourd’hui, elle veille toujours sur l’embouchure du Temo, offrant un panorama grandiose sur Bosa Marina et les collines environnantes.

La montée est courte mais escarpée, et à mesure que l’on s’élève, le vent porte des parfums de sel et de myrte.
En haut, la vue est à couper le souffle : le fleuve sinue vers la ville médiévale, les toits colorés scintillent au soleil, et au loin, on devine déjà les ruelles pastel de Bosa la Belle.



Un village arc-en-ciel au bord du fleuve
Depuis la marina, la vue sur le village est splendide : un amas de maisons pastel s’accrochant à la colline de Serravalle, dominées par le château Malaspina.
Les tons roses, ocres, bleus et verts se mêlent harmonieusement, formant une palette douce que le soleil d’automne vient sublimer.



Le Ponte Vecchio et les tanneries de Sas Conzas
En suivant le cours du Temo, nous atteignons le Ponte Vecchio, ce pont de pierres rouges à trois arches qui relie la vieille ville à la rive gauche.


De ce côté se trouvent les anciennes tanneries de Bosa, appelées Sas Conzas, datant du XVIIe siècle.
Classées monument national en 1989, elles rappellent le passé artisanal et industriel de la ville.


L’une d’elles abrite aujourd’hui le Museo delle Conce, où l’on découvre les outils, les presses et les bassins utilisés autrefois pour le tannage du cuir.
Depuis cette rive, le panorama sur Bosa est tout simplement magique : les façades colorées se reflètent dans la rivière, surmontées par les remparts du château.


La cathédrale et le cœur historique
De l’autre côté du pont, la Cathédrale de l’Immaculée Conception accueille le visiteur.
Reconstruite au XIXe siècle sur les fondations d’une église médiévale, elle se distingue par ses dômes en majolique colorée et son clocher en grès rouge.
L’intérieur, orné de fresques réalisées par Emilio Scherer (1877-78), mêle les styles baroque et néoclassique avec élégance.
C’est un symbole fort de la prospérité passée de la cité.


Le cœur de Bosa s’articule autour du Corso Vittorio Emanuele II, artère principale bordée de maisons colorées, de balcons en fer forgé, de boutiques artisanales et de petits cafés.
On y croise la Chiesa del Rosario, reconnaissable à sa façade en pierre rouge et à son horloge double, ainsi que le Museo Casa Deriu, installé dans une demeure bourgeoise du XIXe siècle.
Ce dernier présente un appartement d’époque et une collection dédiée au peintre sarde Melkiorre Melis, originaire de Bosa.




Museo delle Conce – Les anciennes tanneries de Bosa
Sur la rive gauche du fleuve Temo, juste après le Ponte Vecchio, s’étirent les anciens ateliers de tannerie, appelés ici Sas Conzas. Ces bâtiments aux façades ocre et aux toits de tuiles, alignés au bord de l’eau, sont l’un des symboles les plus forts de l’histoire industrielle de Bosa.
La tradition de la tannerie y remonte à l’époque romaine, mais c’est au XVIIᵉ siècle qu’elle fut redécouverte et connut un essor considérable. Au XIXᵉ et XXᵉ siècle, Bosa devint l’un des centres les plus actifs de Sardaigne dans ce domaine : on y travaillait le cuir avec soin, selon un savoir-faire transmis de génération en génération. L’odeur forte des peaux, les bruits des marteaux et le va-et-vient incessant des artisans animaient autrefois tout le quartier.
Aujourd’hui, le temps semble s’être arrêté. Les ateliers sont silencieux, les bassins vides, mais les murs gardent la mémoire d’un passé laborieux.
L’un des bâtiments les mieux conservés, datant de 1700, abrite désormais le Museo delle Conce. Au rez-de-chaussée, on peut encore voir le puits, la presse et les bassins où les cuirs étaient autrefois immergés. À l’étage, une petite exposition présente des outils d’époque, des photographies anciennes et des témoignages du travail des tanneurs, ces hommes qui ont façonné l’identité économique et sociale de la ville.
Depuis les abords du musée, la vue sur la vieille ville de Bosa est superbe : les maisons colorées se reflètent dans les eaux calmes du Temo, tandis que la silhouette du château de Serravalle domine la scène, rappelant combien ici, l’histoire et la beauté s’entrelacent à chaque pas.


Les ruelles de Sa Costa
Nous quittons le Corso pour gravir les ruelles pavées du quartier médiéval de Sa Costa, un dédale d’escaliers, de voûtes et de
façades aux tons fanés, où le linge sèche aux fenêtres.
Chaque recoin dévoile une nouvelle perspective sur le fleuve ou les toits de la ville.


Tout en haut, le château Malaspina (ou de Serravalle) domine la vallée.
Construit en 1112 par la famille toscane du même nom, il conserve encore ses remparts bien préservés et abrite la chapelle de Nostra Signora de Sos Regnos Altos, ornée de fresques du XIVe siècle.


Perché sur la colline de Serravalle, le il domine fièrement la ville et la vallée du fleuve Temo. Depuis des siècles, cette forteresse médiévale veille sur les maisons colorées qui s’étendent à ses pieds, offrant aujourd’hui encore un panorama spectaculaire sur la ville, la campagne et la mer au loin.


Édifié entre le XIᵉ et le XIIᵉ siècle par les Malaspina, le château séduit par l’authenticité de son architecture médiévale, remarquablement bien conservée. Ses murailles imposantes, bâties en pierre selon les techniques défensives de l’époque, entourent l’ensemble de la colline et rappellent la vocation stratégique du site : protéger la ville contre les invasions venues de la mer.


Les tours de défense, disséminées le long des remparts, offrent une vue imprenable sur les environs. Certaines ont été restaurées et l’on peut aujourd’hui y grimper pour profiter d’un panorama exceptionnel sur Bosa et sur les collines couvertes de vignes de Malvasia.


À l’intérieur de l’enceinte, on découvre des cours .


Mais la véritable surprise se cache à l’intérieur : de précieuses fresques médiévales décorent les murs d’une chapelle. Ces peintures, aux couleurs encore vibrantes malgré les siècles, représentent des scènes religieuses et symboliques — un témoignage rare de l’art gothique en Sardaigne.


À l’heure du dîner, nous nous installons dans un petit restaurant du Corso Vittorio Emanuele II.
L’accueil y est simple et chaleureux, les plats préparés avec des produits locaux : salades fraîches, sandwichs, burgers maison et bières artisanales sardes.
Sur la terrasse, nous savourons la quiétude du lieu, bercés par le va-et-vient tranquille des habitants.

Après le repas, nous flânons encore un peu dans les ruelles de Bosa, portées par la lumière dorée du soir. Les façades colorées s’embrasent sous les derniers rayons, les conversations s’animent sur les terrasses, et le fleuve Temo se couvre d’un léger voile rosé. La journée s’achève dans une atmosphère douce et paisible, comme suspendue.


Nous passons la nuit à Bosa, bercés par le murmure du fleuve et la brise marine qui descend de la vallée.
Au petit matin, nous reprenons la route, décidés à explorer les villages de la Planargia, cette région de collines et de plateaux qui s’étend à l’est de Bosa.


L’idée : faire une boucle à travers Suni, Tinnura, Flussio Sagama, Sennariolo, …. avant de regagner Bosa en fin de journée. Un itinéraire court sur la carte, mais d’une richesse incroyable pour qui aime l’art mural, les paysages ruraux et les villages authentiques de Sardaigne.

👉 C’est parti pour la boucle a travers les villages authentique de la Planargia.


Conseils de visite
Durée : comptez une journée complète pour profiter de Bosa, de son château et de Bosa Marina.

🚗 Accès : la route côtière Alghero – Bosa (SP49) est superbe, ponctuée de belvédères naturels.
👉 Voir l’article sur la route de Bosa

🎟 Musées : le Tour dei Musei Civici di Bosa (5,50 €) donne accès à la Casa Deriu, à la Pinacoteca Atza et au Museo delle Conce.
👉 Voir l’article sur la Tour dei Musei Civici di Bosa

❤️ En guise de conclusion
Avec ses façades pastel, son fleuve tranquille et son atmosphère hors du temps, Bosa est sans conteste l’une des plus belles cités de Sardaigne.
Arriver par la mer, longer la marina puis pénétrer dans la vieille ville, c’est comme entrer dans une peinture italienne — celle d’une île qui se dévoile dans toute sa douceur et sa poésie.
Un lieu où l’on aime flâner, respirer, et simplement laisser le temps s’étirer au rythme du Temo.


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