Il était une fois …
Vrai ou fausses, telsont les légendes, Il paraît que même si certaines de ces légendes sont vraiment des mythes, d’autres en revanche sont véridiques, Au xvie siècle la légende devient un récit à caractère merveilleux où les faits historiques sont transformés par l’imagination populaire ou l’invention poétique.
La légende mêle souvent le vrai et le faux.
D’où vient donc cette application, même si cela se perd de nos jours, les Armissanais sont surnommés les renards, rainart » en Occitan local.
La symbolique du renard est vaste et associe généralement cet animal à la flatterie, au mensonge, à la malice et à la ruse.
De nombreux peuples ont remarqué les mœurs rusées du renard et les traduisent de manières différentes dans leurs récits mythologiques.
Ici a Armissan cette symbolique reste vague, autrefois appelé goupil ou rainart, il est une figure culturelle ancestrale, présente dans de nombreux domaines, tant symboliques ou folkloriques qu’artistiques.
Retour dans le passé.
Comme dans tout les villages lors des veillées, les contes ont connut leurs heures de gloire.
Le conteur, n’hésitait pas à se lancer dans des improvisations, il brodait, déformait, virevoletait au gré de son imagination pour créer un spectacle unique.
Souvent Assis près de la cheminée, il jetait des herbes au feu, faisant naître des flammes colorées et parfumées créant ainsi les premiers son et lumières.
Il était une fois .., commencent ainsi toutes les légendes.
….lors d’une longue , très longue nuit d’hiver lugubre et glaciale, ou le vent, ivre de rage, a ouvert toutes les portes de la Clape, deux êtres vraiment différent errent dans un décor enchanteur et irréel.
Le vent, ce démon, ce monstre, arrivant au galop du fin fond des lontaines montagnes, s’engouffre voracement dans notre garrigue engendrant de déchirantes et insoutenables plaintes.
Nos pins et nos lauriers-tins affrontent victorieusement les bourrasques, malgré ses gémissements la garrigue tourmentée et hostile resiste. Chaque buisson, thym, romarin, lavande, sauge, iris, jonquilles et chaque rocher prennent alors des allures terrifiantes et cauchemardesques.
Dans ce décor fantasmagorique, sous le visage joufflu et blafard de la lune qui projette des figures lumineuses simulant des apparitions surnaturelles, un renard et une pantigue* errent désespérement, depuis des jours et des jours, à la recherche de la moindre nourriture sur une terre durcie par le gel .
Le renard vient d’Armissan, la pantigue de Vinassan.
Tout d’abord, ils s’étaient ignorés, mais la solitude et la faim les avaient rapprochés, et firent donc, chemin ensemble.
Chemin faisant, le renard, mine de rien, regardait de temps en temps, avec dédain, cet être dérisoire, tout en jambes, il le trouvait vraiment grotesque.
L’insecte, quant à lui, cheminait à ses côtés, indifférent, prenant garde toutefois à ce que l’on ne l’écrasât pas.
La nuit s’étirait interminable et la faim se faisant des plus pressantes, fit peu à peu de la préoccupation de se nourrir, une obsession délirante.
Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, le renard observait avec une attention soutenue la pantigue.
Celle-ci, consciente de cet intérêt grandissant et de plus en plus mal à l’aise, creusait l’écart les séparant, mais !! son compagnon « compatissant » l’attendait.
Enfin, quand les premières lueurs du jour apparurent à l’horizon, Maître « rainart »,
n’y tenant plus, se jeta sur l’infortunée pantigue et goulûment la mangea, sans autre forme de procès.
La morale de cette histoire, le conteur, armissanais par évidence, le renard venant de chez lui, s’exclama avec malice «
« Si d’aventure, on peut voir un renard manger une pantigue, jamais, au grand jamais, on ne verra une pantigue dévorer un renard ».
Voici comment , d’une fable née lors d’une effroyable nuit d’hiver, et comment les habitants des deux villages reçurent en héritage le surnom de ses deux héros.
Ainsi autrefois, les gamins d’Armissan et de Vinassan avaient coutume d’envahir, tout à tour, » le territoire ennemi ».
La guerre des boutons entre le camp des renards et le camp des pantigues* (surnom des Vinassanais) était né.
*Pantigue : Ephippigère des vignes : grosse sauterelle à l’abdomen ventru, rayé de jaune et de blanc, avec de longues pattes.