
Le Wat Rong Suea Ten – Temple Bleu Chiang Rai
Troisième sortie à Chiang Rai, troisième temple, troisième choc esthétique. Après les ténèbres du Baan Dam (la maison Noire) et la lumière divine du Temple Blanc, nous poursuivons notre exploration des mondes intérieurs par une plongée en plein bleu.

Le Wat Rong Suea Ten, littéralement « le Temple du Tigre Dansant », est un temple récent, peu connu il y a encore quelques années, mais devenu un incontournable. Moins couru que le White Temple, plus serein, il offre une expérience immersive et mystique, dans une harmonie de bleus et d’or.

Un nom mystérieux : le Tigre dansant
Avant de parler couleurs, parlons du nom. Le site aurait été construit sur un ancien lieu de méditation, où l’on disait que des tigres venaient danser près de la rivière Kok. Le vieux temple tombé en ruines a laissé place à ce joyau moderne, construit en 2016 sous la direction de Phuttha Kabkaew, ancien disciple de Chalermchai (le créateur du Temple Blanc).

Ce nouveau temple est donc à la fois héritier et passeur d’émotion, combinant la tradition bouddhiste et une modernité visuelle saisissante.
Une esthétique surnaturelle
Ici, tout est bleu roi, indigo, turquoise. Le bleu symbolise la paix, la sagesse, l’infini, mais aussi la compassion et la protection. En le voyant de loin, on dirait presque un vaisseau céleste tombé sur terre.
Le toit est orné de nagās (serpents mythiques protecteurs) aux écailles étincelantes, les escaliers sont bordés de créatures fantastiques, mi-dragons, mi-dauphins, et le tout brille dans une lumière presque liquide.




L’ensemble est spectaculaire, mais pas clinquant. Il dégage une sérénité, une élégance, une fraîcheur visuelle qui invite au silence.
L’intérieur : bleu cosmique et Bouddha d’albâtre
Le sanctuaire central est peut-être ce que j’ai vu de plus beau, de plus apaisant. En entrant, on est accueilli par un immense Bouddha blanc assis, flottant presque dans l’espace. Le contraste entre sa blancheur nacrée et les murs bleus nuit est saisissant.





Les fresques murales, toutes peintes à la main, racontent la vie du Bouddha dans un style onirique, moderne, presque psychédélique. Ici aussi, quelques clins d’œil à la culture contemporaine se glissent discrètement : astronautes, galaxies, créatures hybrides.
Mais ce n’est pas pour provoquer. C’est pour dire que la paix intérieure est universelle, intemporelle, cosmique.
Informations pratiques
- Lieu : À 3 km du centre de Chiang Rai, au bord de la rivière Kok
- Entrée : Gratuite
- Horaires : De 7h à 20h
- Tenue : Respectueuse, mais ambiance plus détendue que dans les temples anciens
- Accès : En scooter, tuk-tuk ou vélo depuis le centre-ville (facile d’accès)
Trois temples, trois mondes
En trois jours à Chiang Rai, nous avons traversé trois mondes artistiques et spirituels :
- Le Baan Dam, pour faire face à notre part d’ombre,
- Le Wat Rong Khun, pour chercher la lumière de l’éveil,
- Le Wat Rong Suea Ten, pour se perdre dans la paix céleste du bleu.
Chiang Rai, petite ville du Nord que l’on traverse souvent trop vite, mérite qu’on s’y attarde. Elle offre une trinité de temples uniques au monde, fruit du travail passionné de créateurs qui font de l’art un chemin vers l’intérieur.
