L’hospice d’Ille Ille-sur-Tet
Ancien hospice Saint-Jacques
L’hospice tel qu’il apparaît aujourd’hui est une construction du 17e-18e siècle. Sa fondation est cependant plus ancienne, la première mention remontant à 1139. Le corps de bâtiment de plan rectangulaire est à un étage sur rez-de-chaussée et avec comble. Il s’agit du dortoir des malades, organisé sur deux niveaux à distribution semblable. Au rez-de-chaussée comme à l’étage, deux séries de cinq alcôves s’ouvrent sur un couloir central par l’intermédiaire d’arcs en anse de panier.
Ceux du rez-de-chaussée reposent sur des demi-colonnes tandis que ceux du premier étage prennent appui sur des pilastres à ressauts.
L’ensemble est couvert de voûtes d’arêtes.
La façade occidentale est ornée d’un fronton rompu baroque.
La chapelle est un édifice rectangulaire à chevet plat. La nef est constituée de trois travées séparées par des arcs doubleaux sur pilastres et est couverte d’une voûte en berceau plein cintre sur laquelle pénètrent les lunettes des fenêtres hautes.
Le choeur est couvert d’une voûte d’arête. La chapelle est en communication directe avec les deux niveaux du dortoir des malades par son mur ouest.
L’histoire.
Durant les temps anciens, il a été le refuge de nombreuses générations d’habitants pauvres.
A l’époque médiévale la société était caractérisée par la misère de la population, misère augmentée par la guerre, les famines, les épidémies, etc.
Il était donc facile de tomber dans un état précaire, puis dans le dénuement le plus complet.
Ceux là était pris en charge par la population, dont la foi chrétienne les obligeait à prendre soin d’eux.
Mais certains cas étaient désespérés, et pour pouvoir s’en occuper les hospices furent créés.
Beaucoup de villes en avaient, il suffisait qu’elles aient une population assez importante. L’hospice d’Ille accueillait les pauvres de la ville mais aussi les pèlerins en marche vers St Jacques de Compostelle, parfois de simples voyageurs.
Fondé entre les XIIe et XIIIe siècle, il bénéficiait de privilèges et de legs importants, ce qui lui a donné très vite une richesse foncière et financière.
Ainsi le premier leg important constaté arriva de Marie d’Ille en 1245, puis d’Ava de Fenouillet en 1266.
Par ailleurs en 1682 Louise Dona Luisa d’Ardena et d’Aragon a légué une forte somme pour construire un quartier réservé aux femmes dans l’hospice.
Durant le XVIIe siècle les bâtiments du Moyen Age sont démolis. L’oratoire St jacques est agrandi pour l’occasion et de lourds travaux débutent, financés en grande partie par Louise d’Ardenna, marquise de Montferrer.
L’hospice reçoit un nouveau bâtiment couronné en façade par un fronton baroque.
Il abrite 2 niveaux d’alcôves. Le sculpteur Navarre fourni un nouveau retable en 1756.
Ces travaux ont hypothéqué à tout jamais nos chances de trouver les restes des bâtiments initiaux.
A partir du XVIIe siècle le lieu devient un lieu de soin.
Une pharmacie, dont de nombreux pots sont encore visibles de nos jours, s’installe.
Les alcôves accueillant les malades sont au nombre de vingt, elles sont fermées par des rideaux de cotonnades verts.
Ils disposent tous de deux lits, un braséro et une lampe, le tout à la disposition des pauvres.
L’hospice poursuit sa vocation d’hôpital jusqu’au XXe siècle, puis devient une maison de retraite.
Les normes de confort et de sécurité ayant évolué, elle fermera ses portes définitivement en 1981.
L’hospice d’Ille est visitable, il contient entre autres des peintures murales de la chapelle de Casenoves datant du XIIe siècle. Aujourd’hui il se compose d’un corps de logis divisé en deux niveaux d’alcôves qui ouvrent sur une chapelle. Il contient des œuvres romans et baroques.