À la découverte de l’archipel de La Maddalena
Une journée entre terre, mer et histoire

Nous sommes partis tôt ce matin-là. Le ciel était clair, la mer scintillait doucement à l’horizon. Après quelques kilomètres de route, nous sommes arrivés à Palau, petite ville animée et porte d’entrée vers l’archipel de La Maddalena. Les ferries faisaient l’aller-retour incessant entre le continent et l’île principale. Nous avons embarqué avec la voiture, impatients de découvrir ce joyau sarde dont tout le monde parle avec des étoiles dans les yeux.

La traversée fut brève – une quinzaine de minutes à peine – mais le temps semblait suspendu. Le vent salé, la vue sur les îlots rocheux émergeant des eaux turquoises : déjà, la magie opérait.

La Maddalena nous accueillit par son port animé. Avant de partir explorer les plages, nous avons flâné dans le centre historique : ruelles pavées, maisons aux volets colorés, places animées de terrasses de café. Nous avons pris le temps de grimper jusqu’aux points stratégiques de la ville, vestiges militaires d’un autre temps, et de longer les quais, en observant les vieux bateaux de pêche et les yachts flamboyants.

Nous en avons aussi profité pour visiter la Villa Webber, élégante bâtisse à l’architecture raffinée, nichée au cœur de l’île. Autrefois résidence d’un explorateur passionné de voyages, elle dégage aujourd’hui encore une atmosphère unique, entre nostalgie et raffinement. Depuis ses terrasses, la vue plongeait sur l’archipel tout entier, offrant un moment suspendu entre ciel et mer.
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Puis, la route côtière nous a appelés. Nous avons décidé de faire le tour complet de l’île de La Maddalena, en suivant les petites routes sinueuses qui longent la mer.
Première étape : Forte Santa Teresa. Ce vieux fort de granit, perché sur une hauteur, semble veiller silencieusement sur les flots. L’endroit est désert, et le panorama à couper le souffle.
Le fort, également connu sous le nom de Sant’Elmo ou Tegge, fut construit après 1793 et fut l’un des premiers de l’archipel, grâce aux Sardes-Piémontais qui décidèrent d’occuper militairement l’archipel et d’en faire une base pour les navires de la Marine royale sarde.


Plus loin, nous avons atteint Punta Tegge, l’une des premières criques que nous avons croisées.
L’eau y était d’une limpidité irréelle, les rochers ronds et dorés plongeaient dans une mer de cristal. On aurait pu y rester des heures, bercés par le clapotis de l’eau.


Opéra de Punta Tegge
La structure militaire a été construite derrière un gros rocher pour se cacher de la vue depuis la mer et abritait six canons, toujours conservés à l’intérieur de la batterie.

Nous avons continué vers le Museo Cava Francese, installé sur l’ancien site d’extraction de granit. Les immenses blocs entaillés et les vieux outils racontaient silencieusement l’histoire des carriers d’autrefois. Juste à côté, la Scogliera di Cava Francese offrait un spectacle de chaos minéral, où les roches sculptées par la mer formaient des labyrinthes de pierre baignés d’embruns.


En poursuivant notre route, nous avons découvert l’Altare della Madonnetta, un petit autel caché parmi les rochers, puis la délicate Cappella della Madonnetta, minuscule chapelle solitaire face à la mer, où des marins venaient autrefois prier avant de partir en mer.

Nous avons ensuite pris la direction de quelques-unes des plus belles plages de l’île :
- Spiaggia di Cala Spalmatore, nichée dans une anse protégée, aux eaux d’un turquoise éclatant.
- Spiaggia Monti D’A Rena, célèbre pour son immense dune blanche tombant doucement vers la mer.
- Spiaggia del Cardellino, plus discrète, sauvage, un petit bijou bordé de rochers rosés.

Le Porto Massimo marquait l’extrémité nord de l’île. Là, les bateaux de plaisance semblaient suspendus entre ciel et mer, bercés par un calme parfait.

Mais notre aventure ne s’arrêtait pas là, après un détour vers la plage Ricciolina, nous avons franchi le petit pont qui relie La Maddalena à l’île de Giardinelli, beaucoup plus sauvage et moins fréquentée. Là, nous nous sommes baignés à la célèbre Spiaggia Testa del Polpo, une plage de rêve dominée par un rocher en forme de tête de pieuvre.





L’eau était si claire qu’on voyait chaque grain de sable au fond.



En fin de matinée, nous avons traversé vers l’île de Caprera, la plus grande après Maddalena, rendue célèbre par Giuseppe Garibaldi. Mais ce n’était pas pour visiter la maison de l’illustre personnage que nous étions là. Non, nous voulions explorer le club Med abandonné que nous avions repéré : un ancien complexe de vacances laissé à l’abandon, envahi par la végétation, mystérieux et fascinant. Le silence y était total, seulement rompu par le bruissement du vent dans les branches.
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Notre exploration s’est poursuivie avec la visite d’une ancienne batterie militaire disséminée sur l’île : la Batterie de Punta Candeo et la Cala Coticcio.
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Quand nous sommes rentrés à Maddalena pour reprendre le ferry vers Palau, le soleil déclinait doucement. Le ciel et la mer se mêlaient en un tableau d’orange et de bleu. La journée avait filé à toute allure, entre baignades, histoire, et paysages à couper le souffle. Mais elle resterait gravée longtemps dans notre mémoire.









