Les villages Enel en Sardaigne

Les villages Enel en Sardaigne sont d’anciens villages ouvriers construits autour de centrales électriques ou de sites industriels liés à la production d’énergie, principalement durant le XXe siècle. ENEL, acronyme de Ente Nazionale per l’Energia Elettrica, est l’entreprise publique italienne de production et de distribution d’électricité, fondée en 1962 et devenue ensuite un géant de l’énergie.

En Sardaigne, ces villages étaient généralement bâtis pour loger les ouvriers et leurs familles travaillant dans :

des centrales thermiques (comme celle de Fiume Santo près de Porto Torres),
des barrages hydroélectriques (comme celui de Coghinas ou de Sos Canales),
ou des installations minières électrifiées dans les zones industrielles de l’île.

Caractéristiques des villages Enel :

Architecture fonctionnelle, parfois avec une touche rationaliste typique des années 1930-1960.
Présence d’écoles, églises, coopératives ou petits commerces.
Parfois devenus villages fantômes après la fermeture des centrales ou la modernisation du réseau énergétique.

Exemples notables en Sardaigne :

Villaggio ENEL di Santa Chiara près du lac Coghinas : village autour de la centrale hydroélectrique.
Villaggio ENEL di Fossadomus ou Villaggio Enel di Nuraghe Ruju (moins connu, parfois confondus avec d’autres sites industriels).

Certains de ces villages sont aujourd’hui à moitié ou totalement abandonnés, et peuvent figurer dans les parcours d’exploration de patrimoine industriel ou de villages fantômes sardes.

Voici une liste des principaux villages ENEL en Sardaigne, :

🏘️ Villages ENEL en Sardaigne

Villaggio ENEL di Santa Chiara del Tirso
Situé à Ula Tirso (province d’Oristano), ce village accueillait environ 500 personnes travaillant à la centrale de la digue de Santa Chiara. Il comprenait une école, une église, un cinéma, une infirmerie et un magasin d’entreprise. Abandonné dans les années 1990, il est aujourd’hui en ruines, bien que la chapelle soit encore utilisée occasionnellement pour des célébrations religieuses .
Villaggio ENEL di Taloro
Près du lac Cucchinadorza, à Ovodda (province de Nuoro), ce village hébergeait les familles des techniciens de la centrale hydroélectrique de Taloro. Il comprenait une dizaine de maisons, une école, un cinéma et une église. Abandonné à la fin des années 1980, il est aujourd’hui envahi par la végétation .
Villaggio ENEL di Coghinas (Santa Barbara)
À proximité de la centrale hydroélectrique de la digue de Coghinas, près d’Oschiri (province de Sassari), ce village comptait 24 maisons, une école, un cinéma, une infirmerie et un magasin. Abandonné depuis 1994, il a récemment été confié à une association catholique pour un projet de réinsertion sociale, bien que l’accès reste interdit.
– A voir aussi a proximité : « la villa de Coghinas » (voir bas de page)
Villaggio ENEL di Fossadomus (ou Villaggio ENEL di Nuraghe Ruju)
Situé dans la commune de Norbello (province d’Oristano), ce village ouvrier a été construit pour héberger les employés d’une centrale électrique ou d’une installation industrielle liée à la production d’énergie. Il comprenait des logements, des installations communautaires et des infrastructures nécessaires à la vie quotidienne des ouvriers et de leurs familles. Aujourd’hui, le site est en grande partie abandonné, bien que certaines structures puissent encore être visibles.
Colonia ENEL de Bau Muggeris
Près du lac de l’Alto Flumendosa, cette colonie accueillait les enfants des employés de la centrale voisine. Active des années 1950 jusqu’aux années 1980, elle est aujourd’hui en ruines, envahie par la nature .
*Villaggi ENEL du Flumendosa
Le long du fleuve Flumendosa (centre-sud de la Sardaigne), trois villages ont été construits autour des centrales hydroélectriques des Premier, Deuxième et Troisième Sauts. Érigés entre les années 1940 et 1950, ils sont aujourd’hui abandonnés suite à l’automatisation des centrales .

*Les trois sauts ENEL du Flumendosa, correspondant chacun à un niveau de chute hydroélectrique du fleuve Flumendosa.

Premier saut – Villaggio ENEL di Bau Muggeris

Localisation : Près du lac de l’Alto Flumendosa, dans la commune de Villagrande Strisaili.
Village pour les ouvriers du barrage de Flumendosa.
État actuel : Complètement abandonné, en ruine. Très peu de structures encore debout.
Ambiance : Atmosphère fantomatique et post-apocalyptique. Graffitis, nature envahissante, escaliers sans issue.

Deuxième saut – Centrale hydroélectrique de Flumendosa

Localisation : Commune de Villagrande Strisaili.
Village pour les ouvriers de la Centrale hydroélectrique construite entre 1947 et 1949.
La centrale est toujours opérationnelle, produisant environ 56 GWh par an.

Troisième saut – Villaggio ENEL del Terzo Salto

Localisation : Près du Rio Sa Teula, dans la commune de Villagrande Strisaili.
Fonction : Petit agglomérat de maisons de service pour le personnel de la centrale ENEL du troisième saut du Flumendosa.
État actuel : En ruine, abandonné depuis le milieu des années 1990.
Particularité : Comprenait des casernes de Carabinieri et un grand bâtiment de trois étages pour les ouvriers.

La Villa de Coghinas
Avec la mise en service du barrage de Coghinas dans les années 1920, la Sardaigne disposait d’un surplus d’électricité. L’idée naît alors de lancer une production d’engrais chimiques basée sur un procédé innovant d’ammoniac mis au point par Giacomo Fauser. Le projet prévoyait deux usines : l’une à Coghinas (production d’ammoniac), l’autre à Oschiri (transformation en engrais).
La direction scientifique est confiée au Dr Guglielmo Fadda, jeune chimiste sarde. Malgré sa jeunesse, il parvient à faire fonctionner le système, en lien avec Fauser et d’autres figures majeures de la chimie italienne. Le site reste actif jusqu’aux débuts des années 1960, puis est abandonné.

Aujourd’hui en ruines, masquée par une végétation dense (ronces, lierre). Intérieur encore meublé, avec objets du quotidien. Non accessible au public, mais intact grâce à son isolement.