Que voir à Hanoï

Les maisons-tubes de Hanoï

Au Vietnam, les maisons « tubes » sont une spécificité et font partie intégrantes du paysage urbain.

A Hanoi la capitale du Vietnam, le Vieux Quartier, âme historique de la ville, est défini par un labyrinthe fascinant de rue bourdonnant de commerces dans les légendaires “maisons tubes” qui domine curieusement le paysage urbain.

Caractéristiques d’une maison « tube »

Cet habitat particulier est un pur produit vietnamien construit et utilisé depuis très longtemps. Une véritable curiosité parmi tant d’autres pour le voyageur fraîchement débarqué dans la capitale vietnamienne. D’emblée, le voyageur est surpris par l’étroitesse de certaines maisons. De trois à six mètres sont les largeurs moyennes des maisons « tubes » avec une ou deux fenêtres à peine. C’est la grande profondeur des maisons qui a donné  ce nom de « tube » puisque cette profondeur donne l’impression d’un long tube étroit subdivisé en sections qui servent tous les besoins d’une même famille.

Il n’y a aucune fenêtre sur les façades latérales, les maisons s’imbriquant les unes aux autres. La maison « tube » de forme parallépipédique est très souvent coiffée d’un toit terrasse qui sert de buanderie, on y lave et sèche le linge.
On y trouve également une petite pièce qui sert à rendre le culte aux ancêtres. Les plus grands toits terrasses sont souvent agrémentés de plantes, de fleurs et de bonzaïs.
Les vietnamiens vouent en effet une passion pour les plantes. Elles symbolisent la richesse et permettent de faire diminuer, de manière naturelle, les fortes radiations solaires.

Spécificité culturelle vietnamienne

Habitat séculaire, la maison « tube » typique avait généralement trois compartiments séparés par une cour intérieure pour fournir de la lumière naturelle et de la ventilation. Ces trois compartiments d’avant en arrière abritaient la boutique ouverte sur la rue, l’atelier et l’habitation.

Traditionnellement la femme tenait le commerce alors que le mari, artisan, gérait l’atelier. Pour avoir davantage d’espace, surtout lorsque les enfants se mariaient, on élevait alors des étages pour que le jeune couple puisse s’y installer. La maison « tube » associait dans un même espace activité commerciale et vie de famille, symbole des valeurs de la société vietnamienne. Aujourd’hui, plusieurs générations vivent dans une même maison « tube » chacune occupant un étage. Sur le modèle d’un arbre généalogique, les personnes les plus âgées sont en bas et les plus jeunes occupent les étages supérieurs. La maison « tube » permet de pérenniser les activités commerciales tout en assurant la cohésion familiale.

L’évolution des devantures des maisons-tubes entre la maison-tube ancienne (à droite), celle du milieu avec l’apport des traits architecturaux de la colonisation française, puis celle des années 1990, tout à gauche, au tournant des années du renouveau économique (le Đổi mới).


Une histoire de taxe

Au XIXème siècle, sous la dynastie des Nguyen, la taxe foncière à Hanoï était calculée au prorata du nombre de mètres linéaires de la façade installée sur la rue. Plus la vitrine est grande et exposée sur la rue, plus le commerce doit être prospère donc la taxe doit être en conséquence plus élevée. Afin de moins payer de taxes, les habitants ont alors construit des maisons aussi étroites que possible mais d’une grande profondeur. Un impôt qui n’est pas sans rappeler l’impôt sur les portes et fenêtres en France mis en place de 1798 à 1926.

Découvrir les maisons « tubes »

La vieille maison « tube » située au 87 de la rue Ma May dans le vieux quartier de Hanoi dit des 36 corporations est un formidable exemple de l’architecture urbaine traditionnelle de la capitale vietnamienne. découvrant cette maison du XIXème siècle, vous pouvez admirer sa structure originelle en bois du rez-de-chaussée et sa série de trois bâtiments successifs entrecoupés par de cours intérieures typique des maisons « tubes » qui caractérisent ce type d’habitat séculaire.

Tout près de là, passez au centre d’échanges culturels du vieux-Hanoï, 50 Dao Duy Tu.

Il y a souvent personne pour nous accueillir, mais on peu monter au 1er étage pour profiter gratuitement d’une très belle exposition permanente. Celle-ci raconte l’histoire architecturale, foncière et urbanistique du vieux-quartier en français, anglais et vietnamien. L’exposition s’attarde aussi sur les risques encourus du quartier (destructions, constructions de grands hôtels en hauteur, activités commerciales traditionnelles remplacées par des produits issus de la société de la surconsommation, etc.).

Ce musée est né de la coopération de Hanoï avec la ville de Toulouse. La ville rose a également contribué à la restauration de la maison ancienne citée précédemment.

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