La place Saint-Philippe-Néri
Lors de ma récente escapade à Barcelone, j’ai découvert un joyau caché, la place Saint-Philippe-Néri, ou plaça de Sant Felip Neri en catalan, une charmante place publique qui tire son nom de l’église qui la domine.
Cette place a une histoire fascinante, érigée sur les vestiges de l’ancien cimetière de la cathédrale. En 1673, elle a accueilli une maison de la congrégation de l’Oratoire. Le XVIIIe siècle a vu l’émergence de l’église du même nom, arborant un style baroque captivant.
Cependant, l’histoire tragique de la place Saint-Philippe-Néri remonte au 30 janvier 1938, pendant la guerre d’Espagne. Une bombe, larguée par un avion nationaliste, s’abat sur la place, entraînant la destruction de l’église et des maisons avoisinantes. Cette dévastation a coûté la vie à quarante-deux personnes, principalement des enfants réfugiés dans le sous-sol de l’église.
L’architecte de la ville, Adolf Florensa i Ferrer, a entrepris la tâche courageuse de reconstruire la place, lui redonnant son allure Renaissance. L’église Saint-Philippe-Néri, édifiée entre 1721 et 1752, se dresse fièrement à l’ouest de la place. Conçu par les architectes Pere Bertran et Salvador Ausich i Font, cet édifice baroque unique se compose d’une nef bordée de chapelles, prolongée par une croisée surmontée d’une coupole et terminée par une abside semi-circulaire. Les cicatrices du bombardement de 1938 sont encore visibles sur sa façade.
L’environnement de la place est enchanteur, avec des maisons de style Renaissance qui racontent leur propre histoire. Deux d’entre elles abritaient autrefois les corporations des dinandiers et des cordonniers. Au centre trône une fontaine octogonale, une œuvre de l’architecte Joaquim Ros de Ramis, offrant une oasis ombragée par des Tipuana tipu.
Ma visite à la place Saint-Philippe-Néri fut une plongée dans l’histoire et l’architecture, un témoignage poignant de la résilience de cette place emblématique de Barcelone.