
Sanatorium Grau-du-Roi Urbex
Aujourd’hui on vous amène dans un endroit un peu particulier, on part visiter un ancien sanatorium désaffecté et totalement recouvert de graffitis.

Nous allons immortaliser cette galerie a ciel ouvert qui sera prochainement démoli.
L’ancien sanatorium du Grau-du-Roi est devenu après sa fermeture, le royaume des graffeurs et un des spots les plus impressionnants du street-art de la région.
La première fois que je suis tombé sur ce mur, j’ai été frappé par ce visage grave, presque austère. Le Père. Sous lui, deux dates, 1948 – 2013, comme une stèle improvisée, un hommage discret qui transformait une façade abandonnée en lieu de mémoire. À ses côtés, quelques graffitis colorés, sans grande importance. Tout semblait clair : ici, quelqu’un avait voulu graver pour toujours le souvenir d’un homme aimé.

Quand je suis revenu plus tard, j’ai eu un choc. Le mur avait changé. Vincent van Gogh, reconnaissable entre mille, venait désormais se tenir à côté de « Le Père ». Sa barbe rousse, son regard inquiet, sa présence intemporelle… Impossible de ne pas ressentir un vertige devant cette juxtaposition. Deux fresques, mais qui n’en formaient plus qu’une. Le père intime, souvenir d’une famille ; Van Gogh, icône universelle, mémoire collective de l’art et de la souffrance. Entre les deux, une grille rouillée comme une frontière fragile entre le privé et l’universel.

Je suis resté longtemps à contempler cette rencontre improbable. Était-ce le même artiste qui avait voulu enrichir son hommage ? Ou un second peintre, touché par l’émotion du premier, qui avait choisi d’ajouter son génie préféré à cette mémoire anonyme ? Était-ce un dialogue voulu, ou une simple coïncidence ? Je ne le saurai jamais.
Aujourd’hui, ces fresques n’existent plus. Elles ont été effacées, démolies avec le reste. Il ne reste que mes photos et mes souvenirs, mais je garde en moi cet instant d’étonnement et d’admiration. Pendant un temps, ce mur avait réussi à unir deux vies que tout opposait : un père inconnu et Vincent van Gogh. Deux visages, deux mémoires, réunis pour n’en faire qu’une deseule fresque.
Un haut lieu du street-art disparu.
Découvrir le site demandait du temps. Il fallait accepter de se perdre un peu, d’entrer dans chaque bâtiment, de longer les couloirs, d’observer les murs, de pousser les portes encore en place, puis parfois de revenir sur ses pas pour emprunter un autre chemin. Le sanatorium était vaste, labyrinthique. On pouvait y passer une demi-journée entière sans jamais s’ennuyer – à condition, bien sûr, d’aimer ce genre d’exploration.
Comme dans toute friche, on y croisait de tout : du bon, du moins bon. La plupart du temps, il était impossible d’identifier les auteurs, et bien souvent les œuvres ne retenaient pas longtemps le regard. Mais parfois… un petit coup de cœur surgissait. Une fresque mystérieuse, belle mais anonyme, qui laissait une pointe de frustration. Ou alors, bingo !, le choc de tomber sur une pièce signée par un artiste qu’on connaissait déjà, et qu’on ne s’attendait pas à trouver là.
Arkane
En parcourant les couloirs décrépis, je n’attendais rien de particulier. Puis, par hasard, la fresque d’Arkane est apparue.

Une femme immense, aux cheveux turquoise, allongée dans un souffle de feuilles tourbillonnantes. Derrière elle, une maison sombre dressait sa silhouette inquiétante. Dans ce décor en ruine, tout semblait mort, figé… sauf ce mur, vibrant d’une énergie étrange.

Arkane a ce don de transformer un lieu oublié en vision poétique. Cette pièce insignifiante devenait soudain un espace suspendu, un secret offert à ceux qui osent s’aventurer.
Mon infirmière


Sweo & Nikita
Sweo et Nikita se sont connus en 1998, mais Sébastien et Marlène étaient amis depuis plus longtemps encore.
Ils sont basés à Montpellier et forment un couple de peintres autodidactes, tous les deux passionnés par le dessin.
Nés dans les années 80, ils s’imprègnent de la culture Hip-Hop du début des années 90 et s’enrichissent au fil des rencontres et des voyages à travers le monde et au du Grau du Roi

Supo Caos
Parmi les artistes urbains qui ont marqué l’histoire éphémère de l’ancien sanatorium du Grau-du-Roi, le nom de Supo Caos revient avec force. Avant sa démolition, ce lieu abandonné était devenu une véritable galerie à ciel ouvert, où ses fresques se distinguaient par leur puissance visuelle et leur univers singulier. Figures hybrides, visages expressifs, couleurs intenses : son style laissait une empreinte reconnaissable entre toutes, transformant les murs décrépits en toiles vibrantes.




Aujourd’hui disparu, le sanatorium emporte avec lui une partie de ces œuvres, ne laissant que les souvenirs, les photos et le témoignage de ceux qui ont eu la chance de les découvrir.
Une page va se tourner avec la destruction de ses lieux, construit au bord de la mer, Il avait fermé ses portes définitivement en 2012.
Voici quelques photos prises avant la démolition entre 2014 et 2018 peu avant sa destruction.
Cette galerie a ciel ouvert était très belle. Plus personne n’aura plus jamais l’occasion de les revoir, mais heureusement il reste quelques photos et quelques cartes postales d’époque, suffisamment éloquentes …
Le 12/04/2020
La nature a repris ses droits le site a été entierement démoli
Découvrez la vidéo qui montre comment le site de l’ancien Sanatorium du Grau du Roi retrouve une seconde vie, plus proche de la nature.
Aujourd’hui au détour d’un des sentiers on tombe nez à nez avec un superbe Bas-relief, de plus de 20 mètres, l’oeuvre du sculpteur Jean Charles Lallement dit BACCHUS, a été sauvé.
Né à Paris en 1914, le sculpteur Jean-Charles Lallement, surnommé Bacchus (1914-1970), a passé une grande partie de son existence au Grau-du-Roi. Cet artiste aux multiples facettes s’est particulièrement illustré par la réalisation d’œuvres monumentales pour des mémoriaux de la Résistance érigés dans les années 1945-1960. Comme le monument départemental aux martyrs de la résistance en forme de pyramide en bas de l’avenue Jean-Jaurès à Nîmes. Tout au long de son parcours il côtoya des personnalités de renom comme Joaquin Peinado, Pablo Picasso ou Le Corbusier.
Article du Midi Libre ici

Historique et travaux de renaturation du site de l’ancien hôpital
Historiquement, le Sanatorium maritime, centre hospitalier hélio-marin fût ouvert en 1933, connu un agrandissement en 1956 et fut officiellement rattaché au C.H.U de Nîmes en 1975. Cet hôpital sera peu à peu abandonné, du fait de la vétusté de ses bâtiments. En 2012, ne répondant plus aux normes d’accueil du public, un nouveau bâtiment de 14 000 m2 ouvre ses portes en respect de la loi Littoral, avec 46 lits supplémentaires. La commune du Grau du Roi achète le terrain d’une surface de 7 hectares comprenant les anciens bâtiments en ruine, et réalise le projet de renaturation, projet qui porte sur une valorisation environnementale et le rétablissement d’une continuité écologique entre la plage et le Bois du Boucanet, propriété du Conservatoire du littoral.
Les travaux débutés en mai 2017 et achevés en novembre 2019.