Sur la route des jeux olympiques de Barcelone de 1992

L’aeroport de Barcelone

Décollage olympique en 1992

En 1992, Barcelone s’est ouverte au monde. Pour accueillir les centaines de milliers de visiteurs, athlètes, délégations, journalistes et spectateurs venus des cinq continents, la ville a dû repousser ses frontières logistiques, et cela a commencé par l’aéroport d’El Prat, situé à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Les Jeux Olympiques ont servi de catalyseur majeur pour sa transformation.


Avant les Jeux : un aéroport sous-dimensionné

Jusqu’aux années 1980, l’aéroport de Barcelone était modeste, vieillissant, et loin d’être à la hauteur des ambitions d’une ville internationale. Sa capacité était limitée, ses infrastructures obsolètes, et les connexions internationales peu développées.

Mais avec l’attribution des Jeux Olympiques de 1992, les autorités locales et nationales ont compris que Barcelone devait changer d’échelle. Il fallait non seulement accueillir les JO, mais aussi préparer l’avenir, car ces Jeux allaient projeter la ville sur la scène mondiale pour les décennies suivantes.


Un agrandissement stratégique

Entre 1988 et 1992, l’aéroport a fait l’objet d’un programme d’agrandissement et de modernisation sans précédent :

  • Extension du Terminal A (aujourd’hui T2) : construit pour répondre à l’afflux de voyageurs olympiques, ce terminal devint le principal pôle d’arrivée internationale.
  • Création de nouvelles pistes et d’un meilleur contrôle du trafic aérien, avec des investissements dans la navigation et les systèmes radar.
  • Modernisation des installations douanières, des zones d’enregistrement, et des tapis à bagages pour fluidifier l’arrivée des délégations.
  • Renforcement de la sécurité et des contrôles frontaliers, en coordination avec les normes du Comité International Olympique (CIO).
  • Intégration de l’art dans les espaces publics : notamment avec l’installation de l’œuvre monumentale « Caballo » de Fernando Botero, un cheval tout en rondeur, placé à l’entrée du Terminal 2, devenu un symbole d’accueil à Barcelone. Bien avant les Jeux, en 1970, Joan Miró, immense figure de l’art catalan, a laissé son empreinte dans l’aéroport. Dans le hall du Terminal 2, El cel pintat (« le ciel peint ») est une fresque monumentale de plus de 135 m², composée de couleurs vives, de formes oniriques et de l’imaginaire cosmique propre à l’univers de Miró. L’œuvre semble flotter au-dessus des passagers, comme une fenêtre ouverte sur un autre monde.

Une porte d’entrée sur la ville moderne

Grâce à ces travaux, l’aéroport d’El Prat a pu accueillir dans de bonnes conditions plus de deux millions de passagers en juillet-août 1992, un record à l’époque. Ce fut aussi le début d’une nouvelle ère :

  • Barcelone est progressivement devenue une ville de congrès, de salons internationaux et de tourisme culturel, avec l’aéroport comme hub majeur.
  • De nouvelles liaisons aériennes long-courriers ont été ouvertes après 1992, renforçant les connexions avec l’Amérique latine, les États-Unis et l’Asie.
  • Le développement de compagnies low-cost dans les années 2000 s’est appuyé sur les infrastructures renforcées à l’époque olympique.

Un héritage prolongé

Les JO ont servi de déclencheur, mais l’histoire ne s’est pas arrêtée là. En 2009, l’ouverture du Terminal 1 ultra-moderne a permis à El Prat de franchir un nouveau cap. Mais sans les Jeux Olympiques de 1992, cet essor n’aurait peut-être jamais commencé.

Aujourd’hui, plus de 50 millions de passagers transitent chaque année par l’aéroport de Barcelone (chiffres d’avant-COVID), qui figure parmi les plus grands hubs d’Europe du Sud.


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