Haut Languedoc

Un week-end entre Saint-Pons-de-Thomières et Olargues

Samedi – De Saint-Pons aux mystères de l’abbaye d’Ardouane

Le week-end commence à Saint-Pons-de-Thomières, lovée au creux des monts du Haut-Languedoc. La lumière du matin se faufile entre les façades anciennes et éclaire l’imposante cathédrale Saint-Pons, vestige d’une abbaye bénédictine millénaire. Les ruelles révèlent un charme discret, tandis que le marché s’anime : charcuteries locales, fromages affinés en montagne, miel doré… tout respire la générosité d’un terroir préservé.

Après un déjeuner simple et savoureux – comment résister à la traditionnelle bougnette ? – la route mène vers Riols, village qui s’étire le long du Jaur. Entre collines boisées et pont ancien, Riols a ce parfum de quiétude que seuls les bourgs de montagne savent offrir. Mais c’est un peu à l’écart que se cache le lieu le plus marquant : l’abbaye-collège d’Ardouane, aujourd’hui abandonnée.

Derrière sa façade encore imposante, le temps a tout dévoré. Les couloirs plongent dans l’ombre, les salles de classe gardent leurs secrets, le réfectoire et les cuisines ouvrent sur un silence pesant. À l’étage de l’internat, les planchers troués rappellent que l’exploration est périlleuse. Chaque pas résonne, chaque porte s’ouvre sur le vide. On avance prudemment, partagé entre fascination et appréhension. Vingt-six minutes suffisent pour ressentir l’étrangeté du lieu : rien de surnaturel, seulement des volets qui claquent au vent, mais une ambiance presque oppressante qui marque la mémoire.

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Quand on ressort à l’air libre, le contraste est saisissant. Le soleil éclaire à nouveau les sentiers de Riols, invitant à flâner jusqu’au Pont Vieux ou à grimper vers la chapelle Notre-Dame-de-Trédos. La lumière décline doucement, les collines se teintent d’ocre et de mauve.

La soirée se poursuit à La Cerisaie, une maison d’hôtes nichée dans un cadre enchanteur. Là, le charme opère immédiatement : accueil chaleureux, jardin apaisant, dîner aux saveurs locales. Après les ombres d’Ardouane, voici un havre de douceur où la nuit s’installe paisiblement.


Dimanche – De la voie verte au charme médiéval d’Olargues

Au matin, le ciel se pare d’une lumière claire. Depuis Riols, on gagne la Voie Verte Passa Païs, cet ancien chemin de fer transformé en sentier de balade. La marche est douce, au fil de l’eau et des arbres, ponctuée de tunnels voûtés et de ponts de pierre. Le temps semble suspendu. Après une petite heure jusqu’à Saint-Étienne-d’Albagnan, on revient tranquillement à Riols, le corps léger, l’esprit reposé.

La voiture reprend ensuite la route, serpentant entre les collines pour atteindre Olargues, classé parmi Les Plus Beaux Villages de France. Là, c’est un autre décor qui surgit : un village médiéval accroché à un éperon rocheux, dominé par une tour clocher qui surveille la vallée.

On traverse le fameux Pont du Diable, témoin de légendes anciennes, et on se laisse guider par les venelles étroites.

On grimpe les ruelles pavées et la montée vers la tour nous offre une récompense splendide : une vue panoramique sur les toits rouges, le Jaur qui serpente, et les montagnes à perte de vue.

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L’après-midi s’étire doucement entre découvertes et pauses. Une terrasse ombragée invite à savourer un café ou un verre de vin du Minervois. L’air a ce parfum des villages où le temps ne compte plus.

Lorsque vient l’heure du départ, les souvenirs se bousculent :
– les couloirs sombres de l’abbaye abandonnée,
– le calme apaisant de la voie verte,
– et la lumière chaleureuse des pierres d’Olargues.

Un week-end court mais riche, entre mystère, nature et patrimoine, qui laisse l’envie certaine de revenir explorer plus encore ce coin du Haut-Languedoc.