City Break à Lisbonne
Rebelote pour le Portugal
En novembre 2012, l’appel du sud résonne à nouveau. Après avoir découvert Faro l’été, cap cette fois sur Lisbonne, la capitale aux sept collines, pour un city break prolongé.
Jeudi : En route vers la lumière
Départ de Narbonne en bus vers Toulouse, puis envol pour Lisbonne. Une arrivée douce, dans l’air tiède de la côte atlantique
Uber jusqu’à notre quartier de base, puis premières impressions, premier métro, premiers pavés. L’ambiance est douce, les trottoirs glissent sous les pieds comme les souvenirs à venir
Le ciel est doux, les azulejos brillent. Lisbonne déroule ses collines sous nos pas. On prend le temps de flâner dans l’Alfama, de se perdre dans les ruelles, de respirer le Tage.
Et en soirée, on s’offre un aller-retour en tram 28 juste pour le charme du cliquetis sur les rails.
Vendredi : déambulations et points emblématiques
Ce jour-là, on joue les touristes.
- Praça do Comércio, majestueuse, bordant le Tage,
- Rua Augusta, vivante, piétonne, toujours animée,
- Ascenseur de Santa Justa, néogothique et vertigineux,
Et bien sûr, Belém : sa tour élégante, le Monastère des Hiéronymites, et les pastéis de nata encore tièdes, saupoudrés de cannelle.
Mais Lisbonne ne serait pas Lisbonne sans ses détours atypiques.
En fin d’après-midi, cap en Uber sur les hauteurs de la ville :
C’est l’un des lieux les plus fous de Lisbonne : le Panorâmico de Monsanto.
Ancien restaurant de luxe circulaire perché dans la forêt de Monsanto, aujourd’hui abandonné.
Du béton, des vitres brisées, des escaliers qui grincent. Et une vue à 360° sur la ville, à couper le souffle. C’est un décor de film post-apocalyptique, et pourtant, des jeunes viennent y danser, taguer, faire voler des drones. La vie s’y accroche encore.
Samedi : Almada, urbex et lumière dorée
Le matin, nous traversons le fleuve en direction d’Almada, sur la rive sud du Tage.
Objectif du jour : la Quinta da Arealva.
Un ancien domaine viticole abandonné, devenu terrain d’expression urbaine. On entre par une grille tordue, et soudain, c’est un autre monde.
Dédale d’entrepôts éventrés, de murs tagués, de fenêtres sans vitre ouvertes sur le fleuve. L’odeur de sel et de béton. Le silence, et parfois, un éclat de bombe aérosol quelque part. On s’y perd. On s’y trouve.
Puis, à quelques pas, s’élève le Cristo Rei, jumeau portugais du Christ rédempteur de Rio. On grimpe au sommet de la tour. Panorama grandiose sur Lisbonne et ses sept collines. La lumière de novembre est dorée, presque irréelle.
L’après-midi continue avec deux visites étonnantes :
- le sous-marin Barracuda – Submarino Barracuda, vestige de la marine portugaise, figé dans le temps
- les Old Lisnave Shipyards – Antigos Estaleiros da Lisnave, anciens chantiers navals fantomatiques, cathédrales d’acier et de rouille, entre passé industriel et poésie urbaine.
Retour en bus vers Lisbonne.
Encore une virée en tramway, de préférence debout, collés aux portes, la tête dehors, comme des enfants.
Et puis vient LX Factory, temple du street art et du design alternatif. Ancienne friche industrielle transformée en village arty, entre galeries, cafés, fresques géantes et librairie-magie (Ler Devagar).
Chaque mur est une surprise, chaque recoin une invitation. On y flâne, on y rêve, on s’y dit qu’un jour, peut-être, on reviendra vivre ici.
Dimanche : apothéose à Setúbal
On garde le meilleur pour la fin : Palácio da Comenda, à Setúbal.
Départ tôt le matin, une heure de route.
Un palais décati qui surplombe l’Atlantique. Jadis fastueux, aujourd’hui éventré. Mais quel charme ! Mosaïques brisées, escaliers fantômes, colonnes ouvertes au vent, et un silence quasi sacré.
Le lieu parle encore. Urbex d’exception.
Retour à Lisbonne en fin d’après-midi. Dernière errance dans le Bairro Alto, dernier verre, ruelle animée.
Lisbonne vibre encore, même le dimanche soir.
Lundi : le cœur lourd
Derniers pas dans Lisbonne. Derniers cafés serrés. Derniers azulejos photographiés.
Puis métro. Puis avion. Puis bus. Et déjà, Lisbonne s’éloigne.
Mais cette fois, elle ne s’échappe pas vraiment : on la garde, vive, électrique, urbaine, dans un coin du cœur.

