Le canal de la Robine
Le canal de la Robine est une véritable artère vivante : tantôt urbain à Narbonne, tantôt nature au cœur des lagunes, il accompagne chaque pas de celui qui prend le temps de le suivre. Long de 32 km, il relie le Canal du Midi et s’étend jusqu’à la Méditerranée.
Né à Narbonne, j’ai toujours vu ce canal comme une veine qui irrigue ma ville, un miroir d’eau où se reflètent les façades, les platanes et les histoires de générations passées. Ici, on peut louer des bateaux électriques ou de plaisance, embarquer à bord d’une gabarre pour une balade commentée, ou tout simplement flâner à pied ou à vélo le long de ses berges ombragées.
Un peu d’histoire
Le mot « Robine » vient de l’occitan « Roubine », qui signifie « canal ». Aménagé dès le XIVᵉ siècle pour alimenter les moulins de la ville, il suit en partie le lit antique de l’Aude, jadis appelée Atax, que les Romains remontaient déjà en bateau vers Narbo Martius.
Avec le succès du Canal du Midi au XVIIᵉ siècle, l’idée d’un raccordement s’impose. En 1686, un premier tronçon relie Narbonne à l’Aude au niveau de Gailhousty, grâce à Vauban. Mais il faudra attendre plus d’un siècle pour que le canal de Jonction relie enfin la Robine au canal du Midi, en passant par Sallèles-d’Aude.
Narbonne, la magnifique
Le canal traverse le centre historique de Narbonne, donnant au cœur de ville une atmosphère unique. La Promenade des Barques et le cours Mirabeau l’entourent, invitant à la flânerie. Depuis la passerelle, on contemple le Pont des Marchands, l’un des rares ponts habités de France, toujours vibrant d’activité.
Mise a jour en 2022.
De là, tout est à portée de pas :
- vers l’est, le musée Narbo Via dévoile les secrets de la Narbonne romaine. (le musée a ouvert au public le 19 mai 2021)
- vers l’ouest, le jardin médiéval du Moulin du Gua plonge dans l’univers des plantes médicinales et magiques du Moyen Âge.
- et au cœur du marché, les Halles de Narbonne battent comme une seconde Robine : effluves de charcuterie, fromages affinés, poissons de Méditerranée, fruits éclatants… une cathédrale gourmande.
Tout près encore, le Port de Narbonne aligne ses quais paisibles, rappelant que la Robine fut aussi un axe de commerce et d’échanges.
Vers la mer : de Narbonne à Port-la-Nouvelle
En quittant la ville, la Robine se fait plus sauvage.


Elle traverse les lagunes, frôle les étangs et se laisse encadrer par les reliefs de la Clape et des îles au loin.



À chaque détour, un paysage nouveau s’offre, mélange de garrigues, de vignes et de ciel immense.
L’île de Sainte-Lucie
À l’approche de Port-la-Nouvelle, le canal longe l’île de Sainte-Lucie, joyau du Parc naturel régional de la Narbonnaise. Ses salins, classés Réserve naturelle régionale, offrent un décor changeant au fil des saisons : flamants roses, salicornes, miroirs d’eau salée.Sainte-Lucie se découvre à pied, à vélo ou en bateau. Chaque visite est différente : l’île surprend par la diversité de ses paysages, entre lagunes, pinèdes, anciens marais salants et plages secrètes.
👉 Chaque étape du canal de la Robine raconte un morceau d’histoire, de nature et de vie narbonnaise. C’est un fil d’eau qui relie la mémoire des Romains, l’ingéniosité des ingénieurs, et la douceur des balades d’aujourd’hui.