Les lieux à Gruissan

Les chalets de Gruissan

« La plage des chalets de Gruissan, rendue célèbre par son apparition dans le film iconique « 37°2 le matin », se transforme chaque été en une véritable destination de rêve pour les vacanciers.

Cette enclave emblématique de l’Aude prend vie, vibrant au rythme des estivants venus profiter du soleil et de la mer Méditerranée.

Les chalets sur pilotis, jadis des habitations de vacanciers modestes, se sont métamorphosés en véritables joyaux architecturaux, offrant aujourd’hui un hébergement unique pour ceux en quête d’authenticité et de confort.

Durant la saison estivale, la plage des chalets prend une allure de camp de vacances géant.
Les familles se rassemblent pour des journées de détente à la plage, les cris joyeux des enfants résonnent tandis que les adultes s’adonnent aux joies du farniente sur le sable chaud.
Les amateurs de sports nautiques sillonnent les eaux paisibles en paddle, créant une mosaïque de couleurs sur la mer.
Les marchés locaux s’animent, proposant des spécialités régionales irrésistibles, tandis que les rues se remplissent de visiteurs curieux à la recherche de souvenirs uniques.

Vue du ciel les chalets de Gruissan sont pour moi, moins sympathique, cela me fait penser à un « immense quand militaire« .

Cependant, derrière cette effervescence estivale, les chalets de Gruissan cachent une histoire captivante.

« L’histoire captivante des chalets de Gruissan débute en 1869, lorsque les premières baraques furent érigées par des estivants sur la plage, en face de l’actuelle septième rangée.
Ces modestes abris improvisés ont rapidement cédé la place à un restaurant qui a rencontré un franc succès.
Cependant, en 1899, une violente tempête effaça ces premières constructions.
Malgré ce revers, l’ambition persista, et cette fois-ci, on décida de reconstruire près du chenal menant au village.
Les cabines de déshabillage, les restaurants, les dancing, l’hôtel, et même un casino virent le jour, formant un ensemble animé sur la plage.
Cette époque insouciante est évoquée avec nostalgie par la chanson de Charles Trenet, « Le piano de la plage ».
Toutes les nouvelles constructions étaient élevées sur pilotis, une réponse astucieuse aux fréquents assauts de la mer Méditerranée.
Les cloisons amovibles permettaient même de transformer partiellement le rez-de-chaussée en chambres supplémentaires pendant l’été.
C’était une époque sans eau courante, où une citerne passait régulièrement sur la plage pour fournir de l’eau, et l’électricité n’était qu’un rêve lointain.
Des centaines de baraques, construites de manière quelque peu anarchique, parsemaient la plage jusqu’à l’orée de la Seconde Guerre mondiale.
En 1944, craignant un débarquement en Méditerranée (qui se produira finalement en Provence), les Allemands détruisirent tout.
Il faudra attendre le début des années 1950 pour que les chalets reviennent, toujours sur pilotis et selon le plan d’alignement encore en vigueur aujourd’hui.
Au début des années 1960, un glacier venait chaque matin vendre des pains de glace, et avant l’installation de l’eau courante, l’eau était puisée aux robinets publics. Parfois, le matin, une tranchée fraîche creusée de la fontaine à un chalet révélait un branchement pirate effectué pendant la nuit.
Ceux qui ont passé leurs vacances ici dans ces années se souviennent du bonheur lié à un intense sentiment de liberté. En maillot de bain et pieds nus pendant des semaines, ils couraient joyeusement de la mer à l’étang, pêchant crabes et couteaux entre les bancs de sable. À l’époque, les chalets (encore appelés baraques) étaient directement posés sur le sable, formant naturellement de petites dunes devant chacun d’eux. Chaque année, vers le 15 août, la mer recouvrait la plage, et le matin, les vacanciers se réveillaient avec 20 centimètres d’eau en bas de l’escalier. Les pilotis avaient donc leur utilité, d’autant plus qu’en hiver, le niveau de l’eau pouvait atteindre un mètre.
Le changement majeur survint au milieu des années 1970 lorsque Gruissan fut choisi comme site par la Mission Racine, conduisant à la création d’une nouvelle station. Le port de Gruissan vit le jour au milieu des marais, et le sable extrait lors du creusement des bassins permit de surélever tout l’espace sur lequel étaient bâtis les chalets. Une digue de protection fut érigée le long de la plage pour protéger contre les assauts de la mer. À l’abri des tempêtes, les rez-de-chaussée des chalets furent aménagés, et les voies principales furent goudronnées. Bien que cela ait apporté plus de confort, une partie du charme irrésistible fut perdue.
Cependant, en raison de son habitat quasi-unique sur le littoral, cet endroit a su préserver un caractère inimitable, marqué par la convivialité et un esprit bon enfant.
Les terrains non délimités invitent à la libre circulation entre les habitations, les résidents s’interpèlent d’une terrasse à l’autre, on joue à la pétanque dans les allées, et l’apéritif se prend collectivement autour des barbecues. C’est ainsi que le sociologue Pierre Sansot, auteur du livre « Les gens de peu », a fréquenté cette plage pendant des décennies et s’y est senti chez lui.
Aujourd’hui, environ deux cents chalets sont occupés toute l’année par des résidents attachés à cet endroit. Le film de Jean-Jacques Beineix, « 37,2° le matin », avec Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle, a peut-être apporté sa part de notoriété à cet endroit, mais ce sont la tranquillité, la sérénité, et la proximité avec la nature qui continuent d’attirer les inconditionnels de la plage des chalets de Gruissan. »