Chapelle Notre Dame des Auzils

Au XI° siècle des moines venus de l’abbaye de Cassan (Héraut) ont choisi de bâtir un prieuré face à la mer, sur un plateau du massif de la clape, un Ermitage destiné à accueillir les voyageurs, au XIII° siècle les religieux de Boulbonne rachètent le prieuré, et pour la première fois on voit apparaître le nom de Notre-dame des Auzils.
Les Auzils, un nom mystérieux qui n’a jamais pu mettre les étymologistes d’accord, plusieurs significations sont donc données au nom de la chapelle.
« Auzils » peut venir du mot latin « Auzel » qui signifie oiseau ou « auxilium » traduit par « aide ou secours ».
Cette seconde étymologie convient mieux à Notre Dame qui est censée porter aide et secours aux marins.
Mais, une autre interprétation fait planer le doute.
En occitan, « Auzina » signifie chêne vert, et cet arbre est très présent dans le massif de la Clape.
Quelle qu’en soit la véritable signification, il faut aussi rappeler que « les Auzils » ne désigne pas seulement la chapelle mais aussi un lieu.
Reconstruite en 1635, elle prend sa forme actuelle.
Au XVIII° , elle est consacrée à la vierge protectrice des marins à la suite d’un drame de mer qui vit disparaître trois bateaux de pêche et 32 pêcheurs de Gruissan.
Une stèle rappèlle cet évènement du 10 ventose de l’an V (28 Février 1797).
Depuis, les marins venaient en ces lieux adresser leurs prières avant de partir en mer. A leur retour, ils venaient remettre à la vierge des ex-votos pour avoir exausé leurs voeux formulés leur d’une tempête.
Les ex-voto sont, par définition, des présents faits au sanctuaire à la suite d’un vœu (généralement prononcé par un marin en danger, lors d’un naufrage, etc.).
Ces cadeaux prennent diverses formes : tableaux, maquettes, bannières, statues.
Les tableaux sont classés aux monuments historiques, mais une partie d’entre eux ont été volés dans les années 60 et remplacés par des peintures murales « trompe-l’oeil ».

Mais avant d’arriver à la chapelle, on doit traverser le cimetière qualifié de cimetière marin depuis le poème de Paul Valery (1936)
Depuis le XIX°, les Gruissanais ont pris l’habitude d’élever des cénotaphes (tombeaux qui ne contiennent pas corps) à leurs enfants disparus en mer aux quatre coins du monde.
Pêcheurs à l’origine, les hommes du village ont fournis les rangs de la marine marchande mais aussi de la marine nationale.

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